Entre la cérémonie d'intronisation du nouveau chef d'État sénégalais et ce qui semble être la consolidation d'un Conseil Constitutionnel quelque peu chahuté lors du dernier processus électoral, le président du Conseil Constitutionnel, Mamadou Badio Camara, a remis les pendules à l'heure.
Ce mardi à Diamniadio, au moment de présider la cérémonie de prestation de serment du cinquième président de la République du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, le juge Mamadou Badio Camara a souligné avec fierté et soulagement que : "l'élection présidentielle qu'on croyait définitivement compromise a pu se tenir sans qu'aucune irrégularité n'ait été notée !" Finalement le CC n’est pas encore désuet, ni dénué de son rôle de garant de la stabilité sociopolitique.
Une grande victoire pour la démocratie sénégalaise, mais surtout une grande victoire pour les sept sages du Conseil Constitutionnel, dont deux d'entre eux avaient été accusés de corruption par le Parti Démocratique Sénégalais (PDS). Plus loin encore, des rumeurs allaient même jusqu'à annoncer la dissolution assez improbable du Conseil Constitutionnel, qui serait alors remplacé par une cour constitutionnelle installée en grande pompe par l'ancien président de la République, Macky Sall.
Profitant de la tribune du Centre International de Conférence Abdou Diouf de Diamniadio (Cicad), Mamadou Badio Camara n'a pas manqué de porter une réplique à la fois très salée et empreinte d'une certaine courtoisie, à l'endroit de leurs pourfendeurs. « Le Conseil Constitutionnel, face à ceux qui ont tenté de le déstabiliser par des moyens non conventionnels, au nom du peuple, a dit le droit sans haine ni crainte », a-t-il lancé en présence du nouveau président Bassirou Diomaye Faye.
Saluant la crédibilité de l'élection présidentielle du 24 mars, qui a consacré Bassirou Diomaye Diakhar Faye comme cinquième président de la République du Sénégal, le président du CC rappelle : « Les circonstances particulières qui ont entouré la tenue de l'élection présidentielle ont démontré une résilience particulièrement frappante du peuple sénégalais dans sa majorité. Ce peuple, en dépit de perturbations, est résolument adossé à sa tradition de dialogue et de teranga. À ce titre, il mérite la stabilité institutionnelle que procure une gestion et un processus électoral marqué du sceau de la transparence et de la sincérité. L'élection présidentielle, qu'on croyait définitivement compromise, a pu se tenir, même dans un délai réduit, sans aucune irrégularité de nature à altérer la crédibilité du scrutin. Le vainqueur a été clairement identifié dans les heures qui ont suivi la fermeture des bureaux de vote, et les félicitations des autres candidats ont suivi dans la foulée. Cela tient presque du miracle », semble se féliciter le juge Badio Camara, quelques semaines après l'ouverture d'une commission d'enquête parlementaire mort-née qui devait faire la lumière sur des soupçons de présumée corruption impliquant deux membres du Conseil constitutionnel suite au rejet de la candidature de Karim Wade.
Comme pour laver à grande eau ses pairs du Conseil Constitutionnel, Badio Camara ajoute : « Pour sa part, le Conseil Constitutionnel, face à ceux qui ont tenté de le déstabiliser par des moyens non conventionnels, à au nom du peuple dit le droit sans haine ni crainte. Le président de la République et son gouvernement, tout comme l'Assemblée nationale, ont toujours accepté de se soumettre à nos décisions. C'est dire qu'il n'y a pas une crise institutionnelle, mais une volonté commune de ne jamais sortir du cadre délimité par la constitution. Des amis en Afrique nous disent souvent que chaque fois que le pire est prédit au Sénégal, en raison de fortes tensions et d'une animosité exacerbée, les Sénégalais arrivent toujoursà retomber sur leurs pieds, comme si de rien n'était », a-t-il fièrement conclu dans un contexte où bon nombre de citoyens voient le conseil constitutionnel d’un très bon œil dans son rôle de garant de l’État de droit. Le rôle crucial du Conseil Constitutionnel dans la préservation et la continuité du processus électoral, jusqu'à la proclamation des résultats définitifs de l'élection présidentielle, a donné lieu à un sentiment retrouvé, de confiance...
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