C'est parti pour on ne sait combien de temps. Le président de la chambre criminelle à formation spéciale le sait si bien qu'il a du mettre la défense devant ses responsabilités. “Arrangez-vous pour qu'on ne s'éternise pas ici. Si chaque avocat veut prendre la parole, nous risquons d'avoir 22 jours de procès”, a alerté le juge Samba Kane, visiblement disposé à vider cette affaire qui défraie la chronique au Sénégal depuis...le 31 octobre 2015. Jour de l'arrestation de l'Imam Alioune Ndao. Le maitre coranique Kaolackois et ses 29 co-accusés sont enfin attraits devant la barre de la chambre criminelle spéciale pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, blanchiment de capitaux dans le cadre d'activités terroristes en bande organisée, actes terroristes par menace et complot, apologie du terrorisme et financement du terrorisme en bande organisée.
Pour leurs proches qui ont fait le déplacement les 27 décembre, 14 février et 14 mars, la décision de ce 09 avril provoque chez eux un grand soulagement surtout pour les accusés dont certains ne sont pas empêchés de libérer un rictus lorsqu'il s'est avéré que les choses sérieuses vont enfin commencer. “Qu'on en finisse une fois pour toutes”, doivent-ils se dire. Bien assis devant le juge Samba Kane entouré de ses assesseurs, les accusés retiennent pour autant leur souffle. Ils ne savent pas qui d'entre eux va ouvrir le bal. Ils seront tirés de l'expectative dans laquelle ils nageaient par le juge qui a appelé l'affaire Mouhamed Ndiaye Alias Abou Youssouf contre ministère public. Imam Ndao peut encore attendre. Néanmoins, les souteneurs du coordinateur de la section Kaolack de la Ligue des Imams et Oulémas du Sénégal ne vident pas la salle 4 du Palais de justice Lat Dior de Dakar. Ils veulent entendre ce que ses co-accusés ont à dire. Mais au bout de quatre jours et après avoir suivi religieusement l'interrogatoire de sept (07) supposés complices de l'Imam dont les plus en vue sont sans doute Mouhamed Ndiaye alias Abou Youssouf, Ibrahima Diallo alias Abou Omar, la 2e épouse de Matar Diokhané, des souteneurs semblent s'être fait une religion sur l'implication du religieux dans le soi-projet d'installation d'une Wilaya de l'Etat islamique entre le Sénégal, la Gambie et les deux Guinée. A Ngane Alassane extension, un quartier périphérique de Kaolack où il s'est installé vers la fin des années 90, on veut toujours croire que ce dernier est blanc comme neige.
Lorsque notre véhicule s'immobilise dans la vaste cour en sable de la concession dépourvue de clôture, l'horloge affichait 10 heures. Notre présence ne semble pas perturber la quiétude d'une femme voilée qui s'attelait au nettoyage des lieux au moyen d'un balai. Si elle a observé une pause, c'est uniquement pour aller chercher celui que nous sommes venus voir : Abdoulaye Ndao. L'air nonchalant, l'homme déboule d'une maison modeste mitoyenne à la mosquée et avance dans notre direction en nous servant la salutation islamique : “Assalamou Aleikoum”. Les salutations d'usage évacuées, il nous invite à le suivre et se met à notre disposition. “Posez toute sorte de questions. Je vous répondrai”, nous met-il à l'aise. Nous prenons nos aises. La discussion est aussitôt engagée. Si sur certaines questions, l'intérimaire de son frère ainé nous oriente vers celui-ci, sur d'autres, il prend systématiquement la défense du maitre coranique. Et contrairement à certains sympathisants qui ont prêté le flanc après quatre jours de procès, l'assistant de l'Imam Ndao reste convaincu de l'innocence du présumé guide religieux des Sénégalais de Boko-Haram. “ A mesure que les choses avancent, la lumière se fait jour”, se convainc-t-il. La discussion se poursuit devant la mosquée peinte en vert et blanc où l'Imam Ndao dirigeait les prières et enseignait le coran à ses disciples. Des disciples se greffent à la conversation. Parmi eux, son fils ainé. La vingtaine sonnée, Moustapha intervient de temps en temps pour compléter les réponses de son oncle paternel qui fait désormais figure de maitre des céans même s'il ne veut pas donner l'impression de le remplacer. Mais étant entendu que le “daara” et l'école élémentaire française ne doivent pas connaitre de répit, il fait tourner la machine en attendant le retour (hypothétique) du Grand maitre.
C'est vers les années 2000 que l'Imam Alioune Ndao a élu domicile dans ce quartier où il n'y avait personne. Les terrains nus sont mis à sa disposition par les familles Ndour et Dieng de Touba Ndorong, les seules à assurer les charges de chef de quartier. C'est du moins ce que nous confie l'un des héritiers de la famille Ndour établie à Ndorong. Trouvé chez lui, dans une chambre modestement construite, Kouly Ndour, ancien employé de la Sotrac (l'actuelle Dakar Dem Dikk), reconnait que sa famille a remis à l'Imam Ndao les terrains où il a installé son école coranique. En outre, le natif de Ndalane Malick qui voulait allier enseignement et agriculture, a bénéficié de terres où il peut cultiver. “Mais ces terres lui ont été remises par mon père uniquement pour usage agricole”, précise notre interlocuteur qui fait noter qu'il n'a pas cherché à savoir les termes de l'accord trouvé entre le bénéficiaire et les donateurs que sont ses parents. Mais l'Imam Ndao a demandé une dérogation pour des “démunis” qui n'ont pas les moyens de s'offrir un terrain. “Avec l'aide du Cadastre, des parcelles de terrain ont été ainsi mises à sa disposition pour qu'il les redistribue aux moins nantis”, confie Adama Dème. Ce polygame quadragénaire, père de huit (08) enfants et ancien disciple de l'Imam qui fait partie des bénéficiaires des terrains “offerts” par celui qui est accusé de cautionner un projet d'installation de “province” de l'État islamique en Afrique de l'Ouest, d'expliquer qu'après son mariage, il n'avait pas les moyens de s'offrir un terrain. “N'eut été l'Imam Ndao, je n'aurai jamais espéré avoir un toit vu la cherté des terrains dans cette localité”, rétribue-t-il son bienfaiteur. Ce témoignage cadre avec la précision d'Abdoulaye Ndao sur les “maisons que l'Imam aurait offert à des familles nécessiteuses”. “Il n'a construit de maison pour personne. Il s'est juste limité à donner des terrains vierges”, rectifie le remplaçant de celui qui n'est pas loin d'être considéré comme l'ennemi public numéro un.
“L'emprisonnement de mon père me réjouit”
Son frère cadet et adjoint accuse les journalistes de prêcher le faux sur ce dossier. Lui, veut prêcher le vrai. Et son “minbar” lui servira de tribune pour apprendre à la presse son métier. Sur son trente et un, Abdoulaye Ndao lit son sermon écrit en arabe avant de le traduire en Wolof. Sans langue de bois, il exhorte les fidèles à faire le tri entre bonne et fausse information. Pour convaincre son auditoire acquis à sa cause malgré les 40 degrés affichés par le thermomètre à Ndangane, il convoque un verset coranique qui veut que chaque information donnée soit d'abord vérifiée pour éviter une éventuelle intoxication. Il en profite pour tirer à boulets rouges sur des “organes de presse sénégalais qui ne racontent que des balivernes sur son frère”. “Au début, ils nous parlaient de milliards qui étaient saisis chez l'imam, aujourd'hui, ils ont revu leur copie. C'est ainsi que leurs mensonges s'écrouleront comme un château de cartes”, vitupère l'Imam du moment, apparemment très remontés contre les journalistes. Moustapha Ndao attend la fin de la prière du vendredi à laquelle beaucoup de fidèles ont participé pour emboiter le pas à son oncle. “Je n'ai raté aucune audience mais je suis sidéré quand j'entends le compte rendu qu'une certaine presse en fait”, se désole-t-il. Entouré d'une dizaine de fidèles, ils devisent dans la cour sur le sermon-réquisitoire de l'Imam Abdoulaye Ndao. Chacun y va de son commentaire pour disculper l'absent le plus présent. “Ce que je vais vous dire va vous surprendre mais l'emprisonnement de mon père me réjouit. C'est la preuve qu'il est sur les traces des érudits qui ont subi toutes sortes de brimades de la part des colons”, philosophe Moustapha qui cite les exemples de Serigne Touba et de Mame Abdoulaye Niass.
Sur les traces de son pater, il enseigne le coran aux enfants. Pour ce faire, il les regroupe dans la mosquée, les garçons assis devant à même les tapis, les filles en arrière-plan, ils répètent tous après leur maitre coranique.
“C'est lui-même qui prenait sous son aile les nouveaux élèves et mettait un point d'honneur à ce qu'ils mémorisent le Coran dès le bas-âge. Et il y parvenait car il avait une méthode très huilée”, souffle dans ce concert d'apprentissage du Coran, le couturier attitré de “Gorgui”.
“Je continue de fréquenter la maison de l'Imam Ndao parce que je sais qu'il n'est en rien mêlé à ce qu'on lui reproche”, assure Mbaye Ndiaye, dans son “qamis” taillé aux règles d'habillement des “salafistes”. “Imam n'est pas un homme violent, il ne peut même pas tuer une mouche”, renchérit-il, sourire aux lèvres comme s'il défiait l'ordonnance de renvoi de 44 pages rendue par le doyen des juges d'instruction et qui ne semble donner aucune chance à l'homme qu'il adule de s'en sortir. Sauf qu'à Ngane Alassane Extension, on ne respire que pour ça quand bien même la vie continue...
Pour leurs proches qui ont fait le déplacement les 27 décembre, 14 février et 14 mars, la décision de ce 09 avril provoque chez eux un grand soulagement surtout pour les accusés dont certains ne sont pas empêchés de libérer un rictus lorsqu'il s'est avéré que les choses sérieuses vont enfin commencer. “Qu'on en finisse une fois pour toutes”, doivent-ils se dire. Bien assis devant le juge Samba Kane entouré de ses assesseurs, les accusés retiennent pour autant leur souffle. Ils ne savent pas qui d'entre eux va ouvrir le bal. Ils seront tirés de l'expectative dans laquelle ils nageaient par le juge qui a appelé l'affaire Mouhamed Ndiaye Alias Abou Youssouf contre ministère public. Imam Ndao peut encore attendre. Néanmoins, les souteneurs du coordinateur de la section Kaolack de la Ligue des Imams et Oulémas du Sénégal ne vident pas la salle 4 du Palais de justice Lat Dior de Dakar. Ils veulent entendre ce que ses co-accusés ont à dire. Mais au bout de quatre jours et après avoir suivi religieusement l'interrogatoire de sept (07) supposés complices de l'Imam dont les plus en vue sont sans doute Mouhamed Ndiaye alias Abou Youssouf, Ibrahima Diallo alias Abou Omar, la 2e épouse de Matar Diokhané, des souteneurs semblent s'être fait une religion sur l'implication du religieux dans le soi-projet d'installation d'une Wilaya de l'Etat islamique entre le Sénégal, la Gambie et les deux Guinée. A Ngane Alassane extension, un quartier périphérique de Kaolack où il s'est installé vers la fin des années 90, on veut toujours croire que ce dernier est blanc comme neige.
Lorsque notre véhicule s'immobilise dans la vaste cour en sable de la concession dépourvue de clôture, l'horloge affichait 10 heures. Notre présence ne semble pas perturber la quiétude d'une femme voilée qui s'attelait au nettoyage des lieux au moyen d'un balai. Si elle a observé une pause, c'est uniquement pour aller chercher celui que nous sommes venus voir : Abdoulaye Ndao. L'air nonchalant, l'homme déboule d'une maison modeste mitoyenne à la mosquée et avance dans notre direction en nous servant la salutation islamique : “Assalamou Aleikoum”. Les salutations d'usage évacuées, il nous invite à le suivre et se met à notre disposition. “Posez toute sorte de questions. Je vous répondrai”, nous met-il à l'aise. Nous prenons nos aises. La discussion est aussitôt engagée. Si sur certaines questions, l'intérimaire de son frère ainé nous oriente vers celui-ci, sur d'autres, il prend systématiquement la défense du maitre coranique. Et contrairement à certains sympathisants qui ont prêté le flanc après quatre jours de procès, l'assistant de l'Imam Ndao reste convaincu de l'innocence du présumé guide religieux des Sénégalais de Boko-Haram. “ A mesure que les choses avancent, la lumière se fait jour”, se convainc-t-il. La discussion se poursuit devant la mosquée peinte en vert et blanc où l'Imam Ndao dirigeait les prières et enseignait le coran à ses disciples. Des disciples se greffent à la conversation. Parmi eux, son fils ainé. La vingtaine sonnée, Moustapha intervient de temps en temps pour compléter les réponses de son oncle paternel qui fait désormais figure de maitre des céans même s'il ne veut pas donner l'impression de le remplacer. Mais étant entendu que le “daara” et l'école élémentaire française ne doivent pas connaitre de répit, il fait tourner la machine en attendant le retour (hypothétique) du Grand maitre.
C'est vers les années 2000 que l'Imam Alioune Ndao a élu domicile dans ce quartier où il n'y avait personne. Les terrains nus sont mis à sa disposition par les familles Ndour et Dieng de Touba Ndorong, les seules à assurer les charges de chef de quartier. C'est du moins ce que nous confie l'un des héritiers de la famille Ndour établie à Ndorong. Trouvé chez lui, dans une chambre modestement construite, Kouly Ndour, ancien employé de la Sotrac (l'actuelle Dakar Dem Dikk), reconnait que sa famille a remis à l'Imam Ndao les terrains où il a installé son école coranique. En outre, le natif de Ndalane Malick qui voulait allier enseignement et agriculture, a bénéficié de terres où il peut cultiver. “Mais ces terres lui ont été remises par mon père uniquement pour usage agricole”, précise notre interlocuteur qui fait noter qu'il n'a pas cherché à savoir les termes de l'accord trouvé entre le bénéficiaire et les donateurs que sont ses parents. Mais l'Imam Ndao a demandé une dérogation pour des “démunis” qui n'ont pas les moyens de s'offrir un terrain. “Avec l'aide du Cadastre, des parcelles de terrain ont été ainsi mises à sa disposition pour qu'il les redistribue aux moins nantis”, confie Adama Dème. Ce polygame quadragénaire, père de huit (08) enfants et ancien disciple de l'Imam qui fait partie des bénéficiaires des terrains “offerts” par celui qui est accusé de cautionner un projet d'installation de “province” de l'État islamique en Afrique de l'Ouest, d'expliquer qu'après son mariage, il n'avait pas les moyens de s'offrir un terrain. “N'eut été l'Imam Ndao, je n'aurai jamais espéré avoir un toit vu la cherté des terrains dans cette localité”, rétribue-t-il son bienfaiteur. Ce témoignage cadre avec la précision d'Abdoulaye Ndao sur les “maisons que l'Imam aurait offert à des familles nécessiteuses”. “Il n'a construit de maison pour personne. Il s'est juste limité à donner des terrains vierges”, rectifie le remplaçant de celui qui n'est pas loin d'être considéré comme l'ennemi public numéro un.
“L'emprisonnement de mon père me réjouit”
Son frère cadet et adjoint accuse les journalistes de prêcher le faux sur ce dossier. Lui, veut prêcher le vrai. Et son “minbar” lui servira de tribune pour apprendre à la presse son métier. Sur son trente et un, Abdoulaye Ndao lit son sermon écrit en arabe avant de le traduire en Wolof. Sans langue de bois, il exhorte les fidèles à faire le tri entre bonne et fausse information. Pour convaincre son auditoire acquis à sa cause malgré les 40 degrés affichés par le thermomètre à Ndangane, il convoque un verset coranique qui veut que chaque information donnée soit d'abord vérifiée pour éviter une éventuelle intoxication. Il en profite pour tirer à boulets rouges sur des “organes de presse sénégalais qui ne racontent que des balivernes sur son frère”. “Au début, ils nous parlaient de milliards qui étaient saisis chez l'imam, aujourd'hui, ils ont revu leur copie. C'est ainsi que leurs mensonges s'écrouleront comme un château de cartes”, vitupère l'Imam du moment, apparemment très remontés contre les journalistes. Moustapha Ndao attend la fin de la prière du vendredi à laquelle beaucoup de fidèles ont participé pour emboiter le pas à son oncle. “Je n'ai raté aucune audience mais je suis sidéré quand j'entends le compte rendu qu'une certaine presse en fait”, se désole-t-il. Entouré d'une dizaine de fidèles, ils devisent dans la cour sur le sermon-réquisitoire de l'Imam Abdoulaye Ndao. Chacun y va de son commentaire pour disculper l'absent le plus présent. “Ce que je vais vous dire va vous surprendre mais l'emprisonnement de mon père me réjouit. C'est la preuve qu'il est sur les traces des érudits qui ont subi toutes sortes de brimades de la part des colons”, philosophe Moustapha qui cite les exemples de Serigne Touba et de Mame Abdoulaye Niass.
Sur les traces de son pater, il enseigne le coran aux enfants. Pour ce faire, il les regroupe dans la mosquée, les garçons assis devant à même les tapis, les filles en arrière-plan, ils répètent tous après leur maitre coranique.
“C'est lui-même qui prenait sous son aile les nouveaux élèves et mettait un point d'honneur à ce qu'ils mémorisent le Coran dès le bas-âge. Et il y parvenait car il avait une méthode très huilée”, souffle dans ce concert d'apprentissage du Coran, le couturier attitré de “Gorgui”.
“Je continue de fréquenter la maison de l'Imam Ndao parce que je sais qu'il n'est en rien mêlé à ce qu'on lui reproche”, assure Mbaye Ndiaye, dans son “qamis” taillé aux règles d'habillement des “salafistes”. “Imam n'est pas un homme violent, il ne peut même pas tuer une mouche”, renchérit-il, sourire aux lèvres comme s'il défiait l'ordonnance de renvoi de 44 pages rendue par le doyen des juges d'instruction et qui ne semble donner aucune chance à l'homme qu'il adule de s'en sortir. Sauf qu'à Ngane Alassane Extension, on ne respire que pour ça quand bien même la vie continue...
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