Le nouveau président de la République, Bassirou Diomaye Faye (44 ans), porteur du «Projet», a promis de mettre en œuvre un programme de rupture.
À quelques foulées de sa prestation de serment, ce mardi 02 avril à Diamniadio, devant le Conseil Constitutionnel, on se rappelle que le candidat Diomaye Faye avait surtout décliné un programme très ambitieux pour la relance de la pratique sportive au Sénégal et le renforcement du sport de haut niveau. Des promesses qui viennent s’accumuler à côté de celles déjà faites par l’ancien régime qui a également laissé de nombreux chantiers inachevés (réhabilitation des stades LSS et Demba Demba Diop etc...) entre autres programmes de construction d’infrastructures sportives sur l’étendue du territoire national…
En effet, pour « une éducation physique populaire et un sport compétitif », le cinquième président de la République du Sénégal, a annoncé dans son offre programmatique, un ensemble de grandes réformes dans le domaine sportif. Ces réformes visent entre autres à revitaliser la pratique du sport à l'école, à mettre en place une mutuelle pour les sportifs licenciés, à assurer la reconversion des anciens sportifs, à élaborer un nouveau code du sport en révisant la Charte du sport de 1984, et à rentabiliser les infrastructures sportives, etc…
Dans le cadre de la réforme et de la gouvernance du sport, « le gouvernement mettra en place un code du sport pour doter le secteur sportif sénégalais d'un cadre législatif adapté. Cela impliquera la révision de la Charte du sport de 1984 et la création, la modification ou l'abrogation de textes réglementant divers aspects tels que la formation, les infrastructures sportives, le sport de haut niveau, le sport pour tous, la lutte contre le dopage, le numérique et le financement du secteur. Une agence de développement et de promotion du sport sera également créée pour développer les infrastructures sportives, former les entraîneurs et les athlètes, et promouvoir le sport auprès de la population » peut-on lire dans le document intitulé « Le Projet d’un Sénégal souverain, juste et prospère. »
Ainsi, pour assurer le financement du sport, le président Diomaye Faye annonce : « Un fonds national de développement du sport sera créé. Ce fonds sera alimenté par les taxes de droits de télévision, les loteries, les parrainages, les casinos, etc..., afin de compléter les limites budgétaires de l'État et de soutenir le développement du sport. » Une mesure qui devrait plaire à la Ligue sénégalaise de football professionnel (Lsfp) dont l’une des vieilles doléances est le financement du championnat local par les grandes entreprises nationales et internationales et plus tard par la commercialisation des droits TV d’un football local plus attractif. Cela pourrait également constituer une bouffée d’oxygène pour les autres disciplines (basket, lutte, judo, handball, karaté, athlétisme, etc) dont le manque de financement et d’infrastructures sportives adéquates freinent constamment la progression et donc les performances sportives à l’échelle nationale comme internationale.
En ce qui concerne l'éducation physique et sportive (EPS), le gouvernement prévoit, toujours selon l’ambitieux programme du président Faye « de revaloriser l’EPS à l'école en respectant les volumes horaires requis. » Pour ce faire : « Des mesures seront prises pour rendre obligatoire la pratique de l'EPS à l'école et pour former davantage d'enseignants d'EPS. Des départements de Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives (STAPS) seront ouverts dans toutes les universités afin de combler le déficit d'enseignants d'EPS. »
À cela, il faut noter la partie dans laquelle il est également annoncé que « le sport scolaire et universitaire sera également redynamisé. Des ligues académiques scolaires et des ligues universitaires seront mises en place, et des championnats nationaux scolaires et universitaires seront organisés régulièrement. Des lycées sportifs seront créés dans les futurs pôles régionaux de développement, et des installations sportives de proximité seront développées dans les établissements scolaires, les quartiers, les communes, les départements et les régions. »
Le gouvernement très attendu du nouveau président sénégalais et précisément son ministère des sports devrait aussi « fournir des infrastructures adaptées et des ressources humaines pour les clubs sportifs des personnes handicapées, ainsi que des subventions pour soutenir leur développement. Des compétitions sportives spécifiques seront organisées pour les personnes handicapées, afin de favoriser leur inclusion dans la pratique sportive. »
Il est important de noter que ces promesses présidentielles sont basées sur le programme du président Bassirou Diomaye Faye et doivent encore être traduites par des actions concrètes et des politiques effectives. Il conviendra de suivre de près les développements futurs pour voir comment ces promesses présidentielles se concrétiseront et quel impact elles auront sur la pratique sportive au Sénégal.
Depuis juin 2022, la fédération sénégalaise de football (FSF), sous la direction du ministre des Sports Matar Ba, avait lancé les travaux de réhabilitation de quatre stades nationaux : le Stade Léopold Sédar Senghor, le stade Aline Sitoë Diatta de Ziguinchor, le stade Lamine Guèye de Kaolack et le stade Ely Manel Fall de Diourbel. Le coût total du projet s'élève à 40 milliards de francs FCFA financés par la Chine, dont 20 milliards pour le Stade Léopold Sédar Senghor dont le chantier est en léthargie.
Par ailleurs, les travaux de rénovation du Stade Demba Diop, fermé depuis 2017, ont également débuté le 23 mars 2023. Ce projet, d'un coût d'au moins 6 milliards de francs CFA, est en partie financé par la Fédération sénégalaise de football et la FIFA. Là aussi, le nouveau gouvernement à travers son ministère des sports, sera attendu afin de boucler les travaux qui tardent à être livrés.
En décembre 2023, le Ministre des Sports Yankhoba Diattara a annoncé un programme d'urgence visant à construire des stades fonctionnels dans 26 des 45 départements du Sénégal. De plus, le gouvernement du Président Bassirou Diomaye Faye va devoir se mettre au diapason et se préparer pour les Jeux Olympiques de la Jeunesse qui auront lieu en 2026 (31 octobre au 13 novembre.) Ces projets constituent de nombreux défis pour le prochain gouvernement.
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