DAKARACTU.COM Il y a dans le paysage politique sénégalais des femmes qui ont compté. Depuis Caroline Diop, des dizaines d’autres femmes ont joué des rôles importants dans l’arène du pouvoir, parmi lesquelles Arame Diène, Léna Fall Diagne, Aminata Mbengue Ndiaye, et Aïda Mbodj, entre autres. Si nous nous en arrêtons là, c’est parce qu’il y en a eu d’autres sous Wade comme Aminata Tall ou Awa Guèye Kébé. Toutes des égéries, ces femmes qui se mettent au service d’un seul homme politique, lui assurent son « marché électoral féminin », lui servent de porte-voix, et parfois de « langue pendue », lorsqu’il s’agit de défendre leur mentor dans le langage populaire, jouent le rôle de l’effrontée, de la « Pankk », comme on dirait chez nous.
D’ailleurs, cette femme dont nous ne connaissons ni l’âge, ni la profession d’origine, est née à Bambey, en plein Baol. Ce que l’on retient d’elle, c’est son grand talent de mobilisatrice. Aïda Mbodj a plus que des relations. Elle « est » une relation. Elle est Ndjiitou Mbotaay, nom donné à celles qui savent utiliser leurs réseaux de femmes pour les conduire où elles veulent. Comme sous nos latitudes les mieux disant sont souvent du côté du pouvoir, les égéries ont souvent la réputation de faire des « va-et-vient » entre pouvoir et… pouvoir. Aïda Mbodj se révèle au public de la politique en nous faisant savoir qu’elle avait été sensible à un film que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître, où il y avait l’histoire d’un Arsène Lupin un peu voleur et qui faisait ses coups déguisé avec un masque qui le rendait hideux. Cet homme s’appelait « Fantomas ». Les Sénégalais se demanderont toujours pourquoi, lorsqu’elle était l’égérie de Abdou Diouf, elle crût bon d’affubler de ce surnom de héros de film d’horreur l’opposant d’alors en personne, Abdoulaye Wade lui-même. Jamais surnom n’avait encore fait tant rigoler du côté des foires d’empoignes politiques. Le jour où toute repentante, elle alla déposer son baluchon vert pâle et chiffonné, du fait d’alternance, aux pieds du chef de l’Etat, tout le Sénégal regarda la télévision bleue avec gourmandise, la tête traversée par la même pensée amusée : Comment « Fantomas » va-t-il recevoir la repentie ? Plutôt bien. Abdoulaye Wade aime aussi les égéries, et il a tout fait depuis son accession au pouvoir pour avoir la star des égéries, Aminata Mbengue Ndiaye, celle qui maîtrise le mieux la gente féminine populaire, celle qu’on mène de meeting en bateau, et qui sert d’applaudimètre et de claque quand il faut faire des démonstrations de force. Aminata Tall est trop classieuse et vise les beaux fauteuils Louis 16 qui ornent le Palais du Roi. Awa Guèye Kébé, bien trop intello, pour mobiliser des masses de femmes. Wade a besoin d’une bonne langue, bien pendue et belliqueuse. Il accepte l’allégeance d’Aïda Mbodj et la laisse un peu au frigo, puis la fait entrer au gouvernement de Macky Sall en 2004, avant qu’elle ne soit sortie par Hadjibou Soumaré en 2007. Elle va se faire oublier à l’assemblée Nationale où elle abat, il faut le reconnaître, un sérieux travail comme parlementaire. Lors d’un voyage de Wade à Bambey, elle frappe un grand coup et réussit une monstrueuse mobilisation, comme le président n’en a pas vue depuis des années. Il en est retourné et épaté, avant d’être reconnaissant et de la réintégrer au gouvernement sous Souleymane Ndéné Ndiaye comme ministre d’abord simplement, ensuite comme ministre d’Etat. Il est vrai qu’elle a réussi à être une des rares responsables politiques d’envergure au PDS à éviter la bérézina des locales de 2009 en gagnant Bambey haut-la-main face à l’adversaire de toujours, d’autant plus joyeusement que Pape Diouf était passé de l’autre côté libéral, chez Idy précisément, ennemi intime et déclaré du président à ce moment-là. Aïda Mbodj, à cet instant, gagne ses galons de maréchale. Elle va tout faire alors pour mériter son rang et en tirer encore plus de pouvoirs. Le sens du vent, elle le maîtrise bien, et c’est au moment où le débat sur la validité de la candidature de son président favori est agité, et que ses frères libéraux tergiversent et se perdent en conjectures opportunistes, qu’elle lance opportunément son mouvement « Ma Carte !!Ma Caution !! ». C’est le « Super Mbotaay » à sa main et à sa disposition qu’elle met à la disposition de la candidature de Wade. Elle a l’appareil qui est son ministère de la Famille, toujours juteux. Donc, elle peut mobiliser des foules en pagnes et foulards identiques, comme elle veut. Ses réseaux féminins dormants se réveillent et brassent en 6 mois 65 millions qu’elle vient de déposer aux pieds de Wade : « Maître Wade, semble par ce geste lui dire Aïda Mbodj, les femmes veulent de vous, au point de payer elles-mêmes ce que votre candidature vous coûte ». Chevaleresque « La maréchale » !!! Elle bat campagne, elle va au front, accusée même d’attaquer des meetings adverses comme celui des partisans de Gadio, au point de se voir sermonner par le Gendarme en chef de sa propre ville qui lui recommande à cette occasion de respecter son rang de ministre, ne pouvant pas se ceindre les reins d’un foulard et aller à la castagne, comme une bagarreuse de borne-fontaine. Elle n’en a cure. Ce que Aïda Mbodj veut, c’est faire plaisir à son Wade, être sa muse et son égérie. La seule question : connaissant l’orgueil de celui qui préside aux destinées du PDS et du Sénégal, lui a-t-il une seule seconde pardonné de l’avoir affublé, même emportée par la fièvre des tréteaux électoraux, du surnom tellement marqué de « Fantomas » ? Rien n’est moins sûr…
D’ailleurs, cette femme dont nous ne connaissons ni l’âge, ni la profession d’origine, est née à Bambey, en plein Baol. Ce que l’on retient d’elle, c’est son grand talent de mobilisatrice. Aïda Mbodj a plus que des relations. Elle « est » une relation. Elle est Ndjiitou Mbotaay, nom donné à celles qui savent utiliser leurs réseaux de femmes pour les conduire où elles veulent. Comme sous nos latitudes les mieux disant sont souvent du côté du pouvoir, les égéries ont souvent la réputation de faire des « va-et-vient » entre pouvoir et… pouvoir. Aïda Mbodj se révèle au public de la politique en nous faisant savoir qu’elle avait été sensible à un film que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître, où il y avait l’histoire d’un Arsène Lupin un peu voleur et qui faisait ses coups déguisé avec un masque qui le rendait hideux. Cet homme s’appelait « Fantomas ». Les Sénégalais se demanderont toujours pourquoi, lorsqu’elle était l’égérie de Abdou Diouf, elle crût bon d’affubler de ce surnom de héros de film d’horreur l’opposant d’alors en personne, Abdoulaye Wade lui-même. Jamais surnom n’avait encore fait tant rigoler du côté des foires d’empoignes politiques. Le jour où toute repentante, elle alla déposer son baluchon vert pâle et chiffonné, du fait d’alternance, aux pieds du chef de l’Etat, tout le Sénégal regarda la télévision bleue avec gourmandise, la tête traversée par la même pensée amusée : Comment « Fantomas » va-t-il recevoir la repentie ? Plutôt bien. Abdoulaye Wade aime aussi les égéries, et il a tout fait depuis son accession au pouvoir pour avoir la star des égéries, Aminata Mbengue Ndiaye, celle qui maîtrise le mieux la gente féminine populaire, celle qu’on mène de meeting en bateau, et qui sert d’applaudimètre et de claque quand il faut faire des démonstrations de force. Aminata Tall est trop classieuse et vise les beaux fauteuils Louis 16 qui ornent le Palais du Roi. Awa Guèye Kébé, bien trop intello, pour mobiliser des masses de femmes. Wade a besoin d’une bonne langue, bien pendue et belliqueuse. Il accepte l’allégeance d’Aïda Mbodj et la laisse un peu au frigo, puis la fait entrer au gouvernement de Macky Sall en 2004, avant qu’elle ne soit sortie par Hadjibou Soumaré en 2007. Elle va se faire oublier à l’assemblée Nationale où elle abat, il faut le reconnaître, un sérieux travail comme parlementaire. Lors d’un voyage de Wade à Bambey, elle frappe un grand coup et réussit une monstrueuse mobilisation, comme le président n’en a pas vue depuis des années. Il en est retourné et épaté, avant d’être reconnaissant et de la réintégrer au gouvernement sous Souleymane Ndéné Ndiaye comme ministre d’abord simplement, ensuite comme ministre d’Etat. Il est vrai qu’elle a réussi à être une des rares responsables politiques d’envergure au PDS à éviter la bérézina des locales de 2009 en gagnant Bambey haut-la-main face à l’adversaire de toujours, d’autant plus joyeusement que Pape Diouf était passé de l’autre côté libéral, chez Idy précisément, ennemi intime et déclaré du président à ce moment-là. Aïda Mbodj, à cet instant, gagne ses galons de maréchale. Elle va tout faire alors pour mériter son rang et en tirer encore plus de pouvoirs. Le sens du vent, elle le maîtrise bien, et c’est au moment où le débat sur la validité de la candidature de son président favori est agité, et que ses frères libéraux tergiversent et se perdent en conjectures opportunistes, qu’elle lance opportunément son mouvement « Ma Carte !!Ma Caution !! ». C’est le « Super Mbotaay » à sa main et à sa disposition qu’elle met à la disposition de la candidature de Wade. Elle a l’appareil qui est son ministère de la Famille, toujours juteux. Donc, elle peut mobiliser des foules en pagnes et foulards identiques, comme elle veut. Ses réseaux féminins dormants se réveillent et brassent en 6 mois 65 millions qu’elle vient de déposer aux pieds de Wade : « Maître Wade, semble par ce geste lui dire Aïda Mbodj, les femmes veulent de vous, au point de payer elles-mêmes ce que votre candidature vous coûte ». Chevaleresque « La maréchale » !!! Elle bat campagne, elle va au front, accusée même d’attaquer des meetings adverses comme celui des partisans de Gadio, au point de se voir sermonner par le Gendarme en chef de sa propre ville qui lui recommande à cette occasion de respecter son rang de ministre, ne pouvant pas se ceindre les reins d’un foulard et aller à la castagne, comme une bagarreuse de borne-fontaine. Elle n’en a cure. Ce que Aïda Mbodj veut, c’est faire plaisir à son Wade, être sa muse et son égérie. La seule question : connaissant l’orgueil de celui qui préside aux destinées du PDS et du Sénégal, lui a-t-il une seule seconde pardonné de l’avoir affublé, même emportée par la fièvre des tréteaux électoraux, du surnom tellement marqué de « Fantomas » ? Rien n’est moins sûr…
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