DAKARACTU.COM Du 10 au 13 février 2014, des ateliers régionaux de plaidoyer pour un changement de politique de taxation du tabac dans l’espace CEDEAO réuniront les représentants du comité interparlementaire de l’UEMOA et du parlement de la CEDEAO, mais aussi ceux des gouvernements des 15 Etats de l’Afrique de l’Ouest. Ce sera à travers les ministères de l’Economie et des finances (Directions des impôts et des douanes) et les ministères en charge de la Santé, selon un communique du Consortium pour la recherche économique et sociale (CRES).
La moitié des 300 millions d’ouest africains âgés de moins de 25 ans est la cible du marketing agressif de l’industrie du tabac. L’épidémie de tabagisme se caractérise par une prévalence moyenne de 5% chez les femmes et 22% chez les hommes, une précocité de l’initiation et une intensité de 9 à 398 cigarettes/adulte/an respectivement en Guinée et au Sénégal. Le tabagisme est un facteur considérable de paupérisation des ménages. La fragilité des systèmes de santé présage une explosion des maladies chroniques associées au tabagisme dans les deux décennies à venir si rien n’est fait dans les meilleurs délais, nous dit-on.
Une plus forte taxation est une condition fondamentale pour décourager la consommation de ce produit et de protéger les populations des méfaits sanitaires et socio-économiques du tabagisme en Afrique de l’Ouest. C’est dans cette perspective de convaincre les décideurs à légiférer dans ce sens, que les deux ateliers présenteront les arguments irréfutables du bien-fondé d’une telle décision politique.
Selon toujours le communiqué, la fiscalité communautaire disparate sur les tabacs n’intègre ni les dispositions pertinentes des articles 5 et 6 de la Convention Cadre de Lutte Anti-Tabac (CCLAT) ratifiée par tous les Etats membres, ni les stratégies de l’initiative MPOWER de l’OMS, pour décourager le tabagisme.
« Le droit d’accises spécifique, pour renchérir les tabacs, constitue la stratégie la plus efficace de lutte antitabac et de prévention des maladies chroniques associées. Son efficacité croît avec la cohérence fiscale régionale mais la CEDEAO et l’UEMOA en sont très éloignées pour le moment puisque les directives communautaires consacrent un droit d’accises ad valorem qui laisse l’industrie maîtresse du prix de vente au consommateur » note le CRES.
En rassemblant des décideurs politiques, des partenaires au développement, des ONG et des experts internationaux de la lutte anti-tabac, la rencontre d’Abidjan vise à brasser les expériences et à créer des synergies entre les acteurs ouest-africains de la lutte contre le tabac. L’objectif spécifique de ces ateliers est de recommander l’adoption de nouvelles directives relatives à la taxation du tabac en Afrique de l’Ouest. Les Commissions de la CEDEAO et de l’UEMOA se sont jointes à l’initiative du CRES en tant que partenaires. Ainsi, les cellules nationales des deux institutions ont contribué fortement aux résultats de la recherche.
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