Les frondeurs ont sapé définitivement le dogme de la primauté absolue de Abdoulaye Wade sur eux. Dans cette empoignade, il pâtit d’un lourd handicap. Chute du régime, image écornée par les scandales post-pouvoir, rébellion de ses ex-fidèles trentenaires, l’ancien chef de l’Etat est tombé du haut de son piédestal. Après 26 ans d’opposition, 12 ans de pouvoir, Wade entame une troisième vie controversée. Que reste-t-il alors du «Pape du Sopi» ?
La vie est oublieuse de ce qu’elle prodigue : si souverain dans les allées du pouvoir, il est désormais au bord du précipice. La fin du règne est pénible : Vols de véhicules, caisses vides, présomptions de mauvaise gouvernance, image chahutée. Mars et Avril fatals à Abdoulaye Wade après la belle leçon de démocratie du 25 mars ? En quittant les ors du pouvoir, les amis d’hier ont pris en même temps leurs distances pour laisser derrière eux un homme rongé par la rancœur du rendez-vous manqué et l’amertume des promesses non tenues par 2012. Cette fin de compagnonnage doré rompu par une nouvelle Alternance remet en relief le caractère insondable de l’homme qui prouve chaque jour qu’il n’a pas les manières et les attitudes d’un politicien ordinaire : il ne fait rien pour purger cette réputation d’un leader autoritaire qui l’escorte. Il fait tout d’ailleurs pour le cultiver au point de rompre avec ses fidèles alliés depuis le temps des galères et des géhennes. Oui tous les symboles du Wadisme se sont évanouis.
Le péril est déjà là avec cette vaste fronde cornaquée par les grandes figures du Parti démocratique sénégalais (Pds). Pour un parti qui n’a jamais maîtrisé son destin et sa vie, tout risque d’aller vite. Très vite même. Cette fronde vient-elle de jeter un manteau d’opprobre sur la fin de Abdoulaye Wade ? Que reste-t-il de l’ex-constante, après que les frondeurs ont sapé définitivement le dogme de sa primauté absolue sur eux ? C’est déjà une victoire pour eux.
Héritiers de Wade
Une certitude : Il ne retrouvera à jamais son statut d’antan. Aujourd’hui viennent l’enlisement et l’heure des comptes avec ses ex-compagnons dénonçant les méthodes caporalistes qui ont toujours constitué l’identité de ce parti «meurtrier». Depuis la création de «son» Parti démocratique sénégalais en 1974, il n’est plus le Me…du jeu politique interne dans sa formation. Cet affrontement ou Mortal kombat promis par ses ex-variables constitue déjà une défaite amère pour le «Pape du Sopi». Ce scénario apparaît aussi comme une riposte tardive contre l’emprise du pouvoir corrosif de Wade sur le Pds, mais il jette une incertitude totale sur l’héritage politique de Wade. En quittant le Pds, Pape Diop, Ousmane Masseck Ndiaye, Mamadou Seck laissent derrière eux plus de trente ans de militantisme. Et en même temps, ils abandonnent une partie de leur héritage… qu’ils ne pourront plus revendiquer. Mais, ces départs laisseront un goût de cendre dans leur bouche… bien pleine de privilèges octroyés par Abdoulaye Wade intituae personae. Autres temps, autres réalités politiques : Il ne peut plus demander à Mamadou Seck, Ousmane Masseck Ndiaye, Pape Diop de lui rendre ses «affaires». Comme il l’avait fait avec Mbaye Jacques Diop (Craes) et Macky Sall (Assemblée nationale). La plus grosse perte de Wade ? Il n’a plus les moyens de faire et de défaire les carrières et surtout les destins.
On croyait, pourtant, que l’histoire ne repassait jamais les mêmes plats. Cette tension rappelle l’héritage politique de Mamadou Dia qui s’est retrouvé entre les mains de tous ses fils spirituels. On va ressasser à l’envi ce scénario des anciens et fidèles compagnons qui se sont dispersés à cause des vicissitudes de la vie politique et ne regardant plus dans la même direction. Lors du face-à-face avec la presse réglé comme du papier à musique, on a épié sans trouver sur le présidium des rebelles la présence de jeunes wadistes qui ont connu la gloire grâce à la «générosité» de l’ex-chef de l’Etat en mauvaise posture pour la première fois de sa vie politique. Dans ces moments de tension extrême, les «bébés» Wade seront l’unique soutien de cet homme emporté par les bourrasques du pouvoir. Excepté quelques caciques comme Omar Sarr, Madické Niang, Awa Diop entre autres, Aliou Sow, Modou Diagne «Fada», les controversés Farba Senghor, Mouhamadou Massaly, Karim Wade… vont se partager le legs après la bouderie des «vieux» présidentiables préoccupés surtout à penser à leur destin immédiat. Il ne reste que ces «jeunots», allaités au Wadisme sans pitié, pour mener la contre-offensive après le parricide parfait des frondeurs.
Syndrome Aj
Dans cette guéguerre actuelle, les ombres se mélangent aussi aux ténèbres. En causant des tensions et des frustrations, les transhumants et les «fusionneurs» après la libération des alliés poursuivront-ils le combat auprès de leur «recruteur» humilié et affaibli par les urnes et la rébellion ? Aïda Mbodji, Sada Ndiaye, Iba Der Thiam, à moins d’une sérieuse contorsion intellectuelle, n’incarnent vraiment pas l’avenir. Wade peut s’appuyer sur ces épaules pour aller à l’Assemblée nationale et essayer de montrer qu’il a encore quelques reliques à entretenir.
Dans cette farouche guerre politique qui a démarré, Abdoulaye Wade ne peut donc compter que sur un seul atout : lui-même. La reconquête du corps électoral ne peut passer désormais que par lui, puisque la plupart des missionnaires pour porter sa parole se sont égarés dans la nature.
L’autre danger qui risque de polluer encore l’avenir du Pds ? Wade va-t-il affronter la tempête imprévue qui a fait voler en éclats Aj/Pads en deux tendances ? Pour l’instant, il y a Bokk Guiss Guiss dirigée par les Frondeurs et le Pds encore aux les mains de son propriétaire. Et demain ? Le syndrome Landing/Decroix a bien sûr sa raison d’exister. C’est là où se trouve l’enjeu de cette bataille fratricide. Wade, usé et isolé, abandonnera-t-il les rênes du Pds ? Ce sera la dernière bataille de sa vie… A 86 ans.
La vie est oublieuse de ce qu’elle prodigue : si souverain dans les allées du pouvoir, il est désormais au bord du précipice. La fin du règne est pénible : Vols de véhicules, caisses vides, présomptions de mauvaise gouvernance, image chahutée. Mars et Avril fatals à Abdoulaye Wade après la belle leçon de démocratie du 25 mars ? En quittant les ors du pouvoir, les amis d’hier ont pris en même temps leurs distances pour laisser derrière eux un homme rongé par la rancœur du rendez-vous manqué et l’amertume des promesses non tenues par 2012. Cette fin de compagnonnage doré rompu par une nouvelle Alternance remet en relief le caractère insondable de l’homme qui prouve chaque jour qu’il n’a pas les manières et les attitudes d’un politicien ordinaire : il ne fait rien pour purger cette réputation d’un leader autoritaire qui l’escorte. Il fait tout d’ailleurs pour le cultiver au point de rompre avec ses fidèles alliés depuis le temps des galères et des géhennes. Oui tous les symboles du Wadisme se sont évanouis.
Le péril est déjà là avec cette vaste fronde cornaquée par les grandes figures du Parti démocratique sénégalais (Pds). Pour un parti qui n’a jamais maîtrisé son destin et sa vie, tout risque d’aller vite. Très vite même. Cette fronde vient-elle de jeter un manteau d’opprobre sur la fin de Abdoulaye Wade ? Que reste-t-il de l’ex-constante, après que les frondeurs ont sapé définitivement le dogme de sa primauté absolue sur eux ? C’est déjà une victoire pour eux.
Héritiers de Wade
Une certitude : Il ne retrouvera à jamais son statut d’antan. Aujourd’hui viennent l’enlisement et l’heure des comptes avec ses ex-compagnons dénonçant les méthodes caporalistes qui ont toujours constitué l’identité de ce parti «meurtrier». Depuis la création de «son» Parti démocratique sénégalais en 1974, il n’est plus le Me…du jeu politique interne dans sa formation. Cet affrontement ou Mortal kombat promis par ses ex-variables constitue déjà une défaite amère pour le «Pape du Sopi». Ce scénario apparaît aussi comme une riposte tardive contre l’emprise du pouvoir corrosif de Wade sur le Pds, mais il jette une incertitude totale sur l’héritage politique de Wade. En quittant le Pds, Pape Diop, Ousmane Masseck Ndiaye, Mamadou Seck laissent derrière eux plus de trente ans de militantisme. Et en même temps, ils abandonnent une partie de leur héritage… qu’ils ne pourront plus revendiquer. Mais, ces départs laisseront un goût de cendre dans leur bouche… bien pleine de privilèges octroyés par Abdoulaye Wade intituae personae. Autres temps, autres réalités politiques : Il ne peut plus demander à Mamadou Seck, Ousmane Masseck Ndiaye, Pape Diop de lui rendre ses «affaires». Comme il l’avait fait avec Mbaye Jacques Diop (Craes) et Macky Sall (Assemblée nationale). La plus grosse perte de Wade ? Il n’a plus les moyens de faire et de défaire les carrières et surtout les destins.
On croyait, pourtant, que l’histoire ne repassait jamais les mêmes plats. Cette tension rappelle l’héritage politique de Mamadou Dia qui s’est retrouvé entre les mains de tous ses fils spirituels. On va ressasser à l’envi ce scénario des anciens et fidèles compagnons qui se sont dispersés à cause des vicissitudes de la vie politique et ne regardant plus dans la même direction. Lors du face-à-face avec la presse réglé comme du papier à musique, on a épié sans trouver sur le présidium des rebelles la présence de jeunes wadistes qui ont connu la gloire grâce à la «générosité» de l’ex-chef de l’Etat en mauvaise posture pour la première fois de sa vie politique. Dans ces moments de tension extrême, les «bébés» Wade seront l’unique soutien de cet homme emporté par les bourrasques du pouvoir. Excepté quelques caciques comme Omar Sarr, Madické Niang, Awa Diop entre autres, Aliou Sow, Modou Diagne «Fada», les controversés Farba Senghor, Mouhamadou Massaly, Karim Wade… vont se partager le legs après la bouderie des «vieux» présidentiables préoccupés surtout à penser à leur destin immédiat. Il ne reste que ces «jeunots», allaités au Wadisme sans pitié, pour mener la contre-offensive après le parricide parfait des frondeurs.
Syndrome Aj
Dans cette guéguerre actuelle, les ombres se mélangent aussi aux ténèbres. En causant des tensions et des frustrations, les transhumants et les «fusionneurs» après la libération des alliés poursuivront-ils le combat auprès de leur «recruteur» humilié et affaibli par les urnes et la rébellion ? Aïda Mbodji, Sada Ndiaye, Iba Der Thiam, à moins d’une sérieuse contorsion intellectuelle, n’incarnent vraiment pas l’avenir. Wade peut s’appuyer sur ces épaules pour aller à l’Assemblée nationale et essayer de montrer qu’il a encore quelques reliques à entretenir.
Dans cette farouche guerre politique qui a démarré, Abdoulaye Wade ne peut donc compter que sur un seul atout : lui-même. La reconquête du corps électoral ne peut passer désormais que par lui, puisque la plupart des missionnaires pour porter sa parole se sont égarés dans la nature.
L’autre danger qui risque de polluer encore l’avenir du Pds ? Wade va-t-il affronter la tempête imprévue qui a fait voler en éclats Aj/Pads en deux tendances ? Pour l’instant, il y a Bokk Guiss Guiss dirigée par les Frondeurs et le Pds encore aux les mains de son propriétaire. Et demain ? Le syndrome Landing/Decroix a bien sûr sa raison d’exister. C’est là où se trouve l’enjeu de cette bataille fratricide. Wade, usé et isolé, abandonnera-t-il les rênes du Pds ? Ce sera la dernière bataille de sa vie… A 86 ans.
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