« Tout le monde pourra être candidat ». Cette phrase du président ivoirien, prononcée sur le perron de l’Elysée où il précédait le nôtre vendredi dernier, attire l’attention tant elle paraît hors contexte. On peut y percevoir une perfide pique de nos cousins éburnéens. Car, au Sénégal, c’est le contraire : Macky Sall mobilise tout son arsenal judiciaire et militaire pour que « personne ne puisse être candidat » contre lui en 2019.
Son entêtement fait réfléchir. Au-delà de la peur ayant provoqué son bref exil parisien, sa rigidité intellectuelle et politique, unanimement constatée la semaine dernière, crée un sentiment de malaise. Ansoumana Dione, chef de l’association des malades mentaux, fait certes rire avec son diagnostic de « troubles obsessionnels ». Mais ne devons-nous pas nous inquiéter de la psychorigidité manifeste du locataire de Roume ?
Le président marron vient de pulvériser tous les records d’irrespect et de mésestime de la part de l’opinion nationale et internationale. La preuve ? Des journalistes, vrais communicateurs « tradimodernes », voulant nettoyer l’image repoussante de leur donateur actuel, l’ont maladroitement affublé du sobriquet assez méprisant de « Mackyavel ». Un clone inculte du Florentin, affligé d’une mobilité neuronale déficiente et lisant à l’envers l’auteur du Prince.
Le Larousse définit la psychorigidité comme « l’absence de souplesse des processus intellectuels et l’incapacité de s’adapter aux situations nouvelles ». De ce point de vue, la première leçon du 19 avril retentit comme une sonnette d’alarme : l’immobilisme intellectuel au sommet de l’Etat, qui interdit toute réaction intelligente devant les évènements politiques et sociaux, est une menace sur la sécurité nationale pire que celle de mille terroristes.
Une autre leçon réside dans le sans-gêne avec lequel l’Assemblée nationale a violé son propre règlement en s’autorisant un « vote sans débat » illégal, aux allures d’autocensure. A ce propos, on fait un mauvais procès à Moustapha Cissé Lô, auteur de la proposition, qui doit bénéficier d’une présomption d’incompétence. Ce n’est quand même pas sa faute si le « je-m’en-foutisme » d’Etat est devenu l’étendard insolent de la gouvernance marron.
La leçon finale est que l’espoir est permis pour notre vieille démocratie. La résistance de centaines de jeunes manifestants face à la violence policière et milicienne le prouve : l’idée citoyenne du « droit et devoir d’insurrection » a commencé sa transformation en force agissante. Cette force grandira et gagnera en efficacité au cours des confrontations à venir. Car on peut rien faire avec les dictateurs, sinon abattre leurs statues. Et leur statut.
25/04/2018
Mamadou Bamba NDIAYE
Ancien député
Secrétaire général du Mps/Selal
Son entêtement fait réfléchir. Au-delà de la peur ayant provoqué son bref exil parisien, sa rigidité intellectuelle et politique, unanimement constatée la semaine dernière, crée un sentiment de malaise. Ansoumana Dione, chef de l’association des malades mentaux, fait certes rire avec son diagnostic de « troubles obsessionnels ». Mais ne devons-nous pas nous inquiéter de la psychorigidité manifeste du locataire de Roume ?
Le président marron vient de pulvériser tous les records d’irrespect et de mésestime de la part de l’opinion nationale et internationale. La preuve ? Des journalistes, vrais communicateurs « tradimodernes », voulant nettoyer l’image repoussante de leur donateur actuel, l’ont maladroitement affublé du sobriquet assez méprisant de « Mackyavel ». Un clone inculte du Florentin, affligé d’une mobilité neuronale déficiente et lisant à l’envers l’auteur du Prince.
Le Larousse définit la psychorigidité comme « l’absence de souplesse des processus intellectuels et l’incapacité de s’adapter aux situations nouvelles ». De ce point de vue, la première leçon du 19 avril retentit comme une sonnette d’alarme : l’immobilisme intellectuel au sommet de l’Etat, qui interdit toute réaction intelligente devant les évènements politiques et sociaux, est une menace sur la sécurité nationale pire que celle de mille terroristes.
Une autre leçon réside dans le sans-gêne avec lequel l’Assemblée nationale a violé son propre règlement en s’autorisant un « vote sans débat » illégal, aux allures d’autocensure. A ce propos, on fait un mauvais procès à Moustapha Cissé Lô, auteur de la proposition, qui doit bénéficier d’une présomption d’incompétence. Ce n’est quand même pas sa faute si le « je-m’en-foutisme » d’Etat est devenu l’étendard insolent de la gouvernance marron.
La leçon finale est que l’espoir est permis pour notre vieille démocratie. La résistance de centaines de jeunes manifestants face à la violence policière et milicienne le prouve : l’idée citoyenne du « droit et devoir d’insurrection » a commencé sa transformation en force agissante. Cette force grandira et gagnera en efficacité au cours des confrontations à venir. Car on peut rien faire avec les dictateurs, sinon abattre leurs statues. Et leur statut.
25/04/2018
Mamadou Bamba NDIAYE
Ancien député
Secrétaire général du Mps/Selal
Autres articles
-
Thiès : Idrissa Seck a voté au centre Malick Kaïré
-
Législatives 2024 : Après le devoir civique, un retour aux racines… le président de Pastef rend visite à sa mère...
-
Législatives à Thiès : Démarrage des opérations de vote… Ce n'est pas le grand rush dans les lieux de vote.
-
Centre de vote de Amadou Bâ : 5797 nombres d’inscrits repartis dans 10 bureaux de vote
-
Mali : le Premier ministre civil demande à la junte d'évoquer la fin de la période de transition