DAKARACTU.COM - « C’est la guerre », a lancé le patron d’une télévision à Oumou Wane quand elle a commencé à mettre en place Africa 7, il y a quelques mois. Elle croyait à une boutade, mais se rend compte aujourd’hui qu’il n’y avait rien de plus vrai. Depuis quelques jours, elle est la cible d’attaques répétées, venant de partout. Un journaliste est récemment passé dans des rédactions dont celle de l’Agence de presse sénégalaise (APS), porteur d’un article diffamatoire qu’il a voulu faire publier par l’agence. Dans ledit article, figurent des affirmations hallucinantes qui prétendent entre autres qu’Oumou Wane a eu sa fréquence sur la base de sa seule proximité avec le chef de l’Etat. D’autres rumeurs distillent que c’est Abdoulaye Wade qui a remis des milliards à Oumou Wane pour financer sa chaîne. Or, quelques jours auparavant, la promotrice d’Africa 7 a donné une interview dans laquelle elle a dit haut et fort qu’elle a investi ses deniers propres pour mettre en œuvre son projet. Bel exercice de transparence qu’elle est la seule patronne de télévision dans ce pays à faire.
Interrogée sur ces nouvelles accusations par dakaractu.com, elle persiste et signe : « J’ai vendu des biens personnels et contracté un crédit bancaire pour financer Africa 7. J’ai pris trop de risques parce que je crois en mon pays et mise sur lui. J’ai envie d’investir dans ce pays, d’y créer des emplois et de la richesse. J’ai envie d’assister les jeunes dans leur éducation et leur bien-être social. J’ai l’intention d’aider les femmes dans leur épanouissement et leur développement personnel. Je travaille à sortir les adolescentes des griffes de violeurs. J’ai envie de foutre un coup de pied dans la fourmilière moi…» Elle ne nie par contre pas ses bons rapports avec le chef de l’Etat qui remontent à très longtemps. Son père, Yaya Wane, partageait le même dortoir à l’école William Ponty avec l’actuel président de la République. Oumou a grandi entre les mains de ce dernier : Wade, avocat, avait son cabinet situé face à l’école de Thiong dont feu Yaya Wane était le directeur. Oumou assume : « Abdoulaye Wade est un père que j’aime beaucoup et qui me le rend bien. Que personne ne compte sur moi pour le dénigrer. Son geste est la preuve que la parité est en marche dans ce pays. Donner une fréquence de télévision à une femme sur la base du mérite, parce qu’elle a produit des émissions vouées à l’éducation et à la citoyenneté, est une démarche à saluer. Cela doit être un exemple unique en Afrique, voire dans le monde. »
Quand on interroge cette femme droite dans ses bottes sur un marché de 900 millions de francs cfa qu’elle a remporté et exécuté en 2006 au profit de l’Apix, elle répond : « Il y’a deux types de journaux dans ce pays, la presse digne qui fait convenablement son métier et la presse racoleuse qui cherche à gagner sur les honnêtes citoyens ce qu’elle ne gagne pas dans les kiosques. Aucun chantage ne marche sur moi. Gérante d’une société privée, pour revenir à l’Apix, j’ai gagné un marché approuvé par la Direction centrale des marchés publics et avalisé par le Premier ministre. J’ai exécuté ma part d’engagement et n’ai pas de commentaire particulier à faire. Pour l’ARTP et la Lonase, je dis la même chose. Elles ont acheté des produits que je vendais. C’est le principe du commerce. Qu’elles aient des procédures à respecter, je le comprends, mais, en ce qui me concerne, j’ai rempli ma part de contrat. Pour les titres à la Une, je rappelle que les délits ne se règlent pas dans la presse mais devant les tribunaux. Si ce sont les montants qui font parler, je dois préciser qu’ils ne sont pas entrés dans ma poche mais ont servi à payer les campagnes. Qu’on m’arrête ces inepties là. »
Si problème il y a, Oumou Wane le trouve ailleurs, dans une certaine volonté de la divertir face à l’enjeu stratégique de mise sur orbite de sa chaîne. On ne comptera pas sur elle pour se laisser distraire. « Lorsqu’une presse désespérée rencontre des gens désespérés, ça donne des articles à n’en plus finir. Ils perdent leur temps. On n’est pas là pour une promenade de santé ni pour faire du ronron, martèle-t-elle. Africa 7 doit être première sur le Sénégal au bout d’une semaine de diffusion et leader en Afrique dans les trois premiers mois de son lancement. Tout le reste relève de l’accessoire. »
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