I. Les arrestations spectaculaires : des figures publiques sous les projecteurs
. Jérôme Bandiaky alias « Sniper » : une arrestation mouvementée
L’arrestation de Jérôme Bandiaky, surnommé « Sniper », ancien chef des « Marrons du feu », a marqué les esprits. Interpellé à son domicile par la Division des investigations criminelles (DIC), il a été interrogé sur son passeport diplomatique, son logement de fonction, et un bâton télescopique retrouvé lors de la perquisition.
Bien qu’il ait été souvent cité dans l’affaire des disparitions de Fulbert Sambou et Didier Badji, cet aspect n’a pas été abordé par les enquêteurs. Ses avocats ont dénoncé une arrestation humiliante et une procédure jugée irrégulière, notamment en raison de l’absence de mandat.
. Lat Diop : Le scandale des 5 milliards et la chute d’un ancien ministre
Parmi les affaires financières ayant marqué l’année, celle de Lat Diop, ancien ministre des Sports et ex-directeur général de la LONASE, a dominé les discussions. Accusé de détournement de deniers publics, d’extorsion et de blanchiment de capitaux, il est impliqué dans un scandale autour de 5 milliards de francs CFA.
Selon le patron de 1XBet Sénégal, Mouhamed Dieng, cette somme lui aurait été remise en plusieurs tranches, prétendument pour l’achat de biens immobiliers à l’étranger, notamment une résidence à Grenoble. Lat Diop a nié catégoriquement ces accusations, dénonçant une manœuvre politique visant à le discréditer.
Son arrestation et son placement sous mandat de dépôt par le Pool judiciaire financier témoignent de la rigueur avec laquelle cette nouvelle juridiction traite les affaires économiques majeures
. Khadim Bâ et les 215 milliards : Un duel juridique avec la Douane
Khadim Bâ, directeur général de Locafrique, est également tombé sous le coup de la justice. Poursuivi pour des infractions douanières évaluées à 215 milliards de francs CFA, il a été placé sous mandat de dépôt après plusieurs convocations infructueuses.
L’affaire concerne une violation présumée de la réglementation des changes et des liens supposés avec Dermond Oil & Gas Africa, société spécialisée dans le secteur pétrolier. Les avocats de Khadim Bâ contestent vigoureusement ces accusations, arguant que leur client n’a aucune responsabilité légale dans cette entreprise.
Ce contentieux met en lumière la complexité des affaires économiques au Sénégal et les tensions croissantes entre le secteur privé et les institutions de contrôle de l’État.
. Samuel Sarr : un ancien ministre face à des accusations de fraude
L’ancien ministre de l’Énergie, Samuel Sarr, a été interpellé à l’aéroport de Dakar à son retour de Dubaï. Il est accusé de détournement de fonds dans le cadre de l’affaire de la centrale électrique de Cap des Biches, impliquant un trou financier de 8 milliards de FCFA révélé par un audit du cabinet Mazars.
Samuel Sarr a toujours affirmé que les fonds déposés sur les comptes de la société West Africa Energy étaient légitimes et provenaient de transactions commerciales. Ses avocats dénoncent une procédure injuste et un acharnement visant à ternir sa réputation.
. Bougane Gueye Dany : un opposant politique sous pression
Le leader de Guem Sa Bopp a été arrêté à plusieurs reprises cette année. Accusé de diffusion de fausses nouvelles et de diffamation, il a été placé en garde à vue par la Division spéciale de la cybersécurité. Une seconde arrestation à Bakel, où il rendait visite à des sinistrés, a suscité une vive indignation.
Bougane Gueye Dany est devenu un symbole des tensions entre le pouvoir et les figures de l’opposition, notamment en raison des multiples poursuites judiciaires à son encontre.
. Cheikh Yerim Seck : un journaliste dans la tourmente
Cheikh Yerim Seck, célèbre journaliste sénégalais, a été placé en garde à vue par la Division spéciale de la cybersécurité pour diffusion de fausses nouvelles et diffamation. Cette affaire, liée à des propos tenus lors d’une émission publique, met en lumière les tensions croissantes entre le pouvoir et la presse au Sénégal.
. Ameth Ndoye : usage de faux et blessures involontaires
Le chroniqueur médiatique Ameth Ndoye a été arrêté pour avoir présenté une attestation falsifiée à la suite d’un accident corporel à Sébikotane. Accusé de conduite sans permis et usage de faux, il a été placé en garde à vue après avoir omis de fournir les documents nécessaires. Cette affaire met en lumière les pratiques administratives douteuses et les conséquences de la complaisance dans la gestion des infractions routières.
. Bah Diakhaté : l’activiste face à la justice
Bah Diakhaté, connu pour ses prises de position critiques sur les réseaux sociaux, a été arrêté après la publication d’une vidéo dans laquelle il interpellait le Premier ministre. Il a été placé en garde à vue pour diffusion de fausses nouvelles.
. Amath Suzanne Camara : propos jugés offensants contre le chef de l’État
Membre de l’APR, Amath Suzanne Camara a été arrêté après avoir publiquement traité le président de « menteur » lors d’une émission. Il a été condamné à une peine de prison ferme pour offense au chef de l’État et discrédit sur les institutions.
. Commissaire Cheikhouna Keïta : un EX cadre critiquant le régime arrêté
Cheikhouna Keïta, ancien patron de l’OCRTIS, a été arrêté pour diffusion de fausses nouvelles concernant une prétendue altercation au Palais présidentiel. Ce cas reflète les tensions croissantes entre le pouvoir et ses critiques internes.
.Adama Gaye : une voix médiatique sous pression
Le journaliste Adama Gaye a été convoqué à la DIC pour des propos diffusés sur les réseaux sociaux concernant le décès de l’ancien ministre des Finances, Mamadou Moustapha Bâ. Placé en garde à vue, il a été déféré au parquet, relançant les débats sur la liberté d’expression et la protection des journalistes.
.Moustapha Diakhaté : de la critique à la condamnation
L’ancien président du groupe parlementaire Benno Bokk Yakaar a été condamné à deux mois de prison pour « insultes via un système informatique » et « troubles politiques graves ». Avant cela, il avait été placé sous mandat de dépôt après des propos critiques envers le régime en place.
Violences électorales : le cas emblématique de Saint-Louis
. Jérôme Bandiaky alias « Sniper » : une arrestation mouvementée
L’arrestation de Jérôme Bandiaky, surnommé « Sniper », ancien chef des « Marrons du feu », a marqué les esprits. Interpellé à son domicile par la Division des investigations criminelles (DIC), il a été interrogé sur son passeport diplomatique, son logement de fonction, et un bâton télescopique retrouvé lors de la perquisition.
Bien qu’il ait été souvent cité dans l’affaire des disparitions de Fulbert Sambou et Didier Badji, cet aspect n’a pas été abordé par les enquêteurs. Ses avocats ont dénoncé une arrestation humiliante et une procédure jugée irrégulière, notamment en raison de l’absence de mandat.
. Lat Diop : Le scandale des 5 milliards et la chute d’un ancien ministre
Parmi les affaires financières ayant marqué l’année, celle de Lat Diop, ancien ministre des Sports et ex-directeur général de la LONASE, a dominé les discussions. Accusé de détournement de deniers publics, d’extorsion et de blanchiment de capitaux, il est impliqué dans un scandale autour de 5 milliards de francs CFA.
Selon le patron de 1XBet Sénégal, Mouhamed Dieng, cette somme lui aurait été remise en plusieurs tranches, prétendument pour l’achat de biens immobiliers à l’étranger, notamment une résidence à Grenoble. Lat Diop a nié catégoriquement ces accusations, dénonçant une manœuvre politique visant à le discréditer.
Son arrestation et son placement sous mandat de dépôt par le Pool judiciaire financier témoignent de la rigueur avec laquelle cette nouvelle juridiction traite les affaires économiques majeures
. Khadim Bâ et les 215 milliards : Un duel juridique avec la Douane
Khadim Bâ, directeur général de Locafrique, est également tombé sous le coup de la justice. Poursuivi pour des infractions douanières évaluées à 215 milliards de francs CFA, il a été placé sous mandat de dépôt après plusieurs convocations infructueuses.
L’affaire concerne une violation présumée de la réglementation des changes et des liens supposés avec Dermond Oil & Gas Africa, société spécialisée dans le secteur pétrolier. Les avocats de Khadim Bâ contestent vigoureusement ces accusations, arguant que leur client n’a aucune responsabilité légale dans cette entreprise.
Ce contentieux met en lumière la complexité des affaires économiques au Sénégal et les tensions croissantes entre le secteur privé et les institutions de contrôle de l’État.
. Samuel Sarr : un ancien ministre face à des accusations de fraude
L’ancien ministre de l’Énergie, Samuel Sarr, a été interpellé à l’aéroport de Dakar à son retour de Dubaï. Il est accusé de détournement de fonds dans le cadre de l’affaire de la centrale électrique de Cap des Biches, impliquant un trou financier de 8 milliards de FCFA révélé par un audit du cabinet Mazars.
Samuel Sarr a toujours affirmé que les fonds déposés sur les comptes de la société West Africa Energy étaient légitimes et provenaient de transactions commerciales. Ses avocats dénoncent une procédure injuste et un acharnement visant à ternir sa réputation.
. Bougane Gueye Dany : un opposant politique sous pression
Le leader de Guem Sa Bopp a été arrêté à plusieurs reprises cette année. Accusé de diffusion de fausses nouvelles et de diffamation, il a été placé en garde à vue par la Division spéciale de la cybersécurité. Une seconde arrestation à Bakel, où il rendait visite à des sinistrés, a suscité une vive indignation.
Bougane Gueye Dany est devenu un symbole des tensions entre le pouvoir et les figures de l’opposition, notamment en raison des multiples poursuites judiciaires à son encontre.
. Cheikh Yerim Seck : un journaliste dans la tourmente
Cheikh Yerim Seck, célèbre journaliste sénégalais, a été placé en garde à vue par la Division spéciale de la cybersécurité pour diffusion de fausses nouvelles et diffamation. Cette affaire, liée à des propos tenus lors d’une émission publique, met en lumière les tensions croissantes entre le pouvoir et la presse au Sénégal.
. Ameth Ndoye : usage de faux et blessures involontaires
Le chroniqueur médiatique Ameth Ndoye a été arrêté pour avoir présenté une attestation falsifiée à la suite d’un accident corporel à Sébikotane. Accusé de conduite sans permis et usage de faux, il a été placé en garde à vue après avoir omis de fournir les documents nécessaires. Cette affaire met en lumière les pratiques administratives douteuses et les conséquences de la complaisance dans la gestion des infractions routières.
. Bah Diakhaté : l’activiste face à la justice
Bah Diakhaté, connu pour ses prises de position critiques sur les réseaux sociaux, a été arrêté après la publication d’une vidéo dans laquelle il interpellait le Premier ministre. Il a été placé en garde à vue pour diffusion de fausses nouvelles.
. Amath Suzanne Camara : propos jugés offensants contre le chef de l’État
Membre de l’APR, Amath Suzanne Camara a été arrêté après avoir publiquement traité le président de « menteur » lors d’une émission. Il a été condamné à une peine de prison ferme pour offense au chef de l’État et discrédit sur les institutions.
. Commissaire Cheikhouna Keïta : un EX cadre critiquant le régime arrêté
Cheikhouna Keïta, ancien patron de l’OCRTIS, a été arrêté pour diffusion de fausses nouvelles concernant une prétendue altercation au Palais présidentiel. Ce cas reflète les tensions croissantes entre le pouvoir et ses critiques internes.
.Adama Gaye : une voix médiatique sous pression
Le journaliste Adama Gaye a été convoqué à la DIC pour des propos diffusés sur les réseaux sociaux concernant le décès de l’ancien ministre des Finances, Mamadou Moustapha Bâ. Placé en garde à vue, il a été déféré au parquet, relançant les débats sur la liberté d’expression et la protection des journalistes.
.Moustapha Diakhaté : de la critique à la condamnation
L’ancien président du groupe parlementaire Benno Bokk Yakaar a été condamné à deux mois de prison pour « insultes via un système informatique » et « troubles politiques graves ». Avant cela, il avait été placé sous mandat de dépôt après des propos critiques envers le régime en place.
Violences électorales : le cas emblématique de Saint-Louis
Les violences électorales survenues à Saint-Louis durant la campagne ont conduit à l’arrestation de 81 personnes, dont 77 membres de la sécurité de la coalition Sam Sa Kaddù. Ces affrontements, qui ont causé plusieurs blessés, soulignent les tensions croissantes autour des scrutins électoraux et la fragilité de l’ordre public en période électorale.
Réformes et débats législatifs : une justice sénégalaise en pleine mutation
1. Le Pool judiciaire financier : un nouvel acteur au service de la transparence
Réformes et débats législatifs : une justice sénégalaise en pleine mutation
1. Le Pool judiciaire financier : un nouvel acteur au service de la transparence
L’une des avancées majeures de 2024 sur le plan judiciaire a été l’installation du Pool judiciaire financier (PJF), le 17 septembre. Cette juridiction spécialisée, composée de 27 magistrats, a pour mission principale de traiter les crimes économiques et financiers, notamment les détournements de fonds publics, le blanchiment de capitaux, et les fraudes douanières.
Le Pool judiciaire financier est structuré autour de plusieurs entités : un parquet financier, un collège des juges d’instruction financiers, une chambre de jugement financière, et des chambres d’appel et d’accusation financières. Cette organisation vise à garantir une efficacité accrue dans la gestion des affaires complexes.
• Affaires emblématiques traitées par le PJF
Dès sa création, le Pool a été saisi de plusieurs dossiers sensibles. Parmi eux, l’affaire Lat Diop, ancien ministre des Sports, accusé de détournement de 5 milliards de FCFA, et celle de Khadim Bâ, directeur général de Locafrique, impliqué dans un contentieux douanier portant sur 215 milliards de FCFA.
Ces affaires illustrent la volonté des autorités de renforcer la reddition des comptes, mais elles soulèvent également des interrogations. Certains observateurs accusent le pouvoir d’utiliser le Pool judiciaire comme un outil pour régler des comptes politiques, ciblant principalement les proches de l’ancien régime.
• Un rôle au-delà des affaires locales
Le PJF se positionne aussi dans un contexte international marqué par une montée en puissance des crimes transnationaux, tels que le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Le ministre de la Justice, Ousmane Diagne, a souligné que le Pool permettrait au Sénégal de respecter ses engagements internationaux et de coopérer plus efficacement avec les partenaires étrangers pour démanteler les réseaux criminels.
Malgré ses promesses, cette juridiction devra relever de nombreux défis, notamment garantir son indépendance face à des pressions politiques et sociales croissantes.
2. Le projet de loi d’amnistie : entre réconciliation nationale et controverse
Le Pool judiciaire financier est structuré autour de plusieurs entités : un parquet financier, un collège des juges d’instruction financiers, une chambre de jugement financière, et des chambres d’appel et d’accusation financières. Cette organisation vise à garantir une efficacité accrue dans la gestion des affaires complexes.
• Affaires emblématiques traitées par le PJF
Dès sa création, le Pool a été saisi de plusieurs dossiers sensibles. Parmi eux, l’affaire Lat Diop, ancien ministre des Sports, accusé de détournement de 5 milliards de FCFA, et celle de Khadim Bâ, directeur général de Locafrique, impliqué dans un contentieux douanier portant sur 215 milliards de FCFA.
Ces affaires illustrent la volonté des autorités de renforcer la reddition des comptes, mais elles soulèvent également des interrogations. Certains observateurs accusent le pouvoir d’utiliser le Pool judiciaire comme un outil pour régler des comptes politiques, ciblant principalement les proches de l’ancien régime.
• Un rôle au-delà des affaires locales
Le PJF se positionne aussi dans un contexte international marqué par une montée en puissance des crimes transnationaux, tels que le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Le ministre de la Justice, Ousmane Diagne, a souligné que le Pool permettrait au Sénégal de respecter ses engagements internationaux et de coopérer plus efficacement avec les partenaires étrangers pour démanteler les réseaux criminels.
Malgré ses promesses, cette juridiction devra relever de nombreux défis, notamment garantir son indépendance face à des pressions politiques et sociales croissantes.
2. Le projet de loi d’amnistie : entre réconciliation nationale et controverse
Adopté en février 2024, le projet de loi d’amnistie a été présenté comme une mesure visant à apaiser le climat politique et à renforcer la cohésion sociale. Le texte prévoit l’effacement des poursuites contre des individus impliqués dans des infractions criminelles et correctionnelles liées à des événements politiques conflictuels, sur une période spécifique.
• Un texte au centre des débats
Pour ses défenseurs, cette loi est un outil de réconciliation nationale. Le président Macky Sall a affirmé que le projet visait à « tourner la page des divisions politiques » et à permettre à tous les citoyens, y compris les anciens condamnés, de participer pleinement à la vie démocratique du pays.
Cependant, la loi a suscité une vive opposition de la part de plusieurs partis politiques et organisations de défense des droits humains. Human Rights Watch, par exemple, a dénoncé une tentative de légitimer l’impunité pour des crimes graves, notamment des actes de torture et des disparitions forcées.
• Impact sur les victimes et la société civile
L’un des principaux points de friction réside dans l’absence de reconnaissance explicite des droits des victimes. De nombreuses familles touchées par les violences politiques estiment que la loi les réduit au silence et empêche de faire la lumière sur des crimes qui continuent de hanter la société sénégalaise.
• Des précédents similaires
Le Sénégal a déjà adopté des lois d’amnistie par le passé, notamment après des périodes de troubles politiques. Cependant, ce projet a été particulièrement critiqué en raison du contexte actuel, où les tensions entre pouvoir et opposition restent vives.
3. La Haute Cour de Justice : une avancée institutionnelle majeure
• Un texte au centre des débats
Pour ses défenseurs, cette loi est un outil de réconciliation nationale. Le président Macky Sall a affirmé que le projet visait à « tourner la page des divisions politiques » et à permettre à tous les citoyens, y compris les anciens condamnés, de participer pleinement à la vie démocratique du pays.
Cependant, la loi a suscité une vive opposition de la part de plusieurs partis politiques et organisations de défense des droits humains. Human Rights Watch, par exemple, a dénoncé une tentative de légitimer l’impunité pour des crimes graves, notamment des actes de torture et des disparitions forcées.
• Impact sur les victimes et la société civile
L’un des principaux points de friction réside dans l’absence de reconnaissance explicite des droits des victimes. De nombreuses familles touchées par les violences politiques estiment que la loi les réduit au silence et empêche de faire la lumière sur des crimes qui continuent de hanter la société sénégalaise.
• Des précédents similaires
Le Sénégal a déjà adopté des lois d’amnistie par le passé, notamment après des périodes de troubles politiques. Cependant, ce projet a été particulièrement critiqué en raison du contexte actuel, où les tensions entre pouvoir et opposition restent vives.
3. La Haute Cour de Justice : une avancée institutionnelle majeure
La création de la Haute Cour de Justice en décembre 2024 représente une étape importante dans le renforcement de l’État de droit au Sénégal. Cette juridiction est spécifiquement chargée de juger les crimes commis par les hauts responsables de l’État dans l’exercice de leurs fonctions.
• Une composition inédite
La Haute Cour est composée de 16 membres : 8 titulaires et 8 suppléants, élus par l’Assemblée nationale. Ces juges prêtent serment de respecter les principes d’équité et de confidentialité. Cette structure reflète la volonté d’assurer une transparence et une impartialité dans le traitement des affaires impliquant des personnalités de haut rang.
• Compétences étendues
Contrairement à ses prédécesseurs, cette juridiction ne se limite pas aux affaires strictement politiques. Elle traite également des délits économiques majeurs, tels que les détournements de fonds publics et les abus de pouvoir. En intégrant ces compétences, la Haute Cour vise à combler les lacunes laissées par les anciennes institutions, notamment la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI).
• Un enjeu pour la gouvernance et la transparence
La mise en place de la Haute Cour intervient dans un contexte où les citoyens demandent plus de transparence et de reddition des comptes. Toutefois, des inquiétudes subsistent quant à l’indépendance de cette juridiction, notamment en raison de sa composition décidée par les parlementaires, majoritairement acquis au pouvoir en place.
• Premières affaires attendues
Plusieurs dossiers sensibles pourraient atterrir sur le bureau de la Haute Cour, notamment des affaires de corruption et de mauvaise gestion impliquant des ministres de l’ancien régime. Sa capacité à traiter ces cas de manière équitable et indépendante sera un test crucial pour son avenir.
Le Pool judiciaire financier, le projet de loi d’amnistie, et la création de la Haute Cour de Justice témoignent de la volonté du Sénégal de moderniser son appareil judiciaire et de renforcer la transparence. Toutefois, ces initiatives doivent faire face à des défis majeurs : garantir leur impartialité, répondre aux attentes des citoyens, et éviter les dérives politiques. À l’aube de 2025, la justice sénégalaise reste à un carrefour entre consolidation des acquis et besoin d’une réforme plus profonde pour rétablir la confiance publique.
2024 a mis en lumière les forces et les failles de la justice sénégalaise. Si les avancées institutionnelles et les nombreuses affaires illustrent une volonté de renforcer l’État de droit, les tensions politiques et les critiques sur l’équité des procédures rappellent que le chemin vers une justice pleinement indépendante reste long. En 2025, le Sénégal devra relever le défi de concilier répression des crimes et respect des droits fondamentaux.
L’année 2024 a dévoilé les multiples facettes de la justice sénégalaise, entre efforts pour réprimer les crimes économiques et critiques croissantes sur une justice perçue comme politisée. Alors que le Pool judiciaire financier et la Haute Cour de Justice posent les bases d’un État de droit renforcé, les tensions politiques et sociales rappellent que le chemin vers une justice pleinement équitable reste long. En 2025, le Sénégal sera face à un défi majeur : maintenir un équilibre entre lutte contre l’impunité et respect des libertés fondamentales
• Une composition inédite
La Haute Cour est composée de 16 membres : 8 titulaires et 8 suppléants, élus par l’Assemblée nationale. Ces juges prêtent serment de respecter les principes d’équité et de confidentialité. Cette structure reflète la volonté d’assurer une transparence et une impartialité dans le traitement des affaires impliquant des personnalités de haut rang.
• Compétences étendues
Contrairement à ses prédécesseurs, cette juridiction ne se limite pas aux affaires strictement politiques. Elle traite également des délits économiques majeurs, tels que les détournements de fonds publics et les abus de pouvoir. En intégrant ces compétences, la Haute Cour vise à combler les lacunes laissées par les anciennes institutions, notamment la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI).
• Un enjeu pour la gouvernance et la transparence
La mise en place de la Haute Cour intervient dans un contexte où les citoyens demandent plus de transparence et de reddition des comptes. Toutefois, des inquiétudes subsistent quant à l’indépendance de cette juridiction, notamment en raison de sa composition décidée par les parlementaires, majoritairement acquis au pouvoir en place.
• Premières affaires attendues
Plusieurs dossiers sensibles pourraient atterrir sur le bureau de la Haute Cour, notamment des affaires de corruption et de mauvaise gestion impliquant des ministres de l’ancien régime. Sa capacité à traiter ces cas de manière équitable et indépendante sera un test crucial pour son avenir.
Le Pool judiciaire financier, le projet de loi d’amnistie, et la création de la Haute Cour de Justice témoignent de la volonté du Sénégal de moderniser son appareil judiciaire et de renforcer la transparence. Toutefois, ces initiatives doivent faire face à des défis majeurs : garantir leur impartialité, répondre aux attentes des citoyens, et éviter les dérives politiques. À l’aube de 2025, la justice sénégalaise reste à un carrefour entre consolidation des acquis et besoin d’une réforme plus profonde pour rétablir la confiance publique.
2024 a mis en lumière les forces et les failles de la justice sénégalaise. Si les avancées institutionnelles et les nombreuses affaires illustrent une volonté de renforcer l’État de droit, les tensions politiques et les critiques sur l’équité des procédures rappellent que le chemin vers une justice pleinement indépendante reste long. En 2025, le Sénégal devra relever le défi de concilier répression des crimes et respect des droits fondamentaux.
L’année 2024 a dévoilé les multiples facettes de la justice sénégalaise, entre efforts pour réprimer les crimes économiques et critiques croissantes sur une justice perçue comme politisée. Alors que le Pool judiciaire financier et la Haute Cour de Justice posent les bases d’un État de droit renforcé, les tensions politiques et sociales rappellent que le chemin vers une justice pleinement équitable reste long. En 2025, le Sénégal sera face à un défi majeur : maintenir un équilibre entre lutte contre l’impunité et respect des libertés fondamentales
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