Ce mardi 15 avril 2025, les locaux de l’Agence de Presse Sénégalaise à Dakar et dans les régions ont pris des allures de protestation. Les travailleurs, tous portant des brassards rouges, ont décoré leurs bureaux de banderoles de la même couleur pour exiger le paiement des fonds dédiés à la couverture des élections législatives du 17 novembre 2024 et l’amélioration de leurs conditions de travail.
Abdou Kogne Sall, coordonnateur du collège des délégués de l’APS, tient à préciser : « Je dois d’abord préciser que nous ne sommes pas en grève. Si vous faites un tour dans les bureaux, vous verrez que chaque agent est devant son poste de travail et continue à faire son travail normalement. Il n’y a aucune paralysie et les flux se déroulent comme d’habitude ».
Mais cette fois, le personnel de Dakar et des régions a choisi un symbole fort. « Nous avons entrepris de porter le brassard rouge pour protester contre une situation qui est devenue récurrente. À la veille de chaque élection, les pouvoirs publics doivent allouer un montant qui doit financer la campagne électorale. Comparativement à nos collègues du service public, notamment Le Soleil et la RTS, nous sommes pratiquement les seuls à ne pas recevoir ces fonds », explique-t-il.
La colère est montée d’un cran car, selon le délégué, « l’argent a été débloqué, mais des procédures bloquent les fonds. Les pouvoirs publics ont débloqué une somme qui devait servir à couvrir les élections. Mais on nous a dit à la dernière minute que cet argent-là a été bloqué pour des questions de procédures entre le Trésor public et la Direction générale », précise Abdou Kogne Sall.
Face à cette situation, les agents ont décidé de se faire entendre après des mois de négociations infructueuses. « Nous avons toujours privilégié le dialogue. Nous avons posé le problème au Conseil d’administration. Mais la situation n’a pas évolué, ce qui a justifié notre action publique aujourd’hui », affirme Abdou Kogne Sall.
Si le travail continue normalement, les conditions se dégradent dans les locaux de ce média public. « Cet argent devait servir à améliorer les conditions de travail. Les machines que vous voyez là, il y en a très peu qui sont fonctionnelles. Souvent, les gens sont obligés de se relayer », déplore le coordinateur.
La Direction générale de l’APS, sollicitée pour réagir, n’a pas encore fait de déclaration. Ainsi, les délégués du personnel évalueront dans les prochains jours l’impact de ce mouvement avant de décider des suites à donner.
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