Mobilité urbaine : 70% des déplacements à Dakar se font à pied (Étude)


Se déplacer dans la région de Dakar n’est pas chose aisée. La concentration des activités commerciales, administratives et institutionnelles à Dakar Plateau et l’étalement urbain vers les secteurs Nord-Est, nuisent à la fluidité des déplacements dans la région de Dakar où, selon une étude commanditée par la Friedrich Ebert Stiftung (FES), les ménages consacrent 11% de leurs ressources à la mobilité. Ce qui fait que la marche est devenue le moyen privilégié des dakarois dans leur mobilité. L’étude réalisée par le Dr Oumar Cissé révèle que « la marche à pied est le mode de déplacement des populations le plus important à Dakar avec 70% du total ». 

Quant aux déplacements motorisés, ils représentent 30% et sont assurés à plus de 80% par les transports publics collectifs. À ce titre, l’étude intitulée « les défis de l’urbanisation à Dakar : planification territoriale, assainissement, transport public, logement social », rapporte que les minibus AFTU plus connus sous le nom de Tata, les cars rapides et les taxis clandos sont les plus utilisés avec respectivement 35%, 20% et 12% des déplacements. Les bus Dakar Dem Dikk ne couvrent que 6% des déplacements à Dakar.
Hormis la marche, la préférence des dakarois pour les transports publics collectifs dans leurs déplacement s’explique par l’accessibilité de ces derniers. Selon l’étude, « le prix du transport est considéré comme le principal atout des cars rapides » quand bien même ils déplorent leur lenteur et les risques d’accident. Les minibus TATA sont appréciés pour leur rapidité mais l’absence de places assises suffisantes est déplorée.

Les bus Dakar Dem Dikk qui jouissent du jugement le plus favorable restent cependant défavorisés par la longue durée d’attente dans les arrêts mais aussi l’insuffisance de places assises à bord.

Difficultés liées à la mobilité des Dakarois

La même étude dont la restitution a eu lieu ce mardi 29 mars dans un hôtel de Dakar, décèle que la marche à pied est confrontée à l’absence, l’encombrement ou au mauvais état des trottoirs, au manque d’éclairage la nuit, aux inondations en saison de pluie, aux mauvaises odeurs et à la présence de détritus, aux risques d’accidents, à la défaillance des passages piétonniers, des ouvrages de liaison ou de franchissement, des chemins piétonniers et des rues piétonnes. D’autres difficultés de mobilité à Dakar ont trait au défaut d’éclairage public. Ce manque concerne également  les routes carrossables, les moyens de transport en commun, les trottoirs, les passerelles, les dos d’âne/ passages piétons. Selon l’auteur, c’est dans l’habitat informel que ces carences sont souvent observées.

Faire face à ces dysfonctionnements a appelé un certain nombre de programmes mis en place par l’État. Dans cette optique, le Plan de Déplacements urbains de Dakar à l’horizon 2025 (PDUD 2025) a adopté 25 projets pour un budget total de 647 milliards. Il s’agit d’améliorer la fluidité des déplacements des personnes, l’efficacité et la fiabilité du transport des marchandises, d’accroitre la sécurité routière, de maitriser l’aménagement en vue d’une gestion rationnelle de l’espace et d’une meilleure cohérence entre urbanisation et système de transport, de préserver l’environnement et d’assurer un financement adéquat et équitable du système de déplacement. 

À ce programme s’ajoutent deux projets structurants de déplacement : le Train express régional (TER) et le Bus Rapid Transit (BRT). L’auteur préconise d’articuler ces projets innovants avec des initiatives hardies d’amélioration des déplacements piétonniers et de promotion de l’habitat vertical pour faciliter les rabattements. S’agissant du TER, il conseille de mettre le prix à la portée des populations à faible revenu afin d’en faire un moyen de transport de masse. 

 
Mardi 29 Mars 2022




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