Mimi Touré... Les lettres de son nom renvoient à un slogan devenu culte sous le régime de Macky Sall : La traque des biens présumés mal acquis. De la Chancellerie à la Primature, Aminata Touré a affiché une intransigeance qui a irrité ses adversaires politiques et ses partisans au sein du parti présidentiel qui prônaient la médiation pénale pour diligenter certains dossiers. Loin des lambris du pouvoir, elle continue à s’intéresser à cette promesse de campagne de son candidat de 2012, Macky Sall.
Elle dit : «Je suis pour que ce qui a été commencé continue et on doit rendre cette démarche banale et normale. Cela doit être un processus normal et la justice doit continuer à faire son travail. La traque des biens mal acquis est une expression journalistique alors qu’il s’agit d’une simple opération de reddition des comptes. Il faut qu’on dépassionne tout cela.»
Aujourd’hui, la traque des biens mal acquis semble être à l’arrêt. Depuis la condamnation de Karim Wade à 6 ans et la fin du procès de Tahibou Ndiaye qui attend son verdict, les juges de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) sont pratiquement en congé. Les personnalités soupçonnées d’avoir pillé les deniers de ce pays vaquent librement à leurs occupations comme si de rien n’était.
«C’est une opération judiciaire assez complexe. Lorsqu’on pille des milliards, il y a des techniques très sophistiquées comme les sociétés-écran, les comptes à l’étranger. Si on veut une bonne justice, cela va prendre du temps pour délier tous les fils. Or si on veut respecter les standards, on ne peut condamner les gens sur des on a dit. C’est vrai qu’on a vu des signes de vie ostentatoires, des gens avec des jets privés. Mais il faut une expertise très pointue et donner des preuves», explique l’ex-Premier ministre devenue Envoyée spéciale du chef de l’Etat. On reproche souvent à la justice de marcher à un rythme lent et indolent. Sans commentaires, elle constate «comme tous les Sénégalais que le rythme de la justice est relativement lent».
Quid de la Crei ? Les contempteurs de cette juridiction spéciale dénoncent le renversement de la charge de la preuve, son inadéquation avec l’évolution démocratique de ce pays. Elle admet : «Il faut faire évoluer la Crei vers des normes beaucoup plus conformes à la démocratie. La Crei est en parfaite harmonie avec les textes et règlements parce qu’elle est conforme à la loi qui l’a créée et le Code pénal. Il y a une réflexion qui est en cours.» Malgré cette suggestion, Aminata Touré soutient qu’on ne peut pas «changer l’institution quand vous avez des dossiers en cours. La réflexion va se faire ultérieurement».
Dualité entre chef de l’Etat et chef de parti
Prévu en juin 2016, le référendum sur la réforme des institutions va probablement prendre en compte toutes ces préoccupations. Ancienne directrice de cabinet du candidat Macky Sall, Mimi Touré ne partage pas certaines propositions de la Commission nationale de réforme des institutions (Cnri) : Il s’agit du débat sur le Président chef de parti. Elle invoque l’hypothèse la plus pessimiste pour justifier son désaccord : «Si on ne fait pas de l’hypocrisie institutionnelle, je ne vois pas ce qui empêcherait au Président d’être secrétaire général de son parti (...). On risque de créer une instabilité institutionnelle s’il n’est plus responsable de son parti. On risque d’avoir une dualité entre le patron de son parti et lui-même. S’il veut se faire réélire, il va devoir aller chercher le soutien de son parti.» Ce qui est improbable...
Le Quotidien
Elle dit : «Je suis pour que ce qui a été commencé continue et on doit rendre cette démarche banale et normale. Cela doit être un processus normal et la justice doit continuer à faire son travail. La traque des biens mal acquis est une expression journalistique alors qu’il s’agit d’une simple opération de reddition des comptes. Il faut qu’on dépassionne tout cela.»
Aujourd’hui, la traque des biens mal acquis semble être à l’arrêt. Depuis la condamnation de Karim Wade à 6 ans et la fin du procès de Tahibou Ndiaye qui attend son verdict, les juges de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) sont pratiquement en congé. Les personnalités soupçonnées d’avoir pillé les deniers de ce pays vaquent librement à leurs occupations comme si de rien n’était.
«C’est une opération judiciaire assez complexe. Lorsqu’on pille des milliards, il y a des techniques très sophistiquées comme les sociétés-écran, les comptes à l’étranger. Si on veut une bonne justice, cela va prendre du temps pour délier tous les fils. Or si on veut respecter les standards, on ne peut condamner les gens sur des on a dit. C’est vrai qu’on a vu des signes de vie ostentatoires, des gens avec des jets privés. Mais il faut une expertise très pointue et donner des preuves», explique l’ex-Premier ministre devenue Envoyée spéciale du chef de l’Etat. On reproche souvent à la justice de marcher à un rythme lent et indolent. Sans commentaires, elle constate «comme tous les Sénégalais que le rythme de la justice est relativement lent».
Quid de la Crei ? Les contempteurs de cette juridiction spéciale dénoncent le renversement de la charge de la preuve, son inadéquation avec l’évolution démocratique de ce pays. Elle admet : «Il faut faire évoluer la Crei vers des normes beaucoup plus conformes à la démocratie. La Crei est en parfaite harmonie avec les textes et règlements parce qu’elle est conforme à la loi qui l’a créée et le Code pénal. Il y a une réflexion qui est en cours.» Malgré cette suggestion, Aminata Touré soutient qu’on ne peut pas «changer l’institution quand vous avez des dossiers en cours. La réflexion va se faire ultérieurement».
Dualité entre chef de l’Etat et chef de parti
Prévu en juin 2016, le référendum sur la réforme des institutions va probablement prendre en compte toutes ces préoccupations. Ancienne directrice de cabinet du candidat Macky Sall, Mimi Touré ne partage pas certaines propositions de la Commission nationale de réforme des institutions (Cnri) : Il s’agit du débat sur le Président chef de parti. Elle invoque l’hypothèse la plus pessimiste pour justifier son désaccord : «Si on ne fait pas de l’hypocrisie institutionnelle, je ne vois pas ce qui empêcherait au Président d’être secrétaire général de son parti (...). On risque de créer une instabilité institutionnelle s’il n’est plus responsable de son parti. On risque d’avoir une dualité entre le patron de son parti et lui-même. S’il veut se faire réélire, il va devoir aller chercher le soutien de son parti.» Ce qui est improbable...
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