Avec l'Imam Alioune Badara Ndao, Matar Diokhané alias Abu Anwar est l'une des attractions du procès des Sénégalais arrêtés dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Devant la barre, l'accusé décline son identité et révèle à la chambre qu'il est né le 14 août 1986 et fait office d'enseignant en arabe depuis 2007.
Ses premières armes intellectuelles, il dit les avoir affutées entre Dakar et Kaolack. Dans la première ville, il a fait l'école tandis que dans la deuxième, il a poursuivi ses études jusqu'en classe de 1ère S. Matar Diokhané qui a été à plusieurs reprises invité par le juge à élever la voix, de dire qu'il a arrêté ses études pour se consacrer à l'apprentissage des sciences religieuses.
Vers 2007, il sert comme maitre coranique à Bambilor avant de gagner la Mauritanie. De retour au Sénégal, il est reparti au Nigeria où il a pu décrocher, avec l'aide du Sénégalais Moustapha Diop un contrat d'enseignant à Andaq proposé par un tchadien du nom d'Abou Sahid. "Par le biais de Moustapha Diop, j'ai négocié mon salaire et nous avons convenu d'émolument à hauteur de 1500 euros", révèle l'accusé au tribunal.
Après avoir reçu le titre de transport que lui a envoyé le même homme à travers Ibrahima Bâ, il a rejoint son poste à Handaq qui se trouve à 6 kilomètres d'Abadam. Un lieu de transit de combattants de Boko Haram où Matar Diokhané a fait 45 jours, "le temps d'être transféré à Handaq par Abu Amir qui était mon hébergeur".
Considéré par ses compatriotes qui ont été convoyés dans les fiefs de Boko Haram, comme leur chef Matar Diokhané a réfuté ce titre. L'homme qui semble avoir bien préparé son interrogatoire de partager avec le tribunal que s'il a eu à intervenir en faveur des Sénégalais suite à leurs bisbilles avec Shekau, c'est pour "aider des compatriotes en difficulté".
Conduit devant Abubakar Shekau qui était dans un village caché dans la forêt de Sambissa, Matar Diokhané révèle avoir eu un entretien avec le redoutable chef de Boko Haram de 9 heures à 17 heures. Une discussion ayant tourné autour de deux axes : la détention de la carte d'identité et le "takfir". L'accusé de concéder au tribunal qu'il a d'abord fait acte d'allégence à l'égard de Shekau avant d'engager la discussion au cours de laquelle, "j'ai remarqué que je l'ai impressionné". "J'ai profité de cet avantage pour lui dire que je n'étais pas d'accord avec sa conception selon laquelle détenir une carte d'identité relèverait d'un acte de mécréance. Nous avons aussi discuté du takfir et je lui ai exposé ma position", continue Matar Diokhané qui avoue avoir obtenu de l'émir de Boko Haram qu'il libère les Sénégalais. "C'est en quittant sa base que Aboubacar Guèye m'a remis 6 millions de nairas (15,6 millions FCFA). Argent dont la moitié lui revenait de droit. Les autres 3 millions de naira, représentant plus de 7 millions FCFA ont été remis aux Sénégalais candidats au retour.
A ce propos, il a informé que son principal interlocuteur était Moussa Aw à qui il a remis 5000 euros. Mais étant entendu qu'il avait intercédé en leur faveur et qu'il était hors de question qu'il se mette en danger ou mettre en péril la vie de ses proches restés au Sénégal, il s'est voulu très clair vis à vis de ses compatriotes qui étaient sur le chemin du retour. "Je leur ai fait comprendre qu'ils devaient se mettre sous mon autorité. La deuxième condition consistait à ne rien entreprendre une fois arrivés au Sénégal. En troisième lieu, il était question de les confier à un sage qui les protégerait de toute tentative de récupération par des manipulateurs", avoue Matar Diokhané qui, invité à décliner l'identité du sage, avance le nom de l'Imam Ndao.
Matar Diokhané a été aussi cuisiné sur l'action qu'il a entreprise pour tirer d'affaire la bande à Moussa Aw, arrêtée à Zinder pour détention de faux billets. L'accusé explique qu'il est intervenu en tant que protecteur.
Il a nié être "Abou Hamza Ndiaye", le même qui a éveillé les soupçons des enquêteurs après une publication incendiaire sur Facebook dans laquelle la plus haute institution du pays a été menacé. "Je ne connais pas Abou Hamza Ndiaye", refuse Matar Diokhané qui reconnait avoir reçu le message de Zaïd Bâ qui prônait l'installation d'une cellule de l'Etat islamique au Sénégal. Mais il doute du caractère sérieux de ce message qu'il ne se souvient pas avoir parcouru entièrement. Aussi, tient-il à se dédouaner vis à vis des idéaux de l'Etat islamique et d'Al Qaida. "Je ne me retrouve pas dans leur idéologie de vouloir instaurer un Etat islamique", se démarque l'accusé dont l'audition est loin de connaître son épilogue...
Ses premières armes intellectuelles, il dit les avoir affutées entre Dakar et Kaolack. Dans la première ville, il a fait l'école tandis que dans la deuxième, il a poursuivi ses études jusqu'en classe de 1ère S. Matar Diokhané qui a été à plusieurs reprises invité par le juge à élever la voix, de dire qu'il a arrêté ses études pour se consacrer à l'apprentissage des sciences religieuses.
Vers 2007, il sert comme maitre coranique à Bambilor avant de gagner la Mauritanie. De retour au Sénégal, il est reparti au Nigeria où il a pu décrocher, avec l'aide du Sénégalais Moustapha Diop un contrat d'enseignant à Andaq proposé par un tchadien du nom d'Abou Sahid. "Par le biais de Moustapha Diop, j'ai négocié mon salaire et nous avons convenu d'émolument à hauteur de 1500 euros", révèle l'accusé au tribunal.
Après avoir reçu le titre de transport que lui a envoyé le même homme à travers Ibrahima Bâ, il a rejoint son poste à Handaq qui se trouve à 6 kilomètres d'Abadam. Un lieu de transit de combattants de Boko Haram où Matar Diokhané a fait 45 jours, "le temps d'être transféré à Handaq par Abu Amir qui était mon hébergeur".
Considéré par ses compatriotes qui ont été convoyés dans les fiefs de Boko Haram, comme leur chef Matar Diokhané a réfuté ce titre. L'homme qui semble avoir bien préparé son interrogatoire de partager avec le tribunal que s'il a eu à intervenir en faveur des Sénégalais suite à leurs bisbilles avec Shekau, c'est pour "aider des compatriotes en difficulté".
Conduit devant Abubakar Shekau qui était dans un village caché dans la forêt de Sambissa, Matar Diokhané révèle avoir eu un entretien avec le redoutable chef de Boko Haram de 9 heures à 17 heures. Une discussion ayant tourné autour de deux axes : la détention de la carte d'identité et le "takfir". L'accusé de concéder au tribunal qu'il a d'abord fait acte d'allégence à l'égard de Shekau avant d'engager la discussion au cours de laquelle, "j'ai remarqué que je l'ai impressionné". "J'ai profité de cet avantage pour lui dire que je n'étais pas d'accord avec sa conception selon laquelle détenir une carte d'identité relèverait d'un acte de mécréance. Nous avons aussi discuté du takfir et je lui ai exposé ma position", continue Matar Diokhané qui avoue avoir obtenu de l'émir de Boko Haram qu'il libère les Sénégalais. "C'est en quittant sa base que Aboubacar Guèye m'a remis 6 millions de nairas (15,6 millions FCFA). Argent dont la moitié lui revenait de droit. Les autres 3 millions de naira, représentant plus de 7 millions FCFA ont été remis aux Sénégalais candidats au retour.
A ce propos, il a informé que son principal interlocuteur était Moussa Aw à qui il a remis 5000 euros. Mais étant entendu qu'il avait intercédé en leur faveur et qu'il était hors de question qu'il se mette en danger ou mettre en péril la vie de ses proches restés au Sénégal, il s'est voulu très clair vis à vis de ses compatriotes qui étaient sur le chemin du retour. "Je leur ai fait comprendre qu'ils devaient se mettre sous mon autorité. La deuxième condition consistait à ne rien entreprendre une fois arrivés au Sénégal. En troisième lieu, il était question de les confier à un sage qui les protégerait de toute tentative de récupération par des manipulateurs", avoue Matar Diokhané qui, invité à décliner l'identité du sage, avance le nom de l'Imam Ndao.
Matar Diokhané a été aussi cuisiné sur l'action qu'il a entreprise pour tirer d'affaire la bande à Moussa Aw, arrêtée à Zinder pour détention de faux billets. L'accusé explique qu'il est intervenu en tant que protecteur.
Il a nié être "Abou Hamza Ndiaye", le même qui a éveillé les soupçons des enquêteurs après une publication incendiaire sur Facebook dans laquelle la plus haute institution du pays a été menacé. "Je ne connais pas Abou Hamza Ndiaye", refuse Matar Diokhané qui reconnait avoir reçu le message de Zaïd Bâ qui prônait l'installation d'une cellule de l'Etat islamique au Sénégal. Mais il doute du caractère sérieux de ce message qu'il ne se souvient pas avoir parcouru entièrement. Aussi, tient-il à se dédouaner vis à vis des idéaux de l'Etat islamique et d'Al Qaida. "Je ne me retrouve pas dans leur idéologie de vouloir instaurer un Etat islamique", se démarque l'accusé dont l'audition est loin de connaître son épilogue...
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