Marché de délégation de services des forages ruraux : L’OFOR passe outre les décisions de l’ARMP et exclut un groupement sénégalo-malien sans motif

L'Office des Forages ruraux (OFOR) a fait fort. En plus de ne respecter aucune des décisions de l’autorité de régulation des marchés publics qui avait déclaré infondés les motifs invoqués par l’autorité contractante pour exclure le groupement constitué de « Comet Afrique Telecom, chef de file, Flex NRJ et de Seco Mali » de l’appel d’offres international portant sur la délégation de services publics des forages ruraux, il a signé un contrat pour les régions de Diourbel et de Thiès sans même avoir fait une attribution définitive.
Il s’agissait à travers ce marché, de privatiser et de professionnaliser la partie production qui nécessitait une certaine technicité et qui étaient jusque-là dévolue aux associations des usagers de forages (ASIFOR). Ceci dans la zone centre et les régions de Diourbel, Fatick, Kaffrine, Kaolack et Thiès.



 « Une situation tragique » pour les populations qui pouvaient bénéficier des meilleurs prix si on se réfère au tableau des prix qui nous a été présenté par Mr. Pathé Diagne, représentant de la société Flex NRJ qui nous a rendu visite.  Du côté de l’OFOR, on déclare n’avoir rien à dire sur cette affaire, qui « ne les gêne pas » selon Lansana Gagny Sakho, son Directeur Général.
 
Le Groupement exclu du processus malgré la meilleure offre technique et les meilleurs prix
Qu’est ce qui s’est passé ? L’Etat avait pris l’option depuis Novembre 2013 de lancer un appel d’offres international portant sur la délégation de services publics des forages ruraux. L’Etat a opté pour une procédure de sélection en deux étapes avec pré-qualification. Un tri a d’abord été opéré et des critères établis. Une fois cette étape passée, une offre technique a été sollicitée. C’est à cet effet que le groupement cité plus haut a été invité, après la validation de son offre technique et une réunion de clarification où un mémorandum d’entente a été établi, à déposer son offre technique révisée et son pli financier le 15 Mai 2015.
La structure est sortie avec les meilleurs prix. « Presque du simple au double. A Kaffrine on sort à 150 francs quand le suivant sort avec 289. Sur Kaolack on sort avec 167 francs CFA le m3, quand le prochain est à 270. On n’est même pas sur la même longueur d’ordre. Pour les populations, ce sont nos offres qui sont les plus intéressantes », nous dit notre interlocuteur.
L’autorité contractante elle, ne l’a pas vu du même œil et a décidé d’exclure le groupement de l’avis d’attribution, lequel les a saisi par recours gracieux, avant que l’ARMP leur donne raison après l’avis d’un expert tiers. 
Le 20 Novembre, trois mois après, l’autorité a sorti un autre avis provisoire rectificatif ou le groupement est toujours exclu.  
« Il nous a sorti des prétextes toujours aussi fallacieux. On est encore parti chez le juge des marchés qui a, après avoir décortiqué les nouveaux motifs, sorti le 6 Janvier une nouvelle décision qui rejette et déclare non fondés ces nouveaux motifs, le 13 Janvier 2016. Dans la décision, l’ARMP ordonnait « l’annulation de la procédure d’exécution et la réévaluation », nous fait savoir la même source.


Le contrat signé sans attribution définitive
Malgré « ce recadrage » du gendarme des marchés publics, l’autorité contractante a passé outre en signant un contrat pour les régions de Diourbel de Thiès le 11 mars 2016 et déclaré celles de Kaffrine et Kaolack classées sans suite, le 23 Mars.
« Ils se sont organisés en toute illégalité pour signer un nouveau contrat alors que la procédure était annulée par le juge des marchés; on a signé un contrat sans même avoir fait une attribution définitive. Ils ont un problème avec nous, ils ont décidé de classer sans suite alors qu’ils ont des offres valides parce que pour eux il est hors de question que notre offre prospère parce l’on va vendre l’eau moins chère », s’étrangle de colère M. Diagne 
« Les gens vont revenir à leurs esprits et nous attribuer notre droit ou alors cela va se régler devant les tribunaux. Il y a des choses qui se sont passées pas très musulmanes, mais à chaque chose son temps. Il y a des autorités administratives dans nos pays qui, pour défendre des intérêts occultes, sont prêts à cracher sur un processus qui a duré bientôt trois ans, parce que pour eux il faut que l’eau coûte cher », poursuivra t-il.
Mais cette affaire ne semble pas ébranler de l’autre côté. Le Directeur Général de l'Office des Forages ruraux Lansana Gagny Sakho que nous avons tenté de joindre, nous a fait savoir « que la publication de cette affaire ne le gêne pas ». Et que par ailleurs, il n’avait rien à dire sur ce sujet.
Jeudi 31 Mars 2016




1.Posté par HUNTER le 01/04/2016 12:26
WAW, NOTRE AMI SAKHO A FAIT FORT

2.Posté par EXPERT le 01/04/2016 12:47
ÉTONNANT LANSANA SAKHO . CONSULTANT INTERNATIONAL DE TRÈS HAUT NIVEAU MAIS INCAPABLE DE DONNER UNE RÉPONSE PERTINENTE A UNE QUESTION ÉLÉMENTAIRE. NOS TECHNOCRATE DES QU'ON LES NOMME ILS OUBLIENT LEUR SAVOIR. LE POUVOIR REND VRAIMENT FOU

3.Posté par Moustapha Faye le 04/04/2016 14:34
Ne vous trompez sur la personne de Mr Lansana Sakho , il est un travailleur ,il maîtrise bien avec son équipe ces questions de marchés d 'appel d'offres , il ya plusieurs motifs nobles pour rejeter certains offres de prix de moyen de 200 fca ,la question de l'eau est trés sensible ,donc il faut attribuer cette gestion durable à des entreprises fiables de pouvoir garantir aux populations leur consommation ,

L' Ofor est entrain de faire un travail remarquable à travers le Sénégal

4.Posté par Kaffrinois le 08/04/2016 12:48
Si ce qui est dit dans cet article est vrai c'est extrêmement grave. Nous n'accepterons jamais que des fonctionnaires, planqués dans leurs bureaux, nous prennent pour de vulgaires marche pied dans leur quête de reconnaissance économique, social ou politique.

Nous interpellons solennellement le ministre Mansour Faye pour que cette situation soit clarifiée au plus vite.



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