Michel Jean Charles Imbert, homme d’affaires français a été pris dans l’engrenage infernal d’escrocs de haut vol sénégalais qu’il poursuit actuellement devant les juridictions sénégalaises avec des fortunes diverses. Si deux des personnes Abdou Ladiane et Moustapha Mbacké qui l’ont arnaqué sont entre les mains de la justice, Mamadou Diallo qui se présente comme un conseiller du président de la République et ami de Karim Wade est toujours dans la nature. Pourquoi ? Seule la justice peut répondre à cette question. En tout cas, «Excellence Diallo» comme on l’appelle est celui qui a le plus dépouillé le Français - près de 175 millions de F Cfa - par des manœuvres frauduleuses et trafics d’influence.
Les tribulations de ce Français ont commencé en 2004 quand il débarque au Sénégal. C’est au cours d’un voyage touristique en octobre 2004 qu’il rencontre Fatou Ndiaye qui lui présente Abdou Ladiane, commerçant domicilié à Sébikotane et qui a pignon sur rue à Diamniadio, comme son oncle.
De fil en aiguille (voir par ailleurs), Ladiane devient plus tard un intermédiaire pour le Français, le représente dans ses diverses affaires, s’occupe de règlements d’argent dans les transactions portant notamment sur du foncier et était également chargé de revendre au plus offrant quand l’opportunité se présente. En gros, il est devenu son homme de confiance. Entre les deux collaborateurs, ils ont fait diverses opérations foncières portant sur plus de 20 ha de terrains industriels et agricoles dans le secteur de Diamniadio-Sébikotane.
«Excellence Diallo» se dit très proche du chef de l’Etat et de son fils Karim
C’est là où finit la presqu’île du Cap-vert que Michel Imbert fait la connaissance d’un certain Serigne Moustapha Mbacké, un marabout établi à Sébikotane (voir également par ailleurs) qui ayant un besoin pressant d’argent vend au Français un de ses terrains d’une superficie d’un peu plus d’un hectare. C’est ce même marabout qui, lors de l’inauguration au mois de juin 2008, de la ferme «Niayes Provençal», propriété du Français, le met en rapport avec le nommé Mamadou Diallo. Les présentations se font au téléphone, le marabout dit au Français que Mamadou Diallo est un Conseiller du Président Wade. Ce que le correspondant d’Imbert à l’autre bout du téléphone confirme, ajoutant qu’il est un ami de Karim Wade, le fils du chef de l’Etat. Il enchaîne avec du bon baratin du genre : ce que vous faites entre dans le cadre de la vision du président de la République dans le domaine agricole, notamment avec la Grande offensive agricole pour la nourriture et l'abondance (Goana)….
Il souhaite alors rencontrer le français, arguant qu’il est en Arabie Saoudite avec une délégation sénégalaise avec laquelle d’ailleurs il doit faire un crochet en France dans le courant du mois de juillet. Rendez vous fut ainsi pris. Au début du mois de juillet, Imbert rentre en France, et le 17 suivant les deux hommes se voient à Avignon. Imbert et ses amis pensent recevoir quelqu’un de très important, un proche du président de la République du Sénégal et mettent les petits plats dans les grands : Diallo passe toute une journée, visite les installations agricoles de la localité, discute. On lui donne tous les égards d’un officiel sénégalais. Le monsieur leur montre séance tenante qu’il est digne de l’honneur qu’on lui fait et qu’il est une personne importante au Sénégal. Il ouvre un album photo et se montre posant fièrement à côté du Roi du Maroc, des Présidents du Mali, du Sénégal…
Imbert est emballé. Le Sénégalais lui fait savoir que pour se faire ouvrir les portes facilement au Sénégal, il faut faire quelques gestes, en termes de première démarche. Il lui explique que le fils du chef de l’Etat est en train de monter son appareil politique, la Génération du concret et que le soutenir serait du meilleur effet pour le développement de ses activités à venir au Sénégal. Le Français acquiesce et demande comment ça se passe. Le sieur Diallo lui demande d’établir un chèque qu’il sera chargé de remettre au secrétariat du parti et qui fera qu’Imbert sera considéré comme quelqu’un qui aide le chef de l’Etat. Il lui fait un chèque (HSBC n°2959843) d’un montant de 5000 euros (environ 3 250 000 F Cfa) au nom de la Génération du concret (voir fac similé). Le séjour finit, en partant Mamadou Diallo sollicite d’Imbert qu’il monte le rencontrer à Paris où il se trouve avec la délégation sénégalaise. Et là devant tant de cérémonial et de faste, le Français est épaté : Diallo vient le chercher à la gare de Lyon en limousine, le chauffeur lui donne du «Excellence Diallo). Ils partent au fameux hôtel Concorde Lafayette où dans le hall, il y a beaucoup de Sénégalais en costume. Imbert sent qu’il a affaire véritablement à un officiel sénégalais.
Pendant qu’on passe à table, Diallo lui demande de ficeler quelque chose sur la Goana à transmettre au président de la République. Il en profite pour glisser à Imbert que le chèque qu’il a libellé au nom de la Gc pose problème, car la structure n’a pas de compte à Paris, qu’il faut donc un autre mode de paiement. L’invité argue qu’il n’a pas d’argent sur lui, mais consent à en retirer 1000 euros avec sa carte bleue au distributeur (le montant maximum autorisé), reprend le chèque de 5000 euros et dès le lendemain de son retour à Avignon, fait parvenir à Diallo deux mandats cash de la Poste, un de 1500 euros et un autre de 1000 euros. Un troisième mandat cash est émis au nom de Jacqueline P., présentée comme l’assistante de la délégation.
Quelques jours plus tard, au mois d’août de la même année, Imbert débarque à l’aéroport Léopold Sédar Senghor. Là «Excellence Diallo» relève la barre très haut pour épater le Français. Il vient le chercher à la coupée de l’avion sur le tarmac. Il le conduit de la «604» (voiture de fonction du salon d’honneur) au salon d’honneur où il bénéficie de tous les honneurs dus à un officiel. Ensuite, il le conduit à bord d’un véhicule 4x4 jusqu’à son domicile à Diamniadio. Avant de se quitter, Imbert remet à Diallo deux documents qu’il a griffonnés sur la Goana. «Excellence Diallo» l’appelle dès le lendemain matin pour le féliciter de «son excellent travail» et entreprend de lui montrer qui il est. Il l’invite dans sa villa cossue aux Almadies, lui présente sa famille, le lendemain il l’amène au Palais et au Building administratif (siège du gouvernement). Diallo entre partout comme vent dans un moulin. Imbert serre des mains de gens qu’il pense importants, il dit même que «Diallo semble très bien introduit partout». Mieux pour récompenser Imbert de ces premiers dossiers faits sur la Goana, «Excellence Diallo» dit à Imbert que Karim Wade lui attribue deux véhicules 4x4 Toyota qui doivent arriver prochainement dans le cadre de la coopération avec un pays tiers. Une dame appelle même le Français pour lui dire qu’elle est chargée de veiller sur son choix et lui demande de quelles couleurs il souhaite ses deux véhicules. En même temps, Imbert est conduit au Port où on lui montre un parc impressionnant de véhicules 4x4.
Quelques temps plus tard, «Excellence Diallo» lui demande de racheter un terrain qui lui appartient à Gorom2. Imbert visite et consent à l’acheter à 35 millions de f Cfa (frais de mutation inclus) alors que Diallo lui promet l’obtention d’un titre foncier. Le Français verse 5 millions en espèces devant un gendarme, le gardien du terrain en question et un géomètre, le solde sera réglé par un virement fait à partir de la France par l’intermédiaire de Ladiane.
Cette transaction sonne le début de l’entreprise de ruine d’Imbert par diverses manœuvres qui se sont révélées frauduleuses. Jugez-en par la langue liste de transactions au bout desquelles Imbert n’a vu que de la poussière.
Imbert retourne en France au mois de septembre 2008, «Excellence Diallo» l’appelle alors pour lui demander de lui accorder un prêt de 25 millions «pour une mission urgente et secrète». Il lui met la pression, aidé en cela par… Ladiane (l’homme de confiance d’Imbert). Le Français cède et envoie à Diallo 24 millions par deux virements bancaires (14 002 925 F Cfa le 2 octobre et 10 002 925 F Cfa le 16 octobre) sur son compte. Il demande à Ladiane de les retirer pour les remettre à Diallo.
Par la suite, il annonce au Français que les deux véhicules 4x4 promis sont sur le point d’être livrés et qu’il doit envoyer l’argent pour la mutation et les frais. Le 8 octobre 2008, Imbert vire à Ladiane 2 002 925 F Cfa pour le compte de son «Excellence Diallo».
Pour l’aider à régulariser la situation de beaucoup de ses terrains, Diallo réclame diverses sommes d’argent à Imbert. Mais au finish, aucune régularisation ne sera faite. Il en est ainsi des 16 millions qu’il demande au Français pour la mutation et la transformation en titre foncier de son terrain d’un hectare dans la zone industrielle de Sébikotane. Diallo encaisse encore 18 millions pour la régularisation par voie de bail de 21 hectares de terres agricoles qui lui appartiennent déjà. Il touche par la suite 3 millions pour la mutation de deux parcelles jumelles à Diamniadio dont l’une est la maison de Ladiane achetée par Imbert.
Ce n’est pas le bout du tunnel pour Imbert à qui Diallo a fait croire qu’il travaillait pour le compte d’une cellule à la Présidence. Le Français produit ainsi en quelques mois 6 études destinées au chef de l’Etat et pour lesquelles, à chaque fois, Diallo va lui transmettre les prétendus remerciements du chef de l’Etat et ou de Karim Wade et des cadeaux en surfaces foncières. Et pour ces cadeaux fonciers, «Excellence Diallo» va demander beaucoup d’argent à Imbert pour de prétendus frais de mutation, d’enregistrement, etc. Il attribue ainsi à Imbert un terrain de 610 m2 les pieds dans l’eau à Saly et lui demande 1 880 000 f Cfa pour les frais de bornage et de mutation, entre autres ; Imbert envoie 3000 euros par Western union. Quand Imbert remet l’étude «Les meuniers de l’Ouest africain» (étude complémentaire sur la Goana réalisée par le Français), Diallo lui attribue pour ce travail un terrain aux Almadies de 510 m2 en bordure de mer et lui demande 4 712 000 F Cfa pour les frais.
En décembre 2008, le Français remet une étude intitulée «L’année du Concret». Les félicitations de Diallo (au nom du président) sont accompagnées de l’octroi de plus de 2ha dans le lotissement industriel de Diamniadio. Il lui montre des documents (des faux bien entendu) émanant de la présidence de la République qui confirment cette attribution et demande 34 millions pour régler le terrain dont 2 millions tout de suite.
Ces décaissements continuent rendent exsangues les finances d’Imbert. Quand il rentre en France, il est même contraint à s’endetter pour les régularisations de la multitude de terrains qui lui sont attribués par «Excellence Diallo». Pour les dernières demandes de Diallo, notamment les 34 millions, il vire d’abord le 15 décembre 2008 la somme de 18 703 510 F Cfa à Ladiane pour le compte de Diallo. Le 18 décembre, sur indication de Diallo, il envoie 3050 euros par Western Union à un certain A. M. Diop, personne chargée du dossier au ministère. Le 30 décembre, il fait un virement de 5 803 510 F Cfa à Ladiane pour Diallo aux fins de régularisation des attributions pour frais de bornage et mutation des terrains de Saly et des Almadies. Pour varier les choses, Diallo propose une autre affaire à Imbert : lui faire bénéficier, pour ses cultures, d’engrais subventionnés. Il réclame au Français 3,5 millions de F Cfa pour 28 tonnes d’engrais, ce dernier lui remet 2 050 000 F Cfa d’acompte et ne reçoit jusqu’à présent que 500 kg d’engrais. N’empêche, il continue à décaisser l’argent.
Le 18 février 2009 lorsqu’il revient à Dakar, reçu comme toujours avec tous les égards dus à quelqu’un de l’entourage du président de la République, Imbert a dans ses bagages une sixième étude «Marées d’Afrique» axée sur l’organisation moderne de l’activité post-pêche et qui, selon Diallo est commandée par Karim Wade pour le compte d’investisseurs arabes qui s’intéressent à l’exportation de produits halieutiques vers le Moyen orient et l’Europe. Quelques temps après, les félicitations et les récompenses tombent encore, toujours en foncier : une extension de 390 m2 de son terrain de Saly, l’attribution d’un terrain de 2750 m2 du côté de l’aéroport Diass et 3545 m2 au centre de Fatick. Pour régulariser l’ensemble, il demande au Français 11 600 000 F Cfa et exige d’Imbert, déjà rentré en France, qu’il envoie 712 000 francs pour activer le dossier. Imbert envoie par Western Union 1100 euros à un certain A. Aw à Mbour. Le 20 mars 2009, Diallo demande à Imbert de finaliser l’affaire et d’envoyer le complément financier au responsable du dossier A. Seck. Imbert envoie par Western Union 2180 euros, 650 euros le 7 juillet (pour solder divers frais de dossier).
Quand le 6 novembre 2009 Diallo débarque à Paris, il appelle Imbert, prétexte la perte de ses papiers pour lui demander 1500 euros. Voilà comment Diallo a réussi à soutirer au Français plus de 175 millions de F Cfa par à-coups. Le tout en moins d’un an, c'est-à-dire 84 524 570 F Cfa transmis par virement sur le compte et dans les mains de Ladiane et 13 430 euros par le biais de Western Union ou mandat directement au nom de Diallo ou de ses complices, en l’occurrence A. Aw et A. Seck.
En contrepartie, Imbert ne voit ni le président de la République qu’il est censé conseiller encore moins les multitudes de terrains qu’on lui a attribué en récompense des idées géniales qu’il a prodiguées au chef de l’Etat. Gagné par le doute, Imbert commence à demander des comptes à «Excellence Diallo». Il se fait insistant, leurs relations se dégradent. Finalement ce sont des menaces que le Français, au bord de la faillite, reçoit de la part de Diallo et d’une autre personne qu’il a identifiée.
Abdou Ladiane, l’homme de confiance
Abdou Ladiane est un commerçant, il a une boutique de pièces détachées à Diamniadio. Intermédiaire puis homme de confiance d’Imbert dans toutes les transactions qu’il fait au Sénégal, la qualité de leurs relations est telle qu’en 2008, le Français l’invite chez lui pendant un mois prend tous les frais de son séjour en charge. Il l’aide aussi à faire prospérer ses affaires. Il préfinance à Ladiane un container de pièces détachées par un chèque de 21 500 000 F Cfa qui devait être remboursé, mais qui ne l’est finalement jamais.
Au mois d’avril de la même année, Ladiane sollicite d’Imbert un prêt pour le compte de son frère, directeur d’une société à Sébikotane afin de préfinancer un container de pièces de camion. Montant : 32750 euros ou 21 416 996 F Cfa. Imbert paie directement aux fournisseurs en Espagne. Malgré tout Ladiane joue quelques tours à Imbert. Quand le Français achète le terrain de Moustapha Mbacké, il confie les documents originaux à son homme de confiance et lui demande de trouver un client pour le revendre. Par la suite, il apprend que Ladiane a voulu revendre le terrain pour son propre compte et refuse toujours de rendre les documents afférant à ce terrain. En octobre 2008, Ladiane appelle Imbert qui se trouve alors en France pour lui dire qu’il y a un terrain industriel d’un hectare à saisir immédiatement au coût de 20 millions. Le Français accepte, fait un virement de 10 millions, les 10 millions restants devant être complétés par le remboursement partiel de la dette contractée par Ladiane sur le container de pièces détachées. Alors au moment de la transaction, Ladiane ne met pas le nom du Français sur l’acte d’achat, mais son nom propre. Il prétextera une erreur pour justifier ce qu’il a fait. Mais ses explications ne passeront pas quand Imbert découvre de la bouche du vendeur que le terrain n’a pas coûté 20 millions, mais seulement 10 millions de F Cfa. Donc en surfacturant le prix d’achat, Ladiane a épongé une grosse partie de sa dette envers Imbert.
En juin, le frère de Ladiane pour lequel Imbert avait préfinancé le container de pièces de camion dit être en proie à des difficultés financières et ne rembourse que 11,5 millions sur sa dette de 21 416 996 F Cfa. Il doit 9 916 996 F Cfa à Imbert. Cette somme son grand frère Abdou Ladiane dit la prendre à son compte pour la faire déduire du paiement de sa propre maison qu’Imbert veut acquérir. Et quand le Français et son homme de confiance tombent d’accord sur l’acquisition de la maison de ce dernier - il s’agit d’une maison avec un fonds de commerce - pour un montant de 50 millions de F Cfa, Imbert fait plusieurs versements par chèque pour un montant total de 39 millions F Cfa auxquels doivent s’ajouter les 9 916 996 F Cfa, reliquat de dette de son frère que Abdou Ladiane a endossé. Mais le Français va s’activer en vain pour que Ladiane opère le transfert de la propriété. Et malgré cela, il refuse de lui restituer son argent.
Le marabout Moustapha Mbacké en liberté
Dans son édition du jeudi 21 juillet 2011, le journal «L’As» parlait dans ses «piques» de l’arrestation d’un marabout. «(…) Serigne Moustapha Mbacké est dans de très sales draps. Selon nos radars et antennes, il a été déféré hier par la Section recherche de la Gendarmerie pour escroquerie foncière. A la suite d’un retour de parquet, c’est finalement aujourd’hui (ndlr : vendredi 22 juillet 2011) qu’il sera édifié sur son sort. C’est suite à une plainte déposée par un entrepreneur français du nom de Charles Humbert que le mis en cause a été mis aux arrêts. Les montants mis en cause sont énormes (…)», écrivent nos confrères. En fait cette affaire relatée par nos confrères concerne le volet qui oppose Imbert (ndlr : nos confrères de «L’As» se sont trompés en tronquant le nom de Michel jean Charles Imbert, l’écrivant Charles Humbert) à Serigne Moustapha Mbacké qui a mis d’ailleurs le Français en rapport avec «Excellence Diallo». C’est donc entre mai et juin 2008 qu’une transaction portant sur un terrain de 17 490 m2 dans la zone industriel de Diamniadio a été ficelée entre le vendeur Mbacké qui a un besoin pressant d’argent et Imbert. Coût de la transaction : 50 millions de F Cfa. La condition d’Imbert est d’obtenir un bail pour ce terrain. Le marabout le rassure en invoquant sa condition sociale. Imbert qui n’a pas la somme demandé décaisse néanmoins, le 4 mai, la somme 5 millions pour bloquer l’affaire. Il fait un chèque à Mbacké qui, devant deux témoins dont Ladiane, lui fait une décharge sur papier libre. De retour en France, il fait divers virements sur ses comptes au Sénégal et au retour il fait deux chèques à M. Mbacké pour solder l’acquisition : un de 30 millions et un autre de 10 millions de F Cfa. Ils signent un acte de cession chez l’huissier Me Ngoné Faye Fall à Rufisque.
Mais il faut dire que le cas de Moustapha Mbacké est particulier car à l’origine la plainte ne le concernait pas. A la demande d’Imbert, M. Mbacké était simplement entendu comme témoin, lors de la confrontation avec Ladiane à la gendarmerie. Pour reconnaitre avoir vendu le terrain à Imbert et que Ladiane confisque toujours les papiers originaux. Seulement devant «Excellence Diallo», Ladiane et les enquêteurs, M. Mbacké donne une autre version. Selon lui, il n’a jamais vendu le terrain et les 50 millions décaissés par Imbert correspondent à une participation dans un projet et qu’enfin l’acte de vente a été rédigée pour rassurer des investisseurs. Les enquêteurs qui ont pu recouper la signature de l’acte de cession devant notaire sont édifiés que le marabout tentait de rouler l’homme d’affaires français dans la farine. C’est dans ces conditions qu’il a été déféré pour escroquerie foncière avant d’être remis en liberté provisoire.
Les tribulations de ce Français ont commencé en 2004 quand il débarque au Sénégal. C’est au cours d’un voyage touristique en octobre 2004 qu’il rencontre Fatou Ndiaye qui lui présente Abdou Ladiane, commerçant domicilié à Sébikotane et qui a pignon sur rue à Diamniadio, comme son oncle.
De fil en aiguille (voir par ailleurs), Ladiane devient plus tard un intermédiaire pour le Français, le représente dans ses diverses affaires, s’occupe de règlements d’argent dans les transactions portant notamment sur du foncier et était également chargé de revendre au plus offrant quand l’opportunité se présente. En gros, il est devenu son homme de confiance. Entre les deux collaborateurs, ils ont fait diverses opérations foncières portant sur plus de 20 ha de terrains industriels et agricoles dans le secteur de Diamniadio-Sébikotane.
«Excellence Diallo» se dit très proche du chef de l’Etat et de son fils Karim
C’est là où finit la presqu’île du Cap-vert que Michel Imbert fait la connaissance d’un certain Serigne Moustapha Mbacké, un marabout établi à Sébikotane (voir également par ailleurs) qui ayant un besoin pressant d’argent vend au Français un de ses terrains d’une superficie d’un peu plus d’un hectare. C’est ce même marabout qui, lors de l’inauguration au mois de juin 2008, de la ferme «Niayes Provençal», propriété du Français, le met en rapport avec le nommé Mamadou Diallo. Les présentations se font au téléphone, le marabout dit au Français que Mamadou Diallo est un Conseiller du Président Wade. Ce que le correspondant d’Imbert à l’autre bout du téléphone confirme, ajoutant qu’il est un ami de Karim Wade, le fils du chef de l’Etat. Il enchaîne avec du bon baratin du genre : ce que vous faites entre dans le cadre de la vision du président de la République dans le domaine agricole, notamment avec la Grande offensive agricole pour la nourriture et l'abondance (Goana)….
Il souhaite alors rencontrer le français, arguant qu’il est en Arabie Saoudite avec une délégation sénégalaise avec laquelle d’ailleurs il doit faire un crochet en France dans le courant du mois de juillet. Rendez vous fut ainsi pris. Au début du mois de juillet, Imbert rentre en France, et le 17 suivant les deux hommes se voient à Avignon. Imbert et ses amis pensent recevoir quelqu’un de très important, un proche du président de la République du Sénégal et mettent les petits plats dans les grands : Diallo passe toute une journée, visite les installations agricoles de la localité, discute. On lui donne tous les égards d’un officiel sénégalais. Le monsieur leur montre séance tenante qu’il est digne de l’honneur qu’on lui fait et qu’il est une personne importante au Sénégal. Il ouvre un album photo et se montre posant fièrement à côté du Roi du Maroc, des Présidents du Mali, du Sénégal…
Imbert est emballé. Le Sénégalais lui fait savoir que pour se faire ouvrir les portes facilement au Sénégal, il faut faire quelques gestes, en termes de première démarche. Il lui explique que le fils du chef de l’Etat est en train de monter son appareil politique, la Génération du concret et que le soutenir serait du meilleur effet pour le développement de ses activités à venir au Sénégal. Le Français acquiesce et demande comment ça se passe. Le sieur Diallo lui demande d’établir un chèque qu’il sera chargé de remettre au secrétariat du parti et qui fera qu’Imbert sera considéré comme quelqu’un qui aide le chef de l’Etat. Il lui fait un chèque (HSBC n°2959843) d’un montant de 5000 euros (environ 3 250 000 F Cfa) au nom de la Génération du concret (voir fac similé). Le séjour finit, en partant Mamadou Diallo sollicite d’Imbert qu’il monte le rencontrer à Paris où il se trouve avec la délégation sénégalaise. Et là devant tant de cérémonial et de faste, le Français est épaté : Diallo vient le chercher à la gare de Lyon en limousine, le chauffeur lui donne du «Excellence Diallo). Ils partent au fameux hôtel Concorde Lafayette où dans le hall, il y a beaucoup de Sénégalais en costume. Imbert sent qu’il a affaire véritablement à un officiel sénégalais.
Pendant qu’on passe à table, Diallo lui demande de ficeler quelque chose sur la Goana à transmettre au président de la République. Il en profite pour glisser à Imbert que le chèque qu’il a libellé au nom de la Gc pose problème, car la structure n’a pas de compte à Paris, qu’il faut donc un autre mode de paiement. L’invité argue qu’il n’a pas d’argent sur lui, mais consent à en retirer 1000 euros avec sa carte bleue au distributeur (le montant maximum autorisé), reprend le chèque de 5000 euros et dès le lendemain de son retour à Avignon, fait parvenir à Diallo deux mandats cash de la Poste, un de 1500 euros et un autre de 1000 euros. Un troisième mandat cash est émis au nom de Jacqueline P., présentée comme l’assistante de la délégation.
Quelques jours plus tard, au mois d’août de la même année, Imbert débarque à l’aéroport Léopold Sédar Senghor. Là «Excellence Diallo» relève la barre très haut pour épater le Français. Il vient le chercher à la coupée de l’avion sur le tarmac. Il le conduit de la «604» (voiture de fonction du salon d’honneur) au salon d’honneur où il bénéficie de tous les honneurs dus à un officiel. Ensuite, il le conduit à bord d’un véhicule 4x4 jusqu’à son domicile à Diamniadio. Avant de se quitter, Imbert remet à Diallo deux documents qu’il a griffonnés sur la Goana. «Excellence Diallo» l’appelle dès le lendemain matin pour le féliciter de «son excellent travail» et entreprend de lui montrer qui il est. Il l’invite dans sa villa cossue aux Almadies, lui présente sa famille, le lendemain il l’amène au Palais et au Building administratif (siège du gouvernement). Diallo entre partout comme vent dans un moulin. Imbert serre des mains de gens qu’il pense importants, il dit même que «Diallo semble très bien introduit partout». Mieux pour récompenser Imbert de ces premiers dossiers faits sur la Goana, «Excellence Diallo» dit à Imbert que Karim Wade lui attribue deux véhicules 4x4 Toyota qui doivent arriver prochainement dans le cadre de la coopération avec un pays tiers. Une dame appelle même le Français pour lui dire qu’elle est chargée de veiller sur son choix et lui demande de quelles couleurs il souhaite ses deux véhicules. En même temps, Imbert est conduit au Port où on lui montre un parc impressionnant de véhicules 4x4.
Quelques temps plus tard, «Excellence Diallo» lui demande de racheter un terrain qui lui appartient à Gorom2. Imbert visite et consent à l’acheter à 35 millions de f Cfa (frais de mutation inclus) alors que Diallo lui promet l’obtention d’un titre foncier. Le Français verse 5 millions en espèces devant un gendarme, le gardien du terrain en question et un géomètre, le solde sera réglé par un virement fait à partir de la France par l’intermédiaire de Ladiane.
Cette transaction sonne le début de l’entreprise de ruine d’Imbert par diverses manœuvres qui se sont révélées frauduleuses. Jugez-en par la langue liste de transactions au bout desquelles Imbert n’a vu que de la poussière.
Imbert retourne en France au mois de septembre 2008, «Excellence Diallo» l’appelle alors pour lui demander de lui accorder un prêt de 25 millions «pour une mission urgente et secrète». Il lui met la pression, aidé en cela par… Ladiane (l’homme de confiance d’Imbert). Le Français cède et envoie à Diallo 24 millions par deux virements bancaires (14 002 925 F Cfa le 2 octobre et 10 002 925 F Cfa le 16 octobre) sur son compte. Il demande à Ladiane de les retirer pour les remettre à Diallo.
Par la suite, il annonce au Français que les deux véhicules 4x4 promis sont sur le point d’être livrés et qu’il doit envoyer l’argent pour la mutation et les frais. Le 8 octobre 2008, Imbert vire à Ladiane 2 002 925 F Cfa pour le compte de son «Excellence Diallo».
Pour l’aider à régulariser la situation de beaucoup de ses terrains, Diallo réclame diverses sommes d’argent à Imbert. Mais au finish, aucune régularisation ne sera faite. Il en est ainsi des 16 millions qu’il demande au Français pour la mutation et la transformation en titre foncier de son terrain d’un hectare dans la zone industrielle de Sébikotane. Diallo encaisse encore 18 millions pour la régularisation par voie de bail de 21 hectares de terres agricoles qui lui appartiennent déjà. Il touche par la suite 3 millions pour la mutation de deux parcelles jumelles à Diamniadio dont l’une est la maison de Ladiane achetée par Imbert.
Ce n’est pas le bout du tunnel pour Imbert à qui Diallo a fait croire qu’il travaillait pour le compte d’une cellule à la Présidence. Le Français produit ainsi en quelques mois 6 études destinées au chef de l’Etat et pour lesquelles, à chaque fois, Diallo va lui transmettre les prétendus remerciements du chef de l’Etat et ou de Karim Wade et des cadeaux en surfaces foncières. Et pour ces cadeaux fonciers, «Excellence Diallo» va demander beaucoup d’argent à Imbert pour de prétendus frais de mutation, d’enregistrement, etc. Il attribue ainsi à Imbert un terrain de 610 m2 les pieds dans l’eau à Saly et lui demande 1 880 000 f Cfa pour les frais de bornage et de mutation, entre autres ; Imbert envoie 3000 euros par Western union. Quand Imbert remet l’étude «Les meuniers de l’Ouest africain» (étude complémentaire sur la Goana réalisée par le Français), Diallo lui attribue pour ce travail un terrain aux Almadies de 510 m2 en bordure de mer et lui demande 4 712 000 F Cfa pour les frais.
En décembre 2008, le Français remet une étude intitulée «L’année du Concret». Les félicitations de Diallo (au nom du président) sont accompagnées de l’octroi de plus de 2ha dans le lotissement industriel de Diamniadio. Il lui montre des documents (des faux bien entendu) émanant de la présidence de la République qui confirment cette attribution et demande 34 millions pour régler le terrain dont 2 millions tout de suite.
Ces décaissements continuent rendent exsangues les finances d’Imbert. Quand il rentre en France, il est même contraint à s’endetter pour les régularisations de la multitude de terrains qui lui sont attribués par «Excellence Diallo». Pour les dernières demandes de Diallo, notamment les 34 millions, il vire d’abord le 15 décembre 2008 la somme de 18 703 510 F Cfa à Ladiane pour le compte de Diallo. Le 18 décembre, sur indication de Diallo, il envoie 3050 euros par Western Union à un certain A. M. Diop, personne chargée du dossier au ministère. Le 30 décembre, il fait un virement de 5 803 510 F Cfa à Ladiane pour Diallo aux fins de régularisation des attributions pour frais de bornage et mutation des terrains de Saly et des Almadies. Pour varier les choses, Diallo propose une autre affaire à Imbert : lui faire bénéficier, pour ses cultures, d’engrais subventionnés. Il réclame au Français 3,5 millions de F Cfa pour 28 tonnes d’engrais, ce dernier lui remet 2 050 000 F Cfa d’acompte et ne reçoit jusqu’à présent que 500 kg d’engrais. N’empêche, il continue à décaisser l’argent.
Le 18 février 2009 lorsqu’il revient à Dakar, reçu comme toujours avec tous les égards dus à quelqu’un de l’entourage du président de la République, Imbert a dans ses bagages une sixième étude «Marées d’Afrique» axée sur l’organisation moderne de l’activité post-pêche et qui, selon Diallo est commandée par Karim Wade pour le compte d’investisseurs arabes qui s’intéressent à l’exportation de produits halieutiques vers le Moyen orient et l’Europe. Quelques temps après, les félicitations et les récompenses tombent encore, toujours en foncier : une extension de 390 m2 de son terrain de Saly, l’attribution d’un terrain de 2750 m2 du côté de l’aéroport Diass et 3545 m2 au centre de Fatick. Pour régulariser l’ensemble, il demande au Français 11 600 000 F Cfa et exige d’Imbert, déjà rentré en France, qu’il envoie 712 000 francs pour activer le dossier. Imbert envoie par Western Union 1100 euros à un certain A. Aw à Mbour. Le 20 mars 2009, Diallo demande à Imbert de finaliser l’affaire et d’envoyer le complément financier au responsable du dossier A. Seck. Imbert envoie par Western Union 2180 euros, 650 euros le 7 juillet (pour solder divers frais de dossier).
Quand le 6 novembre 2009 Diallo débarque à Paris, il appelle Imbert, prétexte la perte de ses papiers pour lui demander 1500 euros. Voilà comment Diallo a réussi à soutirer au Français plus de 175 millions de F Cfa par à-coups. Le tout en moins d’un an, c'est-à-dire 84 524 570 F Cfa transmis par virement sur le compte et dans les mains de Ladiane et 13 430 euros par le biais de Western Union ou mandat directement au nom de Diallo ou de ses complices, en l’occurrence A. Aw et A. Seck.
En contrepartie, Imbert ne voit ni le président de la République qu’il est censé conseiller encore moins les multitudes de terrains qu’on lui a attribué en récompense des idées géniales qu’il a prodiguées au chef de l’Etat. Gagné par le doute, Imbert commence à demander des comptes à «Excellence Diallo». Il se fait insistant, leurs relations se dégradent. Finalement ce sont des menaces que le Français, au bord de la faillite, reçoit de la part de Diallo et d’une autre personne qu’il a identifiée.
Abdou Ladiane, l’homme de confiance
Abdou Ladiane est un commerçant, il a une boutique de pièces détachées à Diamniadio. Intermédiaire puis homme de confiance d’Imbert dans toutes les transactions qu’il fait au Sénégal, la qualité de leurs relations est telle qu’en 2008, le Français l’invite chez lui pendant un mois prend tous les frais de son séjour en charge. Il l’aide aussi à faire prospérer ses affaires. Il préfinance à Ladiane un container de pièces détachées par un chèque de 21 500 000 F Cfa qui devait être remboursé, mais qui ne l’est finalement jamais.
Au mois d’avril de la même année, Ladiane sollicite d’Imbert un prêt pour le compte de son frère, directeur d’une société à Sébikotane afin de préfinancer un container de pièces de camion. Montant : 32750 euros ou 21 416 996 F Cfa. Imbert paie directement aux fournisseurs en Espagne. Malgré tout Ladiane joue quelques tours à Imbert. Quand le Français achète le terrain de Moustapha Mbacké, il confie les documents originaux à son homme de confiance et lui demande de trouver un client pour le revendre. Par la suite, il apprend que Ladiane a voulu revendre le terrain pour son propre compte et refuse toujours de rendre les documents afférant à ce terrain. En octobre 2008, Ladiane appelle Imbert qui se trouve alors en France pour lui dire qu’il y a un terrain industriel d’un hectare à saisir immédiatement au coût de 20 millions. Le Français accepte, fait un virement de 10 millions, les 10 millions restants devant être complétés par le remboursement partiel de la dette contractée par Ladiane sur le container de pièces détachées. Alors au moment de la transaction, Ladiane ne met pas le nom du Français sur l’acte d’achat, mais son nom propre. Il prétextera une erreur pour justifier ce qu’il a fait. Mais ses explications ne passeront pas quand Imbert découvre de la bouche du vendeur que le terrain n’a pas coûté 20 millions, mais seulement 10 millions de F Cfa. Donc en surfacturant le prix d’achat, Ladiane a épongé une grosse partie de sa dette envers Imbert.
En juin, le frère de Ladiane pour lequel Imbert avait préfinancé le container de pièces de camion dit être en proie à des difficultés financières et ne rembourse que 11,5 millions sur sa dette de 21 416 996 F Cfa. Il doit 9 916 996 F Cfa à Imbert. Cette somme son grand frère Abdou Ladiane dit la prendre à son compte pour la faire déduire du paiement de sa propre maison qu’Imbert veut acquérir. Et quand le Français et son homme de confiance tombent d’accord sur l’acquisition de la maison de ce dernier - il s’agit d’une maison avec un fonds de commerce - pour un montant de 50 millions de F Cfa, Imbert fait plusieurs versements par chèque pour un montant total de 39 millions F Cfa auxquels doivent s’ajouter les 9 916 996 F Cfa, reliquat de dette de son frère que Abdou Ladiane a endossé. Mais le Français va s’activer en vain pour que Ladiane opère le transfert de la propriété. Et malgré cela, il refuse de lui restituer son argent.
Le marabout Moustapha Mbacké en liberté
Dans son édition du jeudi 21 juillet 2011, le journal «L’As» parlait dans ses «piques» de l’arrestation d’un marabout. «(…) Serigne Moustapha Mbacké est dans de très sales draps. Selon nos radars et antennes, il a été déféré hier par la Section recherche de la Gendarmerie pour escroquerie foncière. A la suite d’un retour de parquet, c’est finalement aujourd’hui (ndlr : vendredi 22 juillet 2011) qu’il sera édifié sur son sort. C’est suite à une plainte déposée par un entrepreneur français du nom de Charles Humbert que le mis en cause a été mis aux arrêts. Les montants mis en cause sont énormes (…)», écrivent nos confrères. En fait cette affaire relatée par nos confrères concerne le volet qui oppose Imbert (ndlr : nos confrères de «L’As» se sont trompés en tronquant le nom de Michel jean Charles Imbert, l’écrivant Charles Humbert) à Serigne Moustapha Mbacké qui a mis d’ailleurs le Français en rapport avec «Excellence Diallo». C’est donc entre mai et juin 2008 qu’une transaction portant sur un terrain de 17 490 m2 dans la zone industriel de Diamniadio a été ficelée entre le vendeur Mbacké qui a un besoin pressant d’argent et Imbert. Coût de la transaction : 50 millions de F Cfa. La condition d’Imbert est d’obtenir un bail pour ce terrain. Le marabout le rassure en invoquant sa condition sociale. Imbert qui n’a pas la somme demandé décaisse néanmoins, le 4 mai, la somme 5 millions pour bloquer l’affaire. Il fait un chèque à Mbacké qui, devant deux témoins dont Ladiane, lui fait une décharge sur papier libre. De retour en France, il fait divers virements sur ses comptes au Sénégal et au retour il fait deux chèques à M. Mbacké pour solder l’acquisition : un de 30 millions et un autre de 10 millions de F Cfa. Ils signent un acte de cession chez l’huissier Me Ngoné Faye Fall à Rufisque.
Mais il faut dire que le cas de Moustapha Mbacké est particulier car à l’origine la plainte ne le concernait pas. A la demande d’Imbert, M. Mbacké était simplement entendu comme témoin, lors de la confrontation avec Ladiane à la gendarmerie. Pour reconnaitre avoir vendu le terrain à Imbert et que Ladiane confisque toujours les papiers originaux. Seulement devant «Excellence Diallo», Ladiane et les enquêteurs, M. Mbacké donne une autre version. Selon lui, il n’a jamais vendu le terrain et les 50 millions décaissés par Imbert correspondent à une participation dans un projet et qu’enfin l’acte de vente a été rédigée pour rassurer des investisseurs. Les enquêteurs qui ont pu recouper la signature de l’acte de cession devant notaire sont édifiés que le marabout tentait de rouler l’homme d’affaires français dans la farine. C’est dans ces conditions qu’il a été déféré pour escroquerie foncière avant d’être remis en liberté provisoire.
Gaston MANSALY (Stagiaire)
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