Loi sur le parrainage : De quelle position le silence de Tanor est-il l’expression ?


Loi sur le parrainage : De quelle position le silence de Tanor est-il l’expression ?
Les réserves de Abdoulaye Vilane, relativement au projet de loi sur le parrainage, constituent-elles un ballon de sonde pour tester Macky Sall au profit d’un commanditaire haut placé ? 

Le canal informel choisi par le maire de Kaffrine -sa page Facebook- peut être perçu comme un écran de fumée qui cacherait la main de Ousmane Tanor Dieng. 

En effet, le mutisme observé par le président du Hcct, là où Moustapha Niasse a béni, en grande pompe, le projet de loi objet de controverse, prédispose à croire que la voix du Ps a reçu le feu vert de son patron avant de se permettre cette outrecuidance qui ne manquerait pas de menacer les équilibres au sein de Benno Bokk Yakaar. 

Coïncidence intrigante : ni Aminata Mbengue Ndiaye, encore moins le zélé dialecticien Serigne Mbaye Thiam, aucun ministre encarté Ps n’a émis un avis, publiquement, sur le sujet.

Pendant ce temps, les cancans prêtent au pouvoir de rechercher des cafards dans les placards de OTD, qui est resté longtemps loin des lambris dorés du pouvoir pour qu’on puisse ouvrir contre lui le moindre dossier compromettant sans se rendre, aux yeux du public, acteur d’une comédie incomplète. C’est à juste raison que le ministre de la Justice a déclaré sur les ondes de la Rfm dimanche passé qu’il n’est pas au courant d’un tel anachronisme juridique.  

 Qu’à cela ne tienne ! En restant dans l’expectative, le Ps démontre à l’Apr qu’elle ne doit pas vendre la peau de l’ours avant de l’obtenir. Nous sommes, à ce tournant décisif du septennat, dans un jeu de la Barbichette dont seuls Tanor et Macky maitrisent les codes. Pas plus tard qu’au mois de janvier dernier, M. Dieng, profitant d’une rencontre avec la coordination socialiste de Tambacounda, avait systématiquement refusé de faire son deuil d’une candidature des Verts de Colobane à la présidentielle de 2019. C’est dire qu’à moins de deux mois de la fin du mandat de Tanor Dieng au poste de secrétaire général, les socialistes n’ont pas encore bradé tous les « Joyaux de la Couronne ». Ainsi, malgré tout ce qu’en dit le camp favorable à Khalifa Sall, le prochain congrès pourrait, par une pirouette de l’Histoire, servir de tremplin pour faire rebondir les ambitions présidentielles de la co-doyenne des formations politiques d’Afrique francophone avec le Pdci de Côte d’Ivoire. 

Ce qui est sûr : avec la défection symbolique de Abdoulaye Bathily, le chef de l’Etat sortant est obligé de « gérer » le secrétaire général de ce Ps qui, via l’un de ses porte-parole, Me Moussa Bocar Thiam, avait déjà craché sur son quota dans le gouvernement au lendemain du dernier remaniement. Qui plus est, le contrat, à clause de revoyure, dont se contente Tanor à la tête du Hcct, serait vécu en silence comme une sorte d’humiliation par le Ps. 

Bref, les socialistes, qui étaient en première ligne à l’occasion de tous les combats jusque-là menés par Benno Bokk Yakaar, peuvent être tentés de faire rendre gorge à l’Apr en chantant Manon sur l’air de la Tosca si, d’ici jeudi prochain, ils ne reçoivent pas, en contrepartie de leur soutien au parrainage, les gages d’un meilleur traitement dans la coalition présidentielle.
Vendredi 13 Avril 2018




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