A Monsieur le Directeur du Grand Théâtre de Dakar Doudou Ndiaye
Coumba Rose
Objet : Réalignement aux missions originelles du Grand Théâtre
Monsieur le Directeur Général,
Je vous écris aujourd'hui non pas dans un esprit de confrontation, mais par devoir de vigilance, guidé par une préoccupation partagée par nombre d'acteurs du milieu culturel sénégalais. Le Grand Théâtre de Dakar, cette institution emblématique, rebaptisée Théâtre National Doudou Ndiaye Coumba Rose, a été conçu pour être bien plus qu’une simple salle de spectacles. Il devait être un phare culturel, un lieu de promotion des arts vivants, en particulier du théâtre, et un espace d’échanges artistiques entre le Sénégal, l’Afrique, et le reste du monde.
Cependant, nous sommes de plus en plus nombreux à nous inquiéter de la trajectoire actuelle de cette institution. Le Grand Théâtre semble, sous votre direction, s’éloigner de ses missions fondatrices. Il ne s’agissait pas seulement de doter le Sénégal d’une infrastructure moderne et prestigieuse, mais de créer un espace où la créativité sénégalaise et africaine, sous toutes ses formes, pourrait pleinement s’exprimer et rayonner. Malheureusement, aujourd’hui, nous observons une dérive préoccupante.
Le Grand Théâtre est en train de se transformer en une simple vitrine d’événements commerciaux, reléguant au second plan sa vocation première : soutenir et promouvoir les arts vivants, en particulier le théâtre. Le théâtre, cet art qui raconte nos histoires, nos luttes et nos rêves, semble de plus en plus marginalisé. La gestion actuelle privilégie des spectacles ponctuels et commerciaux, au détriment de la création artistique authentique et originale. Monsieur le Directeur Général, il est impératif de rappeler que le Grand Théâtre
a été pensé pour servir de foyer à la création théâtrale et aux arts vivants. Il s’agit d’un lieu qui devait permettre aux artistes sénégalais et africains de trouver un espace d’expression, de développement et de diffusion de leurs œuvres. Mais aujourd’hui, force est de constater que ces valeurs sont mises à mal. Le théâtre n’a plus la place qu’il mérite, et c’est toute une partie de notre patrimoine artistique qui est en danger.
La nomination que de musiciens comme « ambassadrices » d'une institution comme le Grand Théâtre, bien que respectables, interroge sur la cohérence des choix artistiques. Nous assistons à une domination de la musique dans la programmation, au détriment d’autres formes artistiques tout aussi essentielles, comme le théâtre, la danse et le cinéma. Cette tendance est préoccupante, car elle dénature la mission initiale de cet espace.
Monsieur le Directeur Général, vous avez une responsabilité historique. Le Grand Théâtre n’est pas simplement un lieu de divertissement, mais un symbole de l’excellence artistique sénégalaise et africaine. Il doit redevenir un espace où les talents émergents peuvent s’épanouir, où les créations originales trouvent leur place, et où les arts vivants sont encouragés et soutenus. Le Sénégal, avec sa riche histoire culturelle et artistique, mérite mieux qu’un simple lieu d’événements ponctuels.
Nous vous exhortons à réévaluer la direction artistique et les choix stratégiques opérés ces dernières années. Le Grand Théâtre doit retrouver sa vocation de promouvoir le théâtre et l’ensemble des arts vivants. Il est essentiel d’ouvrir un dialogue avec les acteurs du théâtre et des arts vivants, afin de redéfinir ensemble une politique artistique et de coopération africaine et internationale cohérente et ambitieuse. Cette politique devra permettre aux artistes de trouver un soutien dans leurs créations, et aux spectateurs, sénégalais comme
internationaux, de découvrir des œuvres qui résonnent avec leur époque et leur culture.
Monsieur le Directeur Général, vous avez le devoir de vous éloigner des travers qui ont longtemps freiné l’essor du théâtre sénégalais, notamment le népotisme, l’incompétence, et l’absence d’une véritable politique de création artistique. Le Grand Théâtre ne doit pas être transformé en un lieu de copinage ou de favoritisme, où seules les affinités personnelles comptent au détriment des compétences réelles.
Votre nomination, en tant que personne issue du milieu culturel, confirmait la volonté de l'État du Sénégal de faire progresser la culture. Cependant, il est essentiel que le leadership à la tête de cette structure soit à la hauteur des défis culturels et humains que nous devons relever.
Le Grand Théâtre doit être une base solide pour tous les professionnels de la culture. Il ne s’agit pas de transformer tout le monde en un Douta Seck ou un Youssou Ndour, mais de créer les conditions pour que chaque talent puisse s’épanouir.
Votre gestion de cette institution doit être rigoureuse et transparente, en veillant à ce que les compétences soient mises à leur juste place. Vous avez la responsabilité de combattre sans complaisance les fléaux qui ont longtemps entravé l’essor du « théâtre » sénégalais : népotisme, corruption, abus de pouvoir, absence de politique de promotion des créations, et glorification de la médiocrité.
Nous attendons de votre part une approche inclusive, prenant en compte toutes les sensibilités. Le Grand Théâtre doit rester un espace théâtral par excellence. Depuis votre arrivée, les actions que vous posez suscitent des doutes quant à l’avenir de la structure.
En tant qu’artiste, acteur du théâtre, acteur culturel, et citoyen engagé pour la culture, je reste disponible, ainsi que d’autres acteurs du secteur, pour échanger avec vous sur ces enjeux. Le Grand Théâtre peut redevenir le creuset artistique qu’il était destiné à être, mais cela nécessite de revenir à ses valeurs et objectifs premiers.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Directeur Général, l’expression de mes salutations respectueuses.
Coumba Rose
Objet : Réalignement aux missions originelles du Grand Théâtre
Monsieur le Directeur Général,
Je vous écris aujourd'hui non pas dans un esprit de confrontation, mais par devoir de vigilance, guidé par une préoccupation partagée par nombre d'acteurs du milieu culturel sénégalais. Le Grand Théâtre de Dakar, cette institution emblématique, rebaptisée Théâtre National Doudou Ndiaye Coumba Rose, a été conçu pour être bien plus qu’une simple salle de spectacles. Il devait être un phare culturel, un lieu de promotion des arts vivants, en particulier du théâtre, et un espace d’échanges artistiques entre le Sénégal, l’Afrique, et le reste du monde.
Cependant, nous sommes de plus en plus nombreux à nous inquiéter de la trajectoire actuelle de cette institution. Le Grand Théâtre semble, sous votre direction, s’éloigner de ses missions fondatrices. Il ne s’agissait pas seulement de doter le Sénégal d’une infrastructure moderne et prestigieuse, mais de créer un espace où la créativité sénégalaise et africaine, sous toutes ses formes, pourrait pleinement s’exprimer et rayonner. Malheureusement, aujourd’hui, nous observons une dérive préoccupante.
Le Grand Théâtre est en train de se transformer en une simple vitrine d’événements commerciaux, reléguant au second plan sa vocation première : soutenir et promouvoir les arts vivants, en particulier le théâtre. Le théâtre, cet art qui raconte nos histoires, nos luttes et nos rêves, semble de plus en plus marginalisé. La gestion actuelle privilégie des spectacles ponctuels et commerciaux, au détriment de la création artistique authentique et originale. Monsieur le Directeur Général, il est impératif de rappeler que le Grand Théâtre
a été pensé pour servir de foyer à la création théâtrale et aux arts vivants. Il s’agit d’un lieu qui devait permettre aux artistes sénégalais et africains de trouver un espace d’expression, de développement et de diffusion de leurs œuvres. Mais aujourd’hui, force est de constater que ces valeurs sont mises à mal. Le théâtre n’a plus la place qu’il mérite, et c’est toute une partie de notre patrimoine artistique qui est en danger.
La nomination que de musiciens comme « ambassadrices » d'une institution comme le Grand Théâtre, bien que respectables, interroge sur la cohérence des choix artistiques. Nous assistons à une domination de la musique dans la programmation, au détriment d’autres formes artistiques tout aussi essentielles, comme le théâtre, la danse et le cinéma. Cette tendance est préoccupante, car elle dénature la mission initiale de cet espace.
Monsieur le Directeur Général, vous avez une responsabilité historique. Le Grand Théâtre n’est pas simplement un lieu de divertissement, mais un symbole de l’excellence artistique sénégalaise et africaine. Il doit redevenir un espace où les talents émergents peuvent s’épanouir, où les créations originales trouvent leur place, et où les arts vivants sont encouragés et soutenus. Le Sénégal, avec sa riche histoire culturelle et artistique, mérite mieux qu’un simple lieu d’événements ponctuels.
Nous vous exhortons à réévaluer la direction artistique et les choix stratégiques opérés ces dernières années. Le Grand Théâtre doit retrouver sa vocation de promouvoir le théâtre et l’ensemble des arts vivants. Il est essentiel d’ouvrir un dialogue avec les acteurs du théâtre et des arts vivants, afin de redéfinir ensemble une politique artistique et de coopération africaine et internationale cohérente et ambitieuse. Cette politique devra permettre aux artistes de trouver un soutien dans leurs créations, et aux spectateurs, sénégalais comme
internationaux, de découvrir des œuvres qui résonnent avec leur époque et leur culture.
Monsieur le Directeur Général, vous avez le devoir de vous éloigner des travers qui ont longtemps freiné l’essor du théâtre sénégalais, notamment le népotisme, l’incompétence, et l’absence d’une véritable politique de création artistique. Le Grand Théâtre ne doit pas être transformé en un lieu de copinage ou de favoritisme, où seules les affinités personnelles comptent au détriment des compétences réelles.
Votre nomination, en tant que personne issue du milieu culturel, confirmait la volonté de l'État du Sénégal de faire progresser la culture. Cependant, il est essentiel que le leadership à la tête de cette structure soit à la hauteur des défis culturels et humains que nous devons relever.
Le Grand Théâtre doit être une base solide pour tous les professionnels de la culture. Il ne s’agit pas de transformer tout le monde en un Douta Seck ou un Youssou Ndour, mais de créer les conditions pour que chaque talent puisse s’épanouir.
Votre gestion de cette institution doit être rigoureuse et transparente, en veillant à ce que les compétences soient mises à leur juste place. Vous avez la responsabilité de combattre sans complaisance les fléaux qui ont longtemps entravé l’essor du « théâtre » sénégalais : népotisme, corruption, abus de pouvoir, absence de politique de promotion des créations, et glorification de la médiocrité.
Nous attendons de votre part une approche inclusive, prenant en compte toutes les sensibilités. Le Grand Théâtre doit rester un espace théâtral par excellence. Depuis votre arrivée, les actions que vous posez suscitent des doutes quant à l’avenir de la structure.
En tant qu’artiste, acteur du théâtre, acteur culturel, et citoyen engagé pour la culture, je reste disponible, ainsi que d’autres acteurs du secteur, pour échanger avec vous sur ces enjeux. Le Grand Théâtre peut redevenir le creuset artistique qu’il était destiné à être, mais cela nécessite de revenir à ses valeurs et objectifs premiers.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Directeur Général, l’expression de mes salutations respectueuses.
Papa Meissa Guéye
Artiste, acteur du théâtre, acteur culturel et citoyen engagé pour la culture.
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