L’enquête sur l’affaire Volkswagen se poursuit en Allemagne. Ce jeudi, la police est venue perquisitionner le siège du groupe, à Wolfsburg, et plusieurs autres sites pour déterminer comment et qui a pris la décision d’installer un logiciel pour manipuler les tests antipollution sur 11 millions de moteurs diesel à travers le monde. « Le but des perquisitions était de saisir des documents et des supports informatiques » susceptibles d’identifier les employés impliqués, a expliqué dans un communiqué le parquet de Brunswick .
De son côté, Volkswagen mène ses propres investigations en interne. « D’après ce que je sais, seuls quelques salariés étaient impliqués », a déclaré, dans un entretien à la « Frankfurter Allgemeine Zeitung », le nouveau patron Matthias Müller. « Quatre personnes, dont trois directeurs responsables à différentes époques du développement des moteurs » ont été suspendues, selon lui. La presse allemande a identifié le chef du développement de la filiale Audi, Ulrich Hackenberg, et son homologue chez Porsche, Wolfgang Hatz, ce que n’a pas confirmé Volkswagen.
Michael Horn sur le grill
A plusieurs milliers de kilomètres de Wolfsburg, c’est du côté des Etats-Unis que viendra ce jeudi une autre source de pression sur le groupe. Le président de la branche Amérique du Nord, Michael Horn, doit être auditionné par le Congrès américain pour s’expliquer cette affaire, née il y a trois semaines après les révélations de l’agence américaine de protection de l’environnement (EPA) sur les manipulations des tests antipollution. « Je voudrais présenter des excuses sincères de Volkswagen pour avoir utilisé un logiciel qui a servi à truquer le régime des tests » des normes antipollution, dira-t-il, selon le texte qu’il a dévoilé avant son audition.
Ce qui ne devrait pas suffire à lui éviter d’être mis sur le grill par les élus. Ils lui demanderont notamment pourquoi VW n’a pas agi plus tôt, alors que l’EPA avait plusieurs fois mis en garde le constructeur sur le décalage entre les émissions d’oxyde d’azote (Nox) constatées en laboratoire et celles réalisées en conditions réelles. Il avait fallu que les autorités américaines menacent de retirer leur certification aux modèles diesel 2016 de VW pour que le groupe reconnaisse « avoir conçu et installé un dispositif de mise en échec sur ces véhicules sous la forme d’un algorithme logiciel sophistiqué qui détectait quand un véhicule passait des tests sur ses émissions », selon l’avis d’infraction émis par l’EPA le 18 septembre. Ce qui avait alors signé le début des (gros) ennuis pour Volkswagen
Source: Lesechos
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