DAKARACTU.COM Le président Abdoulaye Wade de passage dans le Fouta, pour inaugurer des ponts autour de l’Ile à Morphil, a déclaré qu’en survolant les terres de cette région il avait été mortifié de voir les conséquences de leur inexploitation. C’est de cette impression visuelle qu’il a tiré le bilan négatif concernant l’agriculture dans cette région du nord du Sénégal. Quel aveu d’échec !!! Pourtant, il aurait dû profiter de cette vision de territoire lunaire offert à sa vue pour se remettre en mémoire, pas si courte que cela, les évènements de Fanaye, qui ont défrayé la chronique récemment, et qui découlaient de dissensions autour d’un projet… agricole justement. Lequel projet a été pulvérisé pour des raisons fondamentalement politiciennes, pour ne pas dire partisanes, du fait de l’opposition de deux rivaux politiques libéraux. Ce projet agricole que Senéthanol, une société italo-sénégalaise avait commencé à exécuter, aurait peut-être donné au regard de Wade, du haut des cieux où son hélico l’avait projeté, une autre idée de ces terres autour desquelles il n’a vu, ce sont ses termes, que de la poussière. Il aurait dû voir des milliers d’hectares déjà en friches, avec des milliers de jeunes débroussaillant, nettoyant la terre, et plutôt bien payés par les promoteurs de cet important projet agricole. Il aurait pu voir, s’il n’avait pas été désinformé et sensibilisé par la tournure dramatique qu’a prise cette affaire, des dizaines de tracteurs et de machines employant des jeunes et des femmes ayant retrouvé le sourire du fait du développement de leurs micro-entreprises de nouveau soutenues comme le prévoyaient des clauses de ce contrat entre Sénéthanol et la communauté rurale de Fanaye. Il n’aurait pas eu à atomiser les socialistes pour n’avoir pas pu en 40ans développer cette zone, car il aurait passé ce temps à se féliciter simplement d’avoir laissé des Sénégalais mettre en branle un beau projet qui permet à des milliers de jeunes gens abasourdis par le chômage et le désœuvrement de rester chez eux sans être contraints, la mort dans leur âme de peuls nomades, d’aller nettoyer le métro parisien en guise de recours à la misère. Si Wade constate un échec de ce point de vue, il a la possibilité de se reprendre en écoutant toutes les parties de ce mauvais feuilleton, en tentant de les réconcilier, et en leur enjoignant à reprendre le cours de ce projet agricole avorté mais pas mort. Cela ne tient qu’à lui. Avant les aveux d’échec, il y a les aveux d’avoir été mal informé des tenants et aboutissants d’un problème. Tout le mérite lui en reviendrait. En campagne électorale c’est un courage politique qui, pour sûr, peut payer.
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