Madame la Première Dame,
J’ai écris cinq lettres à Monsieur le Président Macky Sall. L'objectif n'était pas d'en attendre une réponse, mais d'informer son Excellence, de faire partager à l'opinion ce que j'ai sur le cœur, et très certainement aussi, de jeter un grain de sable dans la grosse machine politico-judiciaire de la françafrique qui nous a écrasé et jeté le Président Hissein Habré en prison.
Je prends, aujourd'hui, ma plume pour vous écrire, Madame, parce que vous êtes à un battement de cils de l'homme le plus puissant de ce pays, mais aussi parce que, vous êtes à ses côtés, présente sur le champ politique de manière formelle ou informelle pour le soutenir et l'accompagner dans l'exercice de ses hautes fonctions.
Je me permets de vous écrire, car, vous avez vécu une persécution politique qui vous a mise à l’épreuve, qui a bouleversé votre vie, celle de vos enfants, de votre famille. Ces épreuves vous ont affecté, ont touché votre moral, et mis en danger votre santé ! Autrement dit, Mme la Première Dame, vous pouvez alors comprendre ce que j'ai vécu et continue à vivre.
La politique est parfois une chose impitoyable, avec beaucoup de méchanceté.
Certes, dans l’arène politique, il arrive que les camps rivaux s’affrontent avec férocité. Mais, ici au Sénégal, le Président Habré n’entre pas dans cette catégorie pour mériter ce qu’on lui a fait. S'il est vrai que le pouvoir isole l'homme politique, et que c'est dans cette solitude qu'une décision grave a été prise condamnant le Président Habré à une peine de prison à perpétuité.
Mme la Première Dame, faut-il être méchant pour gouverner ?
Si les portes d’une prison ont été fermées de l’extérieur sur le Président Habré, des portes ont été aussi fermées dans l’intérieur de nos vies.
Quatre années de prison ! Quatre années de tracasseries, de fatigue, de douleurs, de stress, de maladies !
Une condamnation à la prison à vie pour le Président Habré, source d’angoisse et pourtant la vie politique suit son cours en effaçant ses traces.
Vous comprendrez aisément, Madame, que je me dois de lutter contre l’oubli en vous adressant cette lettre. En tant qu’actrice politique, vous partagez certainement avec moi, la conviction que la qualité d’une démocratie, c’est le souci qu’elle a de tendre l’oreille vers les voix qu’on a reléguées en périphéries, qui ont été privées de parole ou plus précisément, que mille écrans dans nos sociétés cadenassent leur audition. Et sans audition, il n’y a plus de voix.
Vous y adhérez certainement car aujourd’hui, à l’observation, vos actions se construisent autour de dynamiques globales, sociales et politiques pour contribuer au bonheur politique du Président Macky Sall.
Le Président Hissein Habré a été privé de sa liberté par une peine de prison à vie. Madame la Première Dame, que c’est difficile d’être un homme, difficile d’être libre.
J’entends libre au sens où nous l’apprend notre Religion l’Islam, libre de cette vraie liberté au souffle de laquelle l’esprit chemine et fait ses choix à proximité de son cœur, de ses méditations, de son intelligence et de ses espérances. Se sachant et se reconnaissant comme un être de conscience et de responsabilité.
Durant cette affaire Hissein Habré qui a pesé sur nos vies plus de 17 années durant, notre spiritualité a été notre trésor face aux violences et agressions subies.
Madame, écrire c’est traduire des émotions. Aujourd’hui, à quelques jours du prononcé d’une nouvelle condamnation du Président Habré, il me faut être et témoigner.
Etre, c’est essayer de garder un équilibre intérieur. Témoigner, c’est construire un discours, écrire une lettre, faire le choix d’agir en conscience, et loin de toutes les pressions de l’environnement.
Madame la Première Dame, nous partageons ensemble une spiritualité qui nous fait vivre. Elle est une force, un cadeau, une richesse pour nous-mêmes et pour ceux qui nous entourent. Elle est un témoignage de fraternité, de solidarité, de générosité. Elle est aussi une promesse de justice parce qu’elle est une exigence de résistance contre toutes les dérives.
Etre présentes, être solidaires, s’engager, agir, témoigner. Telle est notre véritable identité, Madame la Première Dame, pour Dieu et avec tous les hommes et femmes de conscience et de bonne volonté. Simplement, profondément.
Mme Fatimé Raymonne Habré.
J’ai écris cinq lettres à Monsieur le Président Macky Sall. L'objectif n'était pas d'en attendre une réponse, mais d'informer son Excellence, de faire partager à l'opinion ce que j'ai sur le cœur, et très certainement aussi, de jeter un grain de sable dans la grosse machine politico-judiciaire de la françafrique qui nous a écrasé et jeté le Président Hissein Habré en prison.
Je prends, aujourd'hui, ma plume pour vous écrire, Madame, parce que vous êtes à un battement de cils de l'homme le plus puissant de ce pays, mais aussi parce que, vous êtes à ses côtés, présente sur le champ politique de manière formelle ou informelle pour le soutenir et l'accompagner dans l'exercice de ses hautes fonctions.
Je me permets de vous écrire, car, vous avez vécu une persécution politique qui vous a mise à l’épreuve, qui a bouleversé votre vie, celle de vos enfants, de votre famille. Ces épreuves vous ont affecté, ont touché votre moral, et mis en danger votre santé ! Autrement dit, Mme la Première Dame, vous pouvez alors comprendre ce que j'ai vécu et continue à vivre.
La politique est parfois une chose impitoyable, avec beaucoup de méchanceté.
Certes, dans l’arène politique, il arrive que les camps rivaux s’affrontent avec férocité. Mais, ici au Sénégal, le Président Habré n’entre pas dans cette catégorie pour mériter ce qu’on lui a fait. S'il est vrai que le pouvoir isole l'homme politique, et que c'est dans cette solitude qu'une décision grave a été prise condamnant le Président Habré à une peine de prison à perpétuité.
Mme la Première Dame, faut-il être méchant pour gouverner ?
Si les portes d’une prison ont été fermées de l’extérieur sur le Président Habré, des portes ont été aussi fermées dans l’intérieur de nos vies.
Quatre années de prison ! Quatre années de tracasseries, de fatigue, de douleurs, de stress, de maladies !
Une condamnation à la prison à vie pour le Président Habré, source d’angoisse et pourtant la vie politique suit son cours en effaçant ses traces.
Vous comprendrez aisément, Madame, que je me dois de lutter contre l’oubli en vous adressant cette lettre. En tant qu’actrice politique, vous partagez certainement avec moi, la conviction que la qualité d’une démocratie, c’est le souci qu’elle a de tendre l’oreille vers les voix qu’on a reléguées en périphéries, qui ont été privées de parole ou plus précisément, que mille écrans dans nos sociétés cadenassent leur audition. Et sans audition, il n’y a plus de voix.
Vous y adhérez certainement car aujourd’hui, à l’observation, vos actions se construisent autour de dynamiques globales, sociales et politiques pour contribuer au bonheur politique du Président Macky Sall.
Le Président Hissein Habré a été privé de sa liberté par une peine de prison à vie. Madame la Première Dame, que c’est difficile d’être un homme, difficile d’être libre.
J’entends libre au sens où nous l’apprend notre Religion l’Islam, libre de cette vraie liberté au souffle de laquelle l’esprit chemine et fait ses choix à proximité de son cœur, de ses méditations, de son intelligence et de ses espérances. Se sachant et se reconnaissant comme un être de conscience et de responsabilité.
Durant cette affaire Hissein Habré qui a pesé sur nos vies plus de 17 années durant, notre spiritualité a été notre trésor face aux violences et agressions subies.
Madame, écrire c’est traduire des émotions. Aujourd’hui, à quelques jours du prononcé d’une nouvelle condamnation du Président Habré, il me faut être et témoigner.
Etre, c’est essayer de garder un équilibre intérieur. Témoigner, c’est construire un discours, écrire une lettre, faire le choix d’agir en conscience, et loin de toutes les pressions de l’environnement.
Madame la Première Dame, nous partageons ensemble une spiritualité qui nous fait vivre. Elle est une force, un cadeau, une richesse pour nous-mêmes et pour ceux qui nous entourent. Elle est un témoignage de fraternité, de solidarité, de générosité. Elle est aussi une promesse de justice parce qu’elle est une exigence de résistance contre toutes les dérives.
Etre présentes, être solidaires, s’engager, agir, témoigner. Telle est notre véritable identité, Madame la Première Dame, pour Dieu et avec tous les hommes et femmes de conscience et de bonne volonté. Simplement, profondément.
Mme Fatimé Raymonne Habré.
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