À la suite de la dissolution de l’Assemblée nationale, nous avons donné la parole au député-maire de la commune de Dabo, Idrissa Baldé. Ce dernier estime que la « parole et la signature » du président de la République ne sont plus « sacrées » désormais dans ce pays. Avec de tels actes, il soutient ardemment que la victoire de la mouvance présidentielle est impossible aux législatives. Dans la foulée, il précise que le refus du Premier ministre de faire sa déclaration de politique générale a dévoilé son « incompétence » et son « projet vide ».
Sans gants, il avance : « le président de la République a fait un parjure. Aujourd’hui, la parole et la signature du président de la République ne sont plus sacrées aux yeux des populations. Ainsi, il vient de mettre à terre sa parole et sa signature en banalisant l’institution. » Dans la foulée, il ajoute : « c’est grave qu’un président de la République piétine sa parole, son cachet et l’assemblée nationale. Pour moi, c’est une haute trahison! »
Dans cette dynamique, il rappelle : « le budget de l’État n’est pas encore voté car au-delà du 15 décembre, on ne peut pas voter le budget. Et en gouvernant par ordonnance, nous vivrons un recul démocratique catastrophique. Avec cette méthode (ordonnance) sans débats d’orientation budgétaire et de loi de finance rectificative, on file droit vers une voie sans issue... D’ailleurs, il a dit qu’il a reçu des fonds en Chine et les eurobonds, comment compte-t-il dépenser cet argent sans loi de finance rectificative. Maintenant, avec quels moyens le président de la République va organiser les législatives sans au préalable faire une loi de finance rectificative? »
Sans langue de bois, il poursuit : « la mouvance présidentielle ne peut pas gagner les législatives, c’est impossible. Aujourd’hui, les sénégalais en ont marre, car ces derniers ont su que leur fameux projet tant chanté est « vide ». C’est pourquoi, le Premier ministre n’a pas osé venir à l’assemblée nationale pour faire sa DPG. »
Malheureusement, selon lui toujours, « le président en voulant le soutenir dans cette dynamique, a piétiné sa parole et sa signature. D’ailleurs, en posant de tels actes, les sénégalais ont compris que le président protège son premier ministre qui n’a ni compétences ni projet a présenter aux sénégalais… »
Sur la dissolution de l’assemblée, il souligne : « je pense que tout le monde s’attendait à la dissolution de l’assemblée quel que soit le vainqueur de la présidentielle. Et au terme des deux ans, le gagnant de la présidentielle allait dissoudre l’assemblée nationale pour avoir la majorité. Mais ce qui est regrettable, c’est la manière avec laquelle la dissolution a été actée par le président de la République. »
À ce titre, il enchaîne : « je pense que le président de la République en faisant un décret convoquant l’assemblée nationale pour la déclaration de politique générale du premier ministre doit respecter son engagement. Malheureusement depuis le 5 avril, date de sa nomination, on attend toujours sa DPG, car le règlement a été mis à jour. Mais hélas… »
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