Le référendum désigne un vote par lequel les citoyens d'un pays peuvent approuver ou rejeter une proposition. Sous ce rapport, le débat sur l'objet du référendum du 20 mars est biaisé. Il a été tronqué, vidé de la substance qui faisait son seul intérêt : la question tant attendue de la diminution du mandat en cours. Les politiciens professionnels, ceux du pouvoir comme de l'opposition, comme à leur habitude, s'activent, s'époumonent et contribuent à rendre compliquée une question fort simple au départ: le President de la République, après mûre réflexion, s'est imposé le devoir de demander au Peuple souverain s'il souhaite , OUI ou NON, confirmer sa volonté personnelle de s'appliquer le quinquennat. Et, en conséquence, qu'il en soit ainsi pour l'avenir. Question simple donc...
Nous avons attendu quatre ans pour que la question du mandat en cours finisse par être retirée du projet référendaire. Pour noyer le poisson 15 points, dont la majorité des sénégalais ne comprend rien du tout, seront soumis au scrutin du 20 mars prochain. Il y'a donc TROMPERIE sur la marchandise! Ainsi, toute la clameur actuelle autour d'un Oui ou d'un NON relève d'un jeu de rôles de part et d'autre, dans le cadre de ce qu'il est convenu d'appeler, toute honte bue,
le " Jeu politique"! Un jeu qui manque cruellement de respect au Peuple souverain à un point tel qu'il est devenu, à mes yeux, inconvenant de s'y livrer. Pourquoi?
- Dans la forme: Si la volonté d'informer et d'impliquer le peuple sénégalais était réelle, les Sherpas du President ont eu presque quatre années pour préparer un projet de texte, le traduire dans les langues nationales, organiser des séances d'explications jusque dans les parties les plus reculées du pays à travers le réseau de marchés hebdomadaires, faire la tournée des grands foyers religieux, des universités, des plateaux de télévision. Rien de cela n'a été fait. Au contraire, on rassemble, à la va vite, 500 " chefs religieux" à la salle des banquets, on y convoque les leaders de la coalition Benno Bokk Yaakaar, ou ce qu'il en reste, pour donner l'illusion d'une entente politique sur fond d'une adhésion populaire. Et on croit que le tour est joué! On a la mémoire bien courte et c'est dommage!
Dans le fond: force est de constater que le "jeu politique" hérité de la colonisation est de plus en plus caricatural! Il n'y a qu'à regarder les bouffons qui y excellent! Le débat politique ne s'organise pas autour de valeurs partagées intelligibles, discutables, défendables. Il est joué par des appareilles désincarnés, sans âme. Les idéologies ont cédé la place à des stratégies de survie individuelle coûte que coûte. À voir les héritiers du PAI siéger à la salle des banquets aux côtés des héritiers de l'UPS, on peut se demander qu'est ce qui s'est passé dans notre pays depuis une cinquantaine d'années! On ne peut plus se contenter d'élections à intervalles réguliers pour nous gargariser de mots sans résoudre les véritables maux congénitaux de nos indépendances avortées. Tout est à refaire!
C'est pour cela que, pour ma part, à défaut d'une annulation pure et simple, j'appelle au BOYCOTT du scrutin du 20 mars car ne pas voter, c'est voter contre le système éculé de recyclage à l'infini d'une caste politicienne obsolète et anachronique qui nous obstrue un avenir de labeur et d'efforts soutenus indispensables pour laisser à nos enfants un pays digne, prospère et vertueux!
Vivement le 21 mars!
Amadou Tidiane WONE
Nous avons attendu quatre ans pour que la question du mandat en cours finisse par être retirée du projet référendaire. Pour noyer le poisson 15 points, dont la majorité des sénégalais ne comprend rien du tout, seront soumis au scrutin du 20 mars prochain. Il y'a donc TROMPERIE sur la marchandise! Ainsi, toute la clameur actuelle autour d'un Oui ou d'un NON relève d'un jeu de rôles de part et d'autre, dans le cadre de ce qu'il est convenu d'appeler, toute honte bue,
le " Jeu politique"! Un jeu qui manque cruellement de respect au Peuple souverain à un point tel qu'il est devenu, à mes yeux, inconvenant de s'y livrer. Pourquoi?
- Dans la forme: Si la volonté d'informer et d'impliquer le peuple sénégalais était réelle, les Sherpas du President ont eu presque quatre années pour préparer un projet de texte, le traduire dans les langues nationales, organiser des séances d'explications jusque dans les parties les plus reculées du pays à travers le réseau de marchés hebdomadaires, faire la tournée des grands foyers religieux, des universités, des plateaux de télévision. Rien de cela n'a été fait. Au contraire, on rassemble, à la va vite, 500 " chefs religieux" à la salle des banquets, on y convoque les leaders de la coalition Benno Bokk Yaakaar, ou ce qu'il en reste, pour donner l'illusion d'une entente politique sur fond d'une adhésion populaire. Et on croit que le tour est joué! On a la mémoire bien courte et c'est dommage!
Dans le fond: force est de constater que le "jeu politique" hérité de la colonisation est de plus en plus caricatural! Il n'y a qu'à regarder les bouffons qui y excellent! Le débat politique ne s'organise pas autour de valeurs partagées intelligibles, discutables, défendables. Il est joué par des appareilles désincarnés, sans âme. Les idéologies ont cédé la place à des stratégies de survie individuelle coûte que coûte. À voir les héritiers du PAI siéger à la salle des banquets aux côtés des héritiers de l'UPS, on peut se demander qu'est ce qui s'est passé dans notre pays depuis une cinquantaine d'années! On ne peut plus se contenter d'élections à intervalles réguliers pour nous gargariser de mots sans résoudre les véritables maux congénitaux de nos indépendances avortées. Tout est à refaire!
C'est pour cela que, pour ma part, à défaut d'une annulation pure et simple, j'appelle au BOYCOTT du scrutin du 20 mars car ne pas voter, c'est voter contre le système éculé de recyclage à l'infini d'une caste politicienne obsolète et anachronique qui nous obstrue un avenir de labeur et d'efforts soutenus indispensables pour laisser à nos enfants un pays digne, prospère et vertueux!
Vivement le 21 mars!
Amadou Tidiane WONE