Conakry est sous tension lundi matin alors qu'une manifestation organisée par l'opposition pour réclamer le départ de la junte en Guinée a été interdite par les autorités.
À bord ou près de blindés et de pick-up de la police et de la gendarmerie, des hommes armés et casqués dispersent tout attroupement et ordonnent à tous de rentrer chez eux, a constaté un correspondant de l'AFP.
Les autorités guinéennes ont interdit dimanche soir la manifestation, affirmant qu'elle n'avait pas été déclarée. "Je vous instruis de prendre toutes les dispositions nécessaires pour garantir la sécurité des citoyens et de leurs biens", a dit le ministre de l'administration du territoire, El Hadji Ibrahima Kalil Condé, dans un communiqué.
Ces manifestations, régulièrement organisées par l'opposition et systématiquement interdites par la junte, paralysent la capitale guinéenne et sont généralement émaillées de violences qui entraînent des pertes en vies humaines.
Dimanche soir, des heurts ont éclaté entre manifestants et forces de l'ordre dans plusieurs quartiers chauds de la capitale, notamment à Koloma où un leader du parti l'Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), le principal parti du pays, ainsi que plusieurs jeunes, ont été arrêtés.
Les Forces vives de Guinée (FVG), un collectif regroupant les principaux partis d'opposition et des organisations de la société civile, exigent le départ de la junte militaire qui a pris le pouvoir en renversant le président civil Alpha Condé en 2021, et la mise en place d'une transition civile.
Plus de trois ans plus tard, bien que le chef de la junte, le général Mamadi Doumbouya, ait annoncé lors de ses vœux de fin d'année "une année électorale cruciale" et la reprise totale des activités politiques dès l'année 2025, la perspective d'une restitution du pouvoir aux civils n'est pas encore en vue et aucune date n'a été fixée.
La junte s'était initialement engagée sous la pression internationale à céder la place d'ici à fin 2024 à des élus civils, avant de revenir sur sa promesse.
Elle est accusée de museler la presse, de l'"assassinat", selon le FVG, de plus de 60 manifestants, de la disparition de deux responsables de la société civile et de l'emprisonnement de plusieurs opposants.
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