FRONT DE TERRE : Occupation de terrain sans autorisation Le beau-frère du président de la République, Ibou Faye, indexé

A l’heure où le foncier fait trembler les amoureux des lopins de terre qui chutent lamentablement, terrassés par des litiges, difficiles à démêler, où des anciens dignitaires du régime libéral, ex-députés et maires en fonction croupissent à la Maison d’Arrêt de Rebeuss (Mar), le nom du frère de la Première dame, Ibou Faye, est cité dans une affaire sur le foncier. Avec un certain Mamadou Saré, Baysir Ndoye et Mamadou Thioye, il serait mêlé à une affaire d’occupation illégale de terrain sans autorisation qui a poussé les héritiers de feux Ndéné Dieng, Tanor Dieng, Mamour Diop et Arame Ndoye, propriétaires désignés du titre foncier numéro 5499 de Dakar et Gorée en cours de transfert au Livre foncier de Ngor-Almadie à déposer, le 03 juin 2013, une plainte au niveau de la propriété de la conservation foncière et auprès du commandant de la Brigade de gendarmerie et à la Direction de la Surveillance et du Contrôle de l'Occupation des Sols (Dscos). Le 1^er juillet 2013, les héritiers ont saisi le procureur de la République, Serigne Bassirou Guèye. Sûrs de leur droit, ils se sont entourés de certaines garanties. Au nombre de 24, les héritiers avaient déposé, le 11 mai 2011, l’ordonnance numéro 797/2011 en date du 03 mai 2011 de la même année. Délivrée par le président du Tribunal régional de Dakar, Mouhamadou Lamine Bâ, elle leur a permis d’inscrire une prénotation auprès du conservateur de la propriété foncière de Dakar, sur le titre foncier n°5499/DG dont la superficie est de 15 288 mètres carrés situé au Nord-Ouest de la route du Front de terre. Les héritiers avaient aussi introduits des requêtes aux fins de jugement d’hérédité pour la liquidation de la succession. Et ils ont, le 20 juillet 2012, fait une procuration à leur avocat, Me Alassane Cisse, à qui ils ont confié les travaux de terrassement avec des délimitations précises par un bornage, un déblayage et un remblai adéquats pour faciliter sa vente éventuelle aux acquéreurs intéressés. Et un protocole d’accords de 5 articles a été passé entre les héritiers et leur avocat. 

Le procureur de la République accélère la machine judiciaire  

Mais les choses ne se sont pas passées comme voulu. Représentés par El Hadj Ismaïla Guèye, Ndéné Dieng et Amadou Lamine Diagne, les plaignants, après avoir introduit plusieurs procédures d’hérédité pour la régularisation de leur qualité, attendaient la fin de ces procédures judiciaires lorsqu’ils ont constaté que plusieurs personnes, «dont le frère de la Première dame», occupent les parties importantes du bien immobilier du patrimoine successoral. «Ils avaient même commencé à y faire des travaux sans aucun droit», se plaignent les héritiers devant les autorités compétentes. Mieux, ils se montrent «menaçants» et «recrutent des lutteurs» qui empêcheraient les héritiers de s’approcher du site. D’ailleurs, dans la plainte adressée au Procureur, il est mentionné qu’«une première plainte avait été déposée directement à la Dscos, mais après une descente sur les lieux, cette brigade aurait été dissuadée d’intervenir pour faire cesser le trouble». Aujourd’hui, le Procureur a, apprend-on, demandé que l’enquête soit clôturée dans les plus brefs délais et que les dossiers lui soient transférés d’ici à la fin de cette semaine. Une enquête qui pourrait faire des révélations. La question de savoir comment le frère de la Première dame a acquis ce terrain taraudant l’esprit de bon nombre de personnes, elle pourrait trouver sa réponse à la fin de l’enquête. Une source proche du dossier confie : «Tout le monde a quitté sauf le frère de la Première dame…» Pourquoi ? Le meilleur reste à venir…

L'Observateur