Zoheir Wazni est un vrai escroc. Cet homme d'affaires libanais, grâce à des techniques extraordinaires a dévasté les banques sénégalaises d'une somme équivalent à plus de 22 milliards.
Celui qui est surnommé par nos confrères de Jeune Afrique de Don Corleone sénégalais, Madoff local, Grand Caïd… est un véritable danger public. Arrêté, placé sous mandat de dépôt puis libéré, Zoheir Wazni doit à nouveau faire face à la Justice pour une affaire de contrefaçon l’opposant à un concurrent. Mais si ce libanais est connu des sénégalais, c'est parce qu'il a escroqué les banques locales. De la SGBS à la Banque Atlantique en passant par la Bank Of Africa, Wazni doit officiellement une ardoise de 22 milliards répartis comme suit : (SGBS, 8,9 milliards de F CFA), à Bank of Africa (BOA) au Sénégal (6 milliards) et à Banque Atlantique Sénégal (6,85 milliards).
Sa méthode
Sa méthode d'escroquer est très efficace. Selon nos confrères de Jeune Afrique, Zoheir Wazni après avoir encaissé l’argent emprunté auprès de ces grands établissements, il aurait organisé la faillite de ses entreprises. C’est le cas de cinq des sociétés qui composent son holding, le groupe Hallegro : Siplast (actif dans la fabrication des matières plastiques), Siparco (cosmétique), Atol (lessive), Semco (producteur de l’eau minérale Fontaine) et EDS (distribution).
« Ces sociétés ont déposé le bilan après avoir bénéficié de prêts, cela peut être un acte volontaire, indique une source qui suit cette affaire de près. Et c’est la raison pour laquelle la Société générale a déposé une plainte pour banqueroute frauduleuse, occasionnant l’arrestation de Wazni et son placement sous mandat de dépôt. » Les mêmes procédés frauduleux étaient utilisés dans la présentation des garanties.
Un exemple. « Il a morcelé les parkings d’un grand immeuble [Gallieni] qu’il possède dans la capitale, aux environs de l’état-major des armées sénégalaises, pour en faire des titres fonciers surévalués, avant de les donner en garantie aux banques », poursuit la source de Jeune Afrique.
Les conséquences de ses actes
Selon nos confrères de Jeune Afrique, les agissements de Zoheir Wazni ont causé au sein des établissements bancaires qui lui ont prêté de l’argent un petit séisme dont les ondes de choc n’ont pas encore fini de se faire ressentir. Contactée par Jeune Afrique, la direction de BOA au Sénégal n’a pas voulu s’exprimer sur le sujet. Mais Laurent Basque, le directeur général de cette filiale du groupe BMCE Bank, areconnu récemment dans la presse marocaine que toutes les banques qui accompagnaient le groupe de Wazni « ont été obligées de déclasser leurs encours pour se conformer à la réglementation bancaire ». BOA au Sénégal a ainsi vu son coût du risque progresser de 90 % au premier semestre de cette année par rapport à la même période en 2014. Les contrecoups de cette hausse ont affecté le résultat net de la banque, qui a baissé de 8,6 %, s’établissant à 1,7 milliard deFCFA.
À la SGBS, la situation est comparable. L’année dernière, au cours d’une conférence de presse, la filiale du groupe français Société générale révélait pour son exercice 2014 des pertes d’un montant de 36,4 milliards de F CFA. Leur ampleur en avait laissé plus d’un perplexe. « Cette contre-performance est liée à l’octroi d’importants crédits à des clients ayant subi des événements malheureux et indépendants de leur volonté ; ou à des personnes peu scrupuleuses dont certaines disposent d’un patrimoine conséquent construit au fil de leur partenariat avec la banque », avait alors assuré le conseil d’administration. Zoheir Wazni figurait-il sur la liste de ces « personnes peu scrupuleuses » ?
Interrogée par Jeune Afrique à ce sujet, la direction de la communication de la SGBS dit « préférer ne pas se prononcer puisque l’affaire est pendante devant la justice ». Toujours est-il que la filiale locale de Société générale n’a pas mis beaucoup de temps à saisir la justice, en déposant une plainte, le 12 mai, avec constitution de partie civile, contre Zoheir Wazni pour escroquerie et banqueroute simple et frauduleuse. Placé sous mandat de dépôt, celui-ci a été, par la suite, condamné en première instance.
Bénéficiant aujourd’hui d’une liberté provisoire, l’homme d’affaires a interjeté appel devant la cour d’appel de Dakar. Mais ses déboires judiciaires ne semblent pas près de connaître leur épilogue. Loin s’en faut! Banque Atlantique vient d’ailleurs d’engager une procédure de saisie immobilière portant sur près d’une dizaine de ses titres fonciers, tous situés au cœur du quartier du Plateau, à Dakar, qu’il avait donnés en garantie d’un prêt contracté pour le compte de ses différentes sociétés en 2012.
Ses complices
L’homme possède un important patrimoine foncier disséminé en grande partie dans la région de la capitale sénégalaise révèle Jeune Afrique.
Poursuivant, nos confrères soulignent qu'il était peu connu du grand public avant que cette affaire d’escroquerie n’éclate. Né à Kaolack, il y a soixante-deux ans, au cœur du bassin arachidier, Zoheir Wazni est, d’après certains, l’un des entrepreneurs d’origine libanaise les plus fortunés de sa communauté. Auparavant, ses affaires étaient en effet florissantes, soutenues par quelques-unes de ses entreprises telles que Siplast et Siparco ainsi qu’une myriade de sociétés immobilières (SCI Nour, Jupiter, Soleil…).
Cet entrepreneur prospère a-t-il bénéficié de complicités ? Naguère, il n’hésitait pas à user de son carnet de chèques pour s’acheter le silence et la protection des puissants, soutient notre source, qui ajoute : «C’est un personnage qui se croyait intouchable et qui pensait que l’argent pouvait ouvrir toutes les portes. Il obtenait tout ce qu’il voulait. » À l’évidence, le vent a tourné pour le «Madoff sénégalais », aujourd’hui perclus de dettes.
Celui qui est surnommé par nos confrères de Jeune Afrique de Don Corleone sénégalais, Madoff local, Grand Caïd… est un véritable danger public. Arrêté, placé sous mandat de dépôt puis libéré, Zoheir Wazni doit à nouveau faire face à la Justice pour une affaire de contrefaçon l’opposant à un concurrent. Mais si ce libanais est connu des sénégalais, c'est parce qu'il a escroqué les banques locales. De la SGBS à la Banque Atlantique en passant par la Bank Of Africa, Wazni doit officiellement une ardoise de 22 milliards répartis comme suit : (SGBS, 8,9 milliards de F CFA), à Bank of Africa (BOA) au Sénégal (6 milliards) et à Banque Atlantique Sénégal (6,85 milliards).
Sa méthode
Sa méthode d'escroquer est très efficace. Selon nos confrères de Jeune Afrique, Zoheir Wazni après avoir encaissé l’argent emprunté auprès de ces grands établissements, il aurait organisé la faillite de ses entreprises. C’est le cas de cinq des sociétés qui composent son holding, le groupe Hallegro : Siplast (actif dans la fabrication des matières plastiques), Siparco (cosmétique), Atol (lessive), Semco (producteur de l’eau minérale Fontaine) et EDS (distribution).
« Ces sociétés ont déposé le bilan après avoir bénéficié de prêts, cela peut être un acte volontaire, indique une source qui suit cette affaire de près. Et c’est la raison pour laquelle la Société générale a déposé une plainte pour banqueroute frauduleuse, occasionnant l’arrestation de Wazni et son placement sous mandat de dépôt. » Les mêmes procédés frauduleux étaient utilisés dans la présentation des garanties.
Un exemple. « Il a morcelé les parkings d’un grand immeuble [Gallieni] qu’il possède dans la capitale, aux environs de l’état-major des armées sénégalaises, pour en faire des titres fonciers surévalués, avant de les donner en garantie aux banques », poursuit la source de Jeune Afrique.
Les conséquences de ses actes
Selon nos confrères de Jeune Afrique, les agissements de Zoheir Wazni ont causé au sein des établissements bancaires qui lui ont prêté de l’argent un petit séisme dont les ondes de choc n’ont pas encore fini de se faire ressentir. Contactée par Jeune Afrique, la direction de BOA au Sénégal n’a pas voulu s’exprimer sur le sujet. Mais Laurent Basque, le directeur général de cette filiale du groupe BMCE Bank, areconnu récemment dans la presse marocaine que toutes les banques qui accompagnaient le groupe de Wazni « ont été obligées de déclasser leurs encours pour se conformer à la réglementation bancaire ». BOA au Sénégal a ainsi vu son coût du risque progresser de 90 % au premier semestre de cette année par rapport à la même période en 2014. Les contrecoups de cette hausse ont affecté le résultat net de la banque, qui a baissé de 8,6 %, s’établissant à 1,7 milliard deFCFA.
À la SGBS, la situation est comparable. L’année dernière, au cours d’une conférence de presse, la filiale du groupe français Société générale révélait pour son exercice 2014 des pertes d’un montant de 36,4 milliards de F CFA. Leur ampleur en avait laissé plus d’un perplexe. « Cette contre-performance est liée à l’octroi d’importants crédits à des clients ayant subi des événements malheureux et indépendants de leur volonté ; ou à des personnes peu scrupuleuses dont certaines disposent d’un patrimoine conséquent construit au fil de leur partenariat avec la banque », avait alors assuré le conseil d’administration. Zoheir Wazni figurait-il sur la liste de ces « personnes peu scrupuleuses » ?
Interrogée par Jeune Afrique à ce sujet, la direction de la communication de la SGBS dit « préférer ne pas se prononcer puisque l’affaire est pendante devant la justice ». Toujours est-il que la filiale locale de Société générale n’a pas mis beaucoup de temps à saisir la justice, en déposant une plainte, le 12 mai, avec constitution de partie civile, contre Zoheir Wazni pour escroquerie et banqueroute simple et frauduleuse. Placé sous mandat de dépôt, celui-ci a été, par la suite, condamné en première instance.
Bénéficiant aujourd’hui d’une liberté provisoire, l’homme d’affaires a interjeté appel devant la cour d’appel de Dakar. Mais ses déboires judiciaires ne semblent pas près de connaître leur épilogue. Loin s’en faut! Banque Atlantique vient d’ailleurs d’engager une procédure de saisie immobilière portant sur près d’une dizaine de ses titres fonciers, tous situés au cœur du quartier du Plateau, à Dakar, qu’il avait donnés en garantie d’un prêt contracté pour le compte de ses différentes sociétés en 2012.
Ses complices
L’homme possède un important patrimoine foncier disséminé en grande partie dans la région de la capitale sénégalaise révèle Jeune Afrique.
Poursuivant, nos confrères soulignent qu'il était peu connu du grand public avant que cette affaire d’escroquerie n’éclate. Né à Kaolack, il y a soixante-deux ans, au cœur du bassin arachidier, Zoheir Wazni est, d’après certains, l’un des entrepreneurs d’origine libanaise les plus fortunés de sa communauté. Auparavant, ses affaires étaient en effet florissantes, soutenues par quelques-unes de ses entreprises telles que Siplast et Siparco ainsi qu’une myriade de sociétés immobilières (SCI Nour, Jupiter, Soleil…).
Cet entrepreneur prospère a-t-il bénéficié de complicités ? Naguère, il n’hésitait pas à user de son carnet de chèques pour s’acheter le silence et la protection des puissants, soutient notre source, qui ajoute : «C’est un personnage qui se croyait intouchable et qui pensait que l’argent pouvait ouvrir toutes les portes. Il obtenait tout ce qu’il voulait. » À l’évidence, le vent a tourné pour le «Madoff sénégalais », aujourd’hui perclus de dettes.
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