Le Sénégal a rendez-vous avec son destin ce jeudi 19 avril avec, d’une part, la mise en perspective historique du vote de la loi afférente au parrainage et, d’autre part, l’examen du projet de modification de l’article L.57 du code électoral.
Faisant partie des rares formations politiques sénégalaises qui s’acquittent de leurs obligations au plan administratif en publiant régulièrement ses états financiers, l’Union pour un Mouvement Progressiste ne peut que saluer l’idée de poser une sorte de filtre pour assainir le Landerneau et nettoyer les écuries d'Augias. C’est relativement à cette nécessité de rationalisation qu’au début de la 5e République, Charles de Gaulle avait inspiré le parrainage par les élus. La loi a fait son chemin en France depuis lors. Plusieurs fois, dans l’Hexagone, on a tenté, aussi bien sous Nicolas Sarkozy que sous François Hollande, d’imposer un parrainage populaire en remplacement du parrainage par les élus. En 2013, le président Hollande, après avoir reçu les propositions de la commission dirigée par l’ex-Premier ministre Lionnel Jospin, avait préconisé de renoncer à cette énième réforme qui n’emportait pas l’adhésion de la classe politique française. Le même sort avait été réservé au rapport de la commission Balladur montée 5ans plus tôt.
Toutes choses égales par ailleurs, le chef de l’Etat, Macky Sall, dans le droit fil de la tradition de consensus qu’il a héritée de ses prédécesseurs, doit, à défaut de recueillir l’agrément de son opposition, surseoir à cette loi. Ne pas adopter cette expectative pourrait ajouter au climat de méfiance maladive qui existe depuis plusieurs années déjà entre la majorité et ses adversaires le poids d’un contentieux électoral de l’ampleur de ceux qu’on a connus dans les années 80, avant l’avènement du Code consensuel de 1992 dit Code Kéba Mbaye.
Devant pareille occurrence, l’intelligence de Abdou Diouf, puis de Me Wade, a été de lâcher du lest. Le premier avait nommé un général ministre de l’Intérieur pour désamorcer la bombe, le second avait nommé un inspecteur général d’Etat à la tête du département en charge de l’organisation des élections. Même le président Léopold Sédar Senghor, au lendemain de la crise sociale et universitaire de mai 1968, avait instauré le multipartisme en faisant voter une loi sur les quatre courants.
C’est dire que par-delà cette polémique qui a trait au parrainage, le Sénégal a besoin de surmonter toutes ses contradictions pour se concentrer sur l’essentiel.
A l’opposition et à une certaine société civile, également, nous mettons en garde contre toute attitude jusqu’au-boutiste. Il ne sert à rien d'hériter d'un pays déstabilisé. Il incombe à cette opposition de contre-proposer un modèle devant contribuer à cette nécessité de rationalisation agitée déjà alors que Cheikh Tidiane Sy était ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur sous Abdoulaye Wade.
Ainsi, nous sollicitons de la mouvance présidentielle le retrait de ce projet de loi et engageons vivement l’opposition, qui a boycotté les travaux de la commission sur le processus électoral managée par l’ambassadeur Seydou Nourou Bâ, à accepter une main tendue du prédisent de la République devant l’urgence de consolider « ce commun vouloir de vie commune », qui transcende tous les clivages et contingences.
Déthie Ndiaye
Financier et Doctorant en Relations Internationales et Diplomatie
Président du parti Union pour un Mouvement Progressiste (UMP-Sénégal)
Faisant partie des rares formations politiques sénégalaises qui s’acquittent de leurs obligations au plan administratif en publiant régulièrement ses états financiers, l’Union pour un Mouvement Progressiste ne peut que saluer l’idée de poser une sorte de filtre pour assainir le Landerneau et nettoyer les écuries d'Augias. C’est relativement à cette nécessité de rationalisation qu’au début de la 5e République, Charles de Gaulle avait inspiré le parrainage par les élus. La loi a fait son chemin en France depuis lors. Plusieurs fois, dans l’Hexagone, on a tenté, aussi bien sous Nicolas Sarkozy que sous François Hollande, d’imposer un parrainage populaire en remplacement du parrainage par les élus. En 2013, le président Hollande, après avoir reçu les propositions de la commission dirigée par l’ex-Premier ministre Lionnel Jospin, avait préconisé de renoncer à cette énième réforme qui n’emportait pas l’adhésion de la classe politique française. Le même sort avait été réservé au rapport de la commission Balladur montée 5ans plus tôt.
Toutes choses égales par ailleurs, le chef de l’Etat, Macky Sall, dans le droit fil de la tradition de consensus qu’il a héritée de ses prédécesseurs, doit, à défaut de recueillir l’agrément de son opposition, surseoir à cette loi. Ne pas adopter cette expectative pourrait ajouter au climat de méfiance maladive qui existe depuis plusieurs années déjà entre la majorité et ses adversaires le poids d’un contentieux électoral de l’ampleur de ceux qu’on a connus dans les années 80, avant l’avènement du Code consensuel de 1992 dit Code Kéba Mbaye.
Devant pareille occurrence, l’intelligence de Abdou Diouf, puis de Me Wade, a été de lâcher du lest. Le premier avait nommé un général ministre de l’Intérieur pour désamorcer la bombe, le second avait nommé un inspecteur général d’Etat à la tête du département en charge de l’organisation des élections. Même le président Léopold Sédar Senghor, au lendemain de la crise sociale et universitaire de mai 1968, avait instauré le multipartisme en faisant voter une loi sur les quatre courants.
C’est dire que par-delà cette polémique qui a trait au parrainage, le Sénégal a besoin de surmonter toutes ses contradictions pour se concentrer sur l’essentiel.
A l’opposition et à une certaine société civile, également, nous mettons en garde contre toute attitude jusqu’au-boutiste. Il ne sert à rien d'hériter d'un pays déstabilisé. Il incombe à cette opposition de contre-proposer un modèle devant contribuer à cette nécessité de rationalisation agitée déjà alors que Cheikh Tidiane Sy était ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur sous Abdoulaye Wade.
Ainsi, nous sollicitons de la mouvance présidentielle le retrait de ce projet de loi et engageons vivement l’opposition, qui a boycotté les travaux de la commission sur le processus électoral managée par l’ambassadeur Seydou Nourou Bâ, à accepter une main tendue du prédisent de la République devant l’urgence de consolider « ce commun vouloir de vie commune », qui transcende tous les clivages et contingences.
Déthie Ndiaye
Financier et Doctorant en Relations Internationales et Diplomatie
Président du parti Union pour un Mouvement Progressiste (UMP-Sénégal)
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