De retour au bercail, Bamalick Thiombane alias « Soufyno » brise le silence : « Je n’ai jamais fui le Sénégal et je ne dois un copeck à qui que ce soit ! »

Que n’a-t-on lu ou entendu sur le concepteur de la marque de haute couture griffé « Soufyno Moda » ? En effet, une folle rumeur a couru, il y a quelques années, faisant état que Bamalick Thiombane (à l’état civil) a fui le Sénégal pour des créances qu’il aurait dû à certaines personnes, notamment son ex épouse entre autres personnalités. Ce que balaie d’un revers de main ce jeune « self made man » Sénégalais, qui s’enorgueillit d’avoir eu l’outrecuidance d’installer son label somme toute achalandé en plein cœur de Rome, « alors que ce n’était pas évident ». Croisé dans un célèbre établissement hôtelier où il a pris ses quartiers, « Soufy » comme le surnomment affectueusement ses proches, a accepté de se prêter à notre jeu de questions réponses.


De retour au bercail, Bamalick Thiombane alias « Soufyno » brise le silence :  « Je n’ai jamais fui le Sénégal et je ne dois un copeck à qui que ce soit ! »
Que devient « Soufyno », cela fait un bail que vous avez mis la clé sous le paillasson. Il se dit que vous aviez fui le Sénégal, que s’est-il passé ?

(Il écarquille les yeux, apparemment stupéfait, se redresse du fauteuil avant de répondre) Il ne s’est rien passé. En réalité, j’étais retourné en Italie et je continue de vaquer à mes occupations. Je suis là devant vous, sain et sauf. Je ne me plains pas, du tout alors, « alkhamdoulilah, sant Serigne Touba »

Mais bizarrement, on ne voit plus cette chaine de boutiques « Soufyno » qui essaimait sur Dakar …

(Il coupe) Je dois à la vérité d’avouer que nous avons vécu des moments difficiles au Sénégal. Je dis, nous parce que « Soufyno», pour votre gouverne, c’est toute une équipe, un ensemble de jeunes Sénégalais entreprenants, dont des femmes, qui, partageant des vertus, c'est-à-dire cette envie de participer à l’émergence du Sénégal, gagnaient honnêtement leur vie à travers la firme. Vous conviendrez avec moi que des difficultés, on en croise. Il s’y ajoute que lorsque j’implantais cette chaine de boutiques « Soufyno », j’étais encore jeune, je n’avais que 23 ans et j’étais euphorique. Je veux dire par là que j’ai investi une manne assez considérable sans réfléchir. Et comme on dit en économie, il n’ya pas d’investissement sans risque. A un moment, nous étions confrontés à d’énormes difficultés, notamment dans la production qui coute les yeux de la tête parce que nous sommes reconnus pour un travail soigné, racé… « Soufyno », ce n’était pas seulement la haute couture, parallèlement nous avions crée des plateaux de haute facture, des évènements, des spectacles qui faisaient courir le tout Dakar. Je fais allusion par exemple au fameux défilé de l’équipe nationale de football, puis nous avons fait défiler Yékini, Sanekh entre autres célébrités. Par rapport à ses ennuis auxquels nous étions confrontés, vous conviendrez avec moi qu’il y’avait, à l’époque, une récurrence des coupures d’électricité et cela avait des incidences sur nos revenus. Suite à de mûres réflexions, nous avons fini par exporter nos produits vers l’Italie et à Genève, entre autres pays de l’Hexagone. Notre clientèle reste la même, elle vient jusqu’en Italie pour passer des commandes.

D’aucuns ont laissé entendre que vous aviez fui le Sénégal pour avoir eu une brouille avec votre ex épouse. Il se dit même que vous étiez tellement endetté que vous aviez pris vos cliques et vos claques pour retourner en Europe. Qu’est ce qui s’est réellement passé ?

Vous savez ce qui est important dans ce bas monde futile et périssable, c’est d’avoir la conscience tranquille et je suis quitte avec ma conscience. Je n’ai jamais fui le Sénégal et je ne dois un copeck à qui que ce soit. Et puis, la personne de Bamalick Thiombane n’est pas importante, l’essentiel reste la compétence, les prédispositions, les produits que je propose aux gens. Dites, pourquoi nos boutiques sont aussi achalandées (je touche du bois !), ceux qui achètent ne sont quand même pas dupes.

Vous étiez à un moment l’habilleur des « Lions » de football, mais cela avait suscité tollé, mais également un différend entre vous et Pape Fall de « Amy Boutique ». Vous l’auriez court-circuité ?

(Eclat de rires) J’ai eu des échos de cela mais pour ceux qui l’ignorent encore, Pape Fall est un papa pour moi. Il fait partie de ceux qui m’ont baptisé avant de me voir grandir pour éclore. C’est une vieille connaissance de mon père. Nous ne pouvons pas être concurrents. Je m’étais déplacé, à l’époque, le rendre visite pour lui expliquer comment j’ai été choisi par certains joueurs pour les habiller. Des membres de la fédération sont venus me voir pour me dire que des joueurs de l’équipe nationale avaient jeté leur dévolu sur la marque « Soufyno ». Je vais vous raconter une anecdote : « à l’époque, Elhaj Diouf m’avait pris par la main pour me conduire auprès du chef de l’Etat, Me Abdoulaye Wade. Et il dira au Président : « ki mo gnouy solal » (c’est lui notre habilleur) et du coup, le bruit a couru et mes pourfendeurs ont interprété cela comme quoi j’avais manœuvré pour être le sponsor des « Lions » alors que tel n’a jamais été le cas. Dieu m’est témoin. J’ai eu à discuter de tout cela avec mon papa, Pape Fall. Comme disait le chanteur Souleymane Faye, je cite : « les gens ont besoin de parler, il faut les laisser parler ! » Je vous ai tantôt dis que je suis quitte avec ma conscience. Sans prétention, le maire de Rome, qui est un connaisseur en termes de haute couture a eu à visiter ma boutique implanté à Rome. Séduit, il m’a dit tout heureux : « vous êtes le futur ! » Ce compliment m’a galvanisé. Depuis, je me décarcasse comme pas deux et je n’ai d’yeux et d’oreilles que d’offrir un éventail de produits qui répondra aux exigences du marché.

Quelles sont alors vos perspectives, est ce que l’on peut s’attendre à une réouverture des boutiques « Soufyno » à Dakar ?

Pour le moment, je laisse le temps au temps, comme a-t-on coutume de dire, mais sachez que cela fait partie de nos projets. Retenez tout simplement que Bamalick Thiombane reste un jeune Sénégalais qui a osé miser sur l’excellence. Comme je vous l’ai tantôt ma personne n’est pas importante, car j’estime travailler pour la postérité ; je veux dire par là que même si je venais de passer de vie à trépas la marque « Soufyno » continue son chemin. Je peux, modestie mise à part, m’enorgueillir d’avoir été « self made man » formé à bonne école au pays de Danté avant de flirter avec la crème de la mode mondiale. Voilà grosso modo !
Lundi 2 Décembre 2013




1.Posté par mane le 02/12/2013 17:09
yanala yalla sunou borom djegueul sama wadji... rouss naniou di weer domou adama



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