Le ministre de la Police de Papouasie-Nouvelle-Guinée s’est dit “profondément troublé” par la une du 6 janvier du plus grand journal du pays, le Papua New Guinea Post-Courier. On y voit un groupe d’hommes armés de machettes qui exhibe ce qui ressemble à un pied humain coupé. Bien qu’il n'y ait pas d’image de véritable consommation du cadavre, l’un d’eux semble faire un geste de léchage tout en tenant ces lambeaux de pied devant la caméra.
Une affaire familiale qui dégénère
Des images qui paraissaient représenter des “actes horribles de cannibalisme”, a commenté le ministre Peter Tsiamalili, et qui ont choqué le pays. Une confrontation violente entre deux frères a dégénéré, conduisant à une issue tragique”, a-t-il détaillé à l’AFP. “Le conflit a vu des villageois prendre parti, aboutissant finalement à l’assassinat atroce du frère aîné par le cadet.”
La police a retracé les images jusqu’au district de Goilala, dans l’intérieur de la jungle du pays, et celles-ci dateraient d’un mois. La vidéo dont sont extraites ces images n’est toutefois devenue virale que dans les derniers jours.
L’affaire, déjà choquante, prend un aspect bien particulier en Papouasie-Nouvelle-Guinée, où le cannibalisme était encore pratique par certaines ethnies jusqu’au début du XXe siècle, en général pour des raisons rituelles.
Du cannibalisme, mais rituel
Peter Tsiamalili a déclaré dans un communiqué distinct daté du 5 décembre que “cette barbarie ne nous définit pas en tant que peuple ou nation”: “Ces actions barbares commises par un groupe de jeunes choquent non seulement notre conscience collective, mais représentent également une grave menace pour les valeurs sociétales qui nous unissent [...]. De tels actes d’inhumanité sont intolérables et constituent un défi majeur à notre humanité commune.”
Le sujet est délicat, dans le pays ; on peut évoquer le petit scandale diplomatique provoqué par Joe Biden, quand il a évoqué en avril dernier son oncle “dévoré par des cannibales” en 1944.
L’histoire de l’oncle de Joe Biden
“Il pilotait des avions monomoteurs, des vols de reconnaissance au-dessus de la Nouvelle-Guinée” avait raconté le président, alors en campagne. “Il s’était porté volontaire parce que quelqu’un n’avait pas pu venir. Il a été abattu dans une zone où il y avait beaucoup de cannibales en Nouvelle-Guinée à l’époque. On n’a jamais retrouvé son corps.”
Une anecdote fortement nuancée par des diplomates et des universitaires de Papouasie-Nouvelle-Guinée, qui ont rappelé que si le cannibalisme avait bien été pratiqué par certains peuples mélanésiens, il n’était pas forcément banalisé. Et qu’on ne peut imputer à leurs ancêtres les 79.000 soldats américains portés disparus durant la Seconde Guerre mondiale.
-
Trump dit qu'il a "probablement" influencé la décision de Meta sur le fact-checking
-
Que sont les notes de contexte que Meta veut mettre en place?
-
"C'est cool", commente Musk après le revirement de Meta sur le fact-checking
-
Meta met fin à son programme de fact-checking aux Etats-Unis
-
Fonds dégagés pour indemniser les victimes des manifestations au Sénégal : "C'est un détournement de deniers publics [...] Ceux qui l'ont fait, répondront de leurs actes"(Barthélémy Dias).