Cybercriminalité : La prospective, élément essentiel pour juguler le fléau


Face  la cybercriminalité qui a connu des proportions inquiétantes ces dernières années, l’école nationale de police a pris les choses en main en initiant sa 42 ème promotion sur les enjeux d’un tel fléau. Une conférence a été organisée dans l’enceinte de l’établissement sur le  thème  « la  police  face  aux défis  de  la cybercriminalité. »
avec comme conférenciers le Professeur Abdoullah CISSE,  avocat et  spécialiste du cyber droit, et le  Docteur Mouhamadou LO,  Conseiller Juridique à  l'ADIE.
Pour l’avocat au barreau de Dakar, pour pouvoir gérer la cybercriminalité il faudra toujours faire une analyse prospective, tout en regrettant qu’elle ne soit pas développée dans notre pays.
« La prospection n’est pas développée dans notre société et c’est la cause principale de notre sous-développement. Une société qui se développe c’est celle qui anticipe l’avenir. Et le plus gros risque qui la guette c’est d’être surprise par les événements. On continue à gérer le présent et le passé, mais pas l’avenir », dira-t-il.
L’absence de prospection, dira-t-il d’ailleurs, est liée  « quasiment à notre statut d’ancien colonisé, le Sénégal n’a pas d’institut de prospective 56 ans après l’indépendance, même si le Premier président Senghor était membre du premier institut de prospective. »
Cependant, indique-t-il, « aujourd’hui on a plus de choix. On gère la cybercriminalité en faisant l’analyse prospective. Il faut toujours avoir un point de départ et déterminer ensuite sa compétence; on doit se dire c’est quoi le visage de la cybercriminalité et à partir de l’État des lieux, savoir comment garantir la souveraineté. Personne au monde n’a la solution parce que la révolution numérique a surpris tout le monde, la cybercriminalité vous plonge dans un monde où on n'a plus le choix, tout ce qui se faisait traditionnellement se fait avec les nouvelles technologies. »
Dr Mouhamadou Lo, ancien Président de la Commission de Protection des Données Personnelles qui faisait une présentation sur « les pratiques policières et la protection des données à caractères personnels » à la suite de Me Cissé, a fait savoir que les forces de l’ordre ont l’obligation de faire de la prospective. « Vous ne courrez plus derrière les délinquants dans les rues de Dakar, mais vous êtes dans les systèmes d’informations. La plupart de crimes et délits ont un lien direct avec les nouvelles technologies de l’information et de la communication. » Il précisera pour conclure, « que les forces de  l’ordre sont aussi concernées par la loi sur la protection des données à caractère personnel »
Vendredi 22 Avril 2016




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