Conflit foncier dans la vallée du fleuve : Les fusils tonnent, le sang coule pour 20 mille hectares de terre


Conflit foncier dans la vallée du fleuve : Les fusils tonnent, le sang coule pour 20 mille hectares de terre
La réunion du conseil rural de Fanaye d’hier matin a tourné à l’affrontement entre partisans et adversaires de l’octroi d’une superficie de 20 mille hectares à un promoteur privé italien. Bilan provisoire : un mort et quatorze blessés graves.

(Envoyé spécial) - Ce que l'on craignait à Fanaye s’est, malheureusement, produit : partisans et adversaires du président de la communauté rurale, Karrasse Kane, se sont affrontés à l’arme blanche. Le bilan est lourd : un mort et 14 blessés graves.
A l’origine, un projet d’installation d’une plantation d’éthanol par des ressortissants italiens. Un projet pour lequel, le conseil rural a attribué 20 mille hectares aux investisseurs venus du pays de Dante. Mais, un projet qui n’a pas l’assentiment de tous les conseillers ruraux, même s’il a la faveur du Pcr et de ses partisans. La diaspora s’y est mêlée. De l’Afrique centrale et même de l’Europe, des ressortissants du village sont venus prêter main forte aux populations locales hostiles au projet. Manifestations et contre-manifestations se sont enchaînées. Rendant l’atmosphère encore plus électrique. Aussi, c’était l’équilibre de la terreur. L’escalade a atteint son paroxysme, hier, avec la mise à sac du siège de la communauté rurale qui a été réduit en poussière.

Tout est parti de la convocation du conseil rural par le Pcr. Ce dernier est venu accompagner d’une cinquantaine de personnes pour assurer sa sécurité. Ces dernières voulant accéder à la salle où se tenaient les délibérations se sont heurtées au refus des conseillers qui étaient déjà en salle. Les accompagnants du Pcr ne l’ont pas entendu de cette oreille. Ils se sont mis à donner des coups sur les portes. Sabres et pistolets ont été sortis des fourreaux. Des coups de feu ont tonné. Ce qui a occasionné la mort d’un jeune homme d’une trentaine d’années et 14 blessés dont cinq graves, parmi lesquels le chef de village de Dimatt, Oumar Abdoul Kane, ainsi que le deuxième vice-président du Conseil rural, Haby Kane. Ils ont été évacués et pris en charge au poste de santé de Fanaye où ils ont reçu la visite du préfet de Podor. Selon des informations dont dispose Wal Fadjri, un des blessés a perdu un doigt dans les échauffourées.

Quid du Président du conseil rural, Karrasse Kane ? Il a été l’otage des populations pendant une quarantaine de minutes. N’eût été l’intervention des forces de l’ordre qui l’ont escorté de Fanaye à Diagnoum, sa vie aurait été en danger.

Au chapitre des dégâts matériels, on note que la maison communautaire a été réduite en gravats. Le mobilier (fauteuils, chaises) n’a pas non plus échappé à la furie des protagonistes. Débordés, les gendarmes de Podor ont appelé des renforts à Dagana. Au moment où nous prenions congé des lieux, ce sont trois camions remplis d’agents de la Légion de gendarmerie d’intervention (Lgi) qui quadrillaient le village, en particulier, le domicile du Pcr, Karrasse Kane.

Aujourd’hui, la situation est lourde de dangers à Fanaye où partisans et adversaires du projet se regardent en chiens de faïence. D’où l’urgence, pour l’Etat, de prendre la mesure de la situation pour éviter le pire.

Abou KANE

( WALF )
Jeudi 27 Octobre 2011




1.Posté par laplume le 27/10/2011 09:02
Comment brader les terres de ses compatriotes, sans une large concertation qui, de toutes façons, aurait abouti au même résultat : NON A LA COLONISATION DE NOS TERRES PAR LES EUROPEENS ET LES MOURIDES !

Car si cette pilule passe, Abdoulaye Wade va lâcher sa horde de nouveaux riches mourides sur les terres de la Vallée.

La Terre appelle le Sang !

2.Posté par morel le 27/10/2011 09:07
J'ai suivi de trés prés cette situation depuis le début, et il faut dire que cet affrontement était prévisible compte tenu de l'entêtement de Karas Kane et de la détermination de la population. Il est temps que les autorités politiques et religieuses prennent les choses en main, pour nous éviter d'autres victimes innocentes.

3.Posté par deug le 27/10/2011 09:55
Tant que karasse sera president, rien ne se fera a Fanaye. Les gens ne l'aiment pas, c'est tout. Ces terres du dieri ne sont meme pas cultivables, elles n'interessent que les politiciens qui tirent les ficelles derriere les manifestants car ils en etaient secretement attributaires avec l'ancien pcr. Ce partage n'a ete inscrit nulle part mais ils ont des actes signes alors qu'ils ne jamais pouvoir cultiver ces terres. Ils attendent l'extension des villages pour speculer.

4.Posté par sama suuf le 27/10/2011 15:31
Deug, cette affaire de terres est plus profonde que ce que tu es en train de dire. Les populations ne s'y opposent parcequ'elles n'aiment pas karasse. C'est fallacieux comme argument. Qui a fait de karasse le PCR de Fanaye?

5.Posté par jaya le 27/10/2011 17:38
L'accaparement des terres est devenu un phénomene courant dans ce pays les propriétaires sont impuissants face aux autorités administratives et locales. Ce qui s'est passé à Fanaye est un début de révolte et de refus pour tous les victimes de l'expropriation des terres au profit des firmes étrangères. Aux collectivités locales de Ross-Béthio, Ndiaye, Ronkh et Mbane vous êtes avertis. Laisser les terres aux populations paysannes ils n'ont que ca pour survivre dans ce sénégal politique. A bon entendeur Saluuuuuuuut.



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