Compagnie Sénégal Airlines : La fuite en avant ? ( Mamadou Lamine SOW )


Compagnie Sénégal Airlines : La fuite en avant ? ( Mamadou Lamine SOW )
Compagnie Sénégal Airlines :
La fuite en avant ?
Dans un monde en pleine concurrence et où la compétition économique internationale prend une tournure particulière sur le terrain commercial, le développement des échanges inter régionaux apparait alors comme une nécessité incontournable.
On assiste partout à la constitution de vastes zones de libre-échange et à l’émergence des marchés communs à l’échelle régionale et sous régionale : espace CEDEAO, espace UEMOA à l’instar des grands marchés européens, asiatiques, ou américains, où il est acquis que le commerce extérieur doit d’abord se faire entre voisins.
Les perspectives de développement des compagnies aériennes africaines n’échappent pas à cette logique appuyée par les plus hautes autorités internationales et africaines compétentes comme l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale, la Commission Africaine de l’Aviation Civile, l’Union Africaine.
Face à ces exigences de compétitivité internationale, les Etats africains, devant l’impérieuse nécessité d’apporter des réponses à la fragilité structurelle de l’industrie du transport aérien en Afrique, ont déclaré à Yamoussoukro, la nouvelle politique aéronautique fondée sur la coopération, la gestion, et le financement.
Ainsi les Etats africains ont clairement exprimé leur volonté d’union et reconnaissent que le transport aérien reste indispensable à la réalisation de celle-ci.
Or donc, l’évolution des actes nous révèlent trois faits qui interpellent nos consciences : la compagnie African Sky basée à Lomé au Togo ne peut étendre ses opérations aériennes dans la capitale sénégalaise faute d’obtention des droits de trafic, ensuite l’Etat Mauritanien ferme son espace aérien à la compagnie nationale Sénégal Airlines, dans la même foulée, le Mali et le Burkina Faso sont conviés à la table de renégociation des accords aériens avec le Sénégal, enfin, la compagnie nationale Sénégal Airlines envisage d’établir un hub à Abidjan où sa présence continue de faire l’objet d’une vive polémique sur fond de règlements de comptes politiques entre proches de Gbagbo propriétaires de la compagnie Air Ivoire en dépôt de bilan et pro Ouattara taxés d’anti patriotisme.
Dans ce grand flux, nous sommes en droit de nous interroger : Où allons-nous ? Quels avenirs pour nos pavillons nationaux ? Ne risquons-nous pas d’être emportés par ces contradictions stériles ?
Ces interrogations prennent d’autant plus de relief que la réaction de la compagnie nationale Sénégal Airlines lors de son entrée sur le marché au mois de Janvier dernier est une réaction naturelle, un reflexe d’auto défense que tout transporteur nouvellement entrant dans un marché concurrentiel est tentée d’avoir pour prendre un avantage sur ses concurrents.
Et c’est bien cela le mal naturel dont souffre actuellement le transport aérien africain : le PROTECTIONISME des Etats.
Le souci permanent de sauvegarder les intérêts de leurs compagnies aériennes a conduit la plupart des Etats africains à restreindre et parfois à interdire l’accès de leur territoire aux compagnies étrangères voire africaines, alors que le constat économique révèle que ce protectionnisme exacerbé et l’absence de coopération freinent le développement du transport aérien et du tourisme.
Ce repli est un réflexe, une première tentation ; mais il demeure suicidaire face à une tendance planétaire irréversible. Il nous faut convaincre ce réflexe, il nous faut évoluer tout en restant fidèles à nous-mêmes, fidèles à la manière dont nous voulons continuer à vivre ensemble, avec les nouveaux outils techniques et technologiques et les nouvelles capacités d’entreprendre qui sont à notre disposition.
Pour faire réussir sa compagnie nationale, le Sénégal, devra capitaliser sur ses atouts et gérer de manière responsable ses problèmes tout en restant lucide, sans perdre son âme.
De toute manière, si nous prenons une décision qui risquerait de nuire à un concurrent, nous devrons nous attendre à des représailles à la hauteur de l’agression (économique). A ce titre les fronts ouverts contre l’Agence communautaire ASECNA, la Mauritanie, le Togo, la Belgique et dans une moindre mesure le Mali et le Burkina Faso sont improductifs et ne font que nuire à l’image du Sénégal et aux rapports de bon voisinage que nous devons préserver.
Le transport aérien africain se doit de s’adapter à son environnement économique non encore intégré, mais qui n’a d’autres choix que de l’être par l’accroissement des échanges interrégionaux dont il ne faudrait surtout pas porter entrave.
Est-il encore besoin de rappeler l’œuvre des véritables hommes d’Etats, ces visionnaires qui ont rendu l’Afrique UNE en mettant en commun leurs droits de trafic pour créer l’inoubliable multinationale Air Afrique ? Nous ne pouvons, ni ne devons faire moins que ceux là, c’est un rendez vous avec l’histoire.
Dans ces conditions, il est indiqué à Sénégal Airlines de mettre en place des stratégies de concurrence conforment aux lois et règlements communautaires, en faisant preuve d’une grande ingéniosité et en usant des facteurs découlant du marché comme : le contrôle de l’attribution des créneaux horaires, des fréquences, du contrôle de l’accès au service d’escale, des salons d’accueil et d’attente, ou aux systèmes informatisés de réservation ;
Il ne lui est pas interdit d’user des comportements d’éviction plus difficiles à identifier et à combattre, par la grille tarifaire, l’amélioration de la qualité du service, le développement des programmes de fidélisation de la clientèle, le développement de partenariats, de partages de code, de politiques de fréquences appropriées, de politiques d’économies de lignes et de réduction des couts…
Aujourd’hui, Sénégal Airlines pourrait tirer meilleur parti des avantages commerciaux et opérationnels que confère sa présence sur le marché de l’Afrique de l’Ouest, à condition de revoir sans délai certaines de ses orientations majeures en termes d’objectifs et de stratégie.
Ce marché présente un caractère à la fois étroit et instable ; c’est un marché sur lequel les transporteurs qui ne sauront pas maintenir leur performance au niveau requis par la concurrence disparaitront plus ou moins rapidement, à l’instar d’Air Mauritanie, Air Ivoire, Air Sénégal International.
A défaut d’une réorientation stratégique, des contre-performances subséquentes pourraient avoir raison de sa présence sur ce marché pour plusieurs raisons.
D’abord, Sénégal Airlines a avant tout besoin d’une consolidation stratégique, elle est sevrée d’un partenariat stratégique digne de ce nom ; Fly Emirates arab est une compagnie aérienne opérant sur un modèle particulier. Elle ne fait partie d’aucune alliance stratégique mondiale, elle ne partage aucun concept, ni vision, ni valeur avec notre pavillon national, il est illusoire de penser le contraire. Cette absence de partenaire stratégique est néfaste à la poursuite de ses opérations.
La compagnie Brussels filiale de LH (Lufthansa) tête de pont de l’alliance Star alliance, dispose de moyens conséquents pour développer sa stratégie d’accaparement d’une part non négligeable du trafic régional, (elle envisage même d’assurer la desserte de l’atlantique nord au départ de l’Afrique de l’Ouest) et si on y prend garde elle pourrait affaiblir durablement toutes les compagnies locales de la sous-région.
La compagnie Air France/KLM leader de l’alliance Sky team a décidé cette semaine d’entreprendre la relance d’Air Ivoire en tant que futur partenaire stratégique ce qui ferait de cette dernière une sérieuse concurrente de Sénégal Airlines qui souhaite se développer à Abidjan.
Dans ses conditions, Sénégal Airlines gagnerait à signer avec Brussels, un accord de partenariat stratégique avec prise de participation, à défaut de la RAM (victime du printemps arabe) qui est en restructuration avant privatisation.
Ce partenariat pourrait offrir des avantages au niveau des couts, ainsi qu’au niveau de la commercialisation grâce à une utilisation efficiente des ressources qui pourraient être mises en commun. La participation à la consolidation internationale est salutaire.
Ensuite, dans l’état actuel des choses, il n’y a pas objectivement au Sénégal, de place pour deux compagnies aériennes majeures (une domestique, Air Téranga et une régionale, Sénégal Airlines).
La compagnie nationale devra se doter d’un réseau équilibré et d’une flotte adéquate du type bi turbopropulseur (ATR42-500) par exemple pour la desserte domestique et de voisinage (Praia, Nouakchott, Bissau, Banjul). Tourisme et transport aérien sont consubstantiels, le développement de la desserte touristique nationale des petits et moyens tours opérators devrait être inscrit parmi les destinations prioritaires car elles sont pourvoyeuses de trafic donc facteurs de progrès avec Cap Skirring en Casamance, Djoudj à Saint Louis, Niokolo Koba à Tamba…
Ce dynamisme lui permettra de prendre quelques points sur la concurrence ce qui aura pour effet de renforcer ses hubs et constituer un intérêt stratégique pour les compagnies majors étrangères en tant que feeder, en vue d’un futur positionnement dans une alliance mondiale.
Sous ce rapport, l’ouverture de la ligne historique et à fort potentiel Dakar-Paris qui constituait environ 40% du chiffre d’affaire de la compagnie Air Sénégal International participerait grandement à l’amélioration de la trésorerie de Sénégal Airlines qui doit sans tarder procéder à l’évaluation de cette route et à son chiffrage économique en vue de son exploitation.
La sécurité aérienne commence à devenir une préoccupation majeure des clients de Sénégal Airlines avec la recrudescence des incidents techniques causant des irrégularités d’exploitation préjudiciables aux passagers.
La sécurité est, d’une manière générale l’ensemble des mesures (entretien, maintenance, formation) qui visent à réduire le risque aérien ; son cout pourrait sembler improductif, cependant elle reste le socle de la qualité du service en termes de ponctualité, et de régularité qui constituent la première demande de la clientèle.
L’absence du poste de responsable, d’ un officier préposé à la sécurité aérienne et rattaché à la Direction Générale dans l’organigramme de la compagnie est incompréhensible. Une sécurité défaillante ternie l’image de l’entreprise, dégrade sa compétitivité et anéantit l’effort que des femmes et des hommes s’évertuent chaque jour sans relâche à bâtir ; or, il est long et couteux de refaçonner une image dégradée.
Il est par ailleurs, important dans les futures discussions relatives aux accords bilatéraux sur les services aériens ou leurs révisions, de mettre un accent particulier sur les avantages réciproques, les chances égales, l’accès équitables aux marchés et de cultiver des avantages d’égale valeur économique aux deux partenaires pour des partenariats gagnant-gagnant car pour réussir.
Il faut savoir et pouvoir jouer avec les mêmes règles de jeu et les mêmes cartes que ses concurrents. La réussite d’une entreprise comme Sénégal Airlines réside dans trois éléments : augmentation du trafic, accroissement du chiffre d’affaire, et évolution de la flotte, et pour être viable, elle devra naturellement dépenser moins que ce qu’elle ne gagne, ses plans doivent alors s’articuler autour de ces principes fondamentaux.
La compagnie Sénégal Airlines est , à l’instar de ses concurrentes de la sous région, confrontée à la fois aux pressions de la concurrence et aux contraintes financières dues au renchérissement des couts du carburant (environ 35% des charges d’exploitation), au besoin en capitaux, aux difficultés de pénétration du marché, à la surcapacité structurelle engendrée par un faible trafic courtisé par une pléthore de micro compagnies, aux charges d’exploitation croissantes…
Face à ces écueils qui érodent son potentiel de profit, il est alors nécessaire d’adopter un style de gestion de nature à apporter satisfaction par la recherche de gains de productivité à tous les niveaux y compris les personnels et la flotte et éviter tout gaspillage en procédant systématiquement à une politique de réduction des couts et plus particulièrement les couts de structure peu productifs.
Sénégal Airlines doit avoir la claire conscience que ses perspectives d’avenir résident dans ces facteurs essentiels pour son essor : des actions de coopération ciblée (partenariat stratégique, accord interline, partage de code…), des mesures de gestion avisée (par plus de performance et peut être moins d’élégance), le développement de nouveaux moyens de financement (étant dans une logique de croissance, elle doit avoir les moyens pour financer sa croissance).
En tout état de cause, les effets de déperdition croisée observée ça et là, entrainent des pertes sur chiffre d’affaire d’environ (25 à 30%) cela ne peut ni ne doit durer. Remplacer l’élégance par la performance, permettrait à Sénégal Airlines de s’affranchir durablement d’un malentendu collectif et de s’éloigner des investissements à fonds perdu.
Mamadou Lamine SOW
soolamine@yahoo.fr
tel : +221 77 237 00 17
Mercredi 27 Juillet 2011
Mamadou Lamine Sow




1.Posté par Ibc le 27/07/2011 21:18 (depuis mobile)
Je bouge souvent dans la région avec Senegal Airlines. C'est bon. Régulier et à l'heure.
Sérieusement je ne trouve pas de problème (pour l'instant).

Soutenons-les sinon ce sont d'autres compagnies qui feront le travail au détriment de l'intérêt du Senegal:
Air Burkina, Air Mali, Air Mauritanie (tunisair), sn brussel, etc...

2.Posté par hale le 27/07/2011 21:54
Il parait que l'ONU a deconseillé ses employés de prendre Senegal Airlines du fait d'un manque de securité . Donc .Senegal Airlines doit s'améliorer dans ce domaine .

3.Posté par l le 27/07/2011 23:37
la multiplication des incidents nuit à la sécurité et à l'image

4.Posté par papu le 27/07/2011 23:49
Senegal Airlines n'est pas une compagnie nationale.Elle appartient a Karim Wade.
C'est inadmissible que tous les droits de trafics soient octroyés a cette seul compagnie.
Personne d'autre ne peut plus investir dans le transport aérien...Et,simplement parce-que Karim Wade doit réussir dans un secteur ou il n' a aucune expérience.
Tous les sénégalais du métier sont isoles et snobes.

5.Posté par Omar le 28/07/2011 02:17
est ce que ce que fait Air Senegal int. (vis a vis de brussels airlines & Sky airlines) est "illégal"?

Ne pensez vous pas que certaines compagnies de la sous région ont plus besoin de nous (aeroport de dakar) que nous avons besoin d'eux, dans la mesure où notre emplacemet est plus stratégique? Et dans cette mesure, ces actes poses par Air Sen Int, trouveraient leurs justifications...

Merci d'eclairer ma lanterne

6.Posté par fatoundiguel le 28/07/2011 09:46
cettecie ne pas allez loin car il n ont recruter les elements qu il faut vous les avez laisse en radee au profit d autres a cause du copinage la secrtetaire du dg une soularde une ex employeeagt decomptoir de la defunte saudia airlines qui passer sont a boire du whisky et chivasavec les saudien c est pas normal alors l assistantede l ex a si est au chomage tres professionnelle avec bcp d experiences
reccruter les bons commerciaux pour la bonne mache de la cie massa a way

7.Posté par rosebiayediatta le 28/07/2011 09:50
s fumeuese de joint des cigarettes sur cette cie des tiagas comme la celebre aminata lo des promovntes que des sobes qui couchent avec tous lesdirecteurs decies
massaway

8.Posté par didi le 28/07/2011 09:53
desfumeuesde joint d cigarettes des tiagas comme la celebre amina lo respos des promoventes
des sobes rie n que des sobes qui couchent avec tous les directeurs des cies massa way

9.Posté par lol le 28/07/2011 10:36
Omar, si tu pense que les autres compagnies de la sous - région ont plus besoin de nous que nous n'avons besoin d'eux, tu te trompes lourdement. Si notre emplacement est stratégique à quoi cela nous sert - il pour le moment puisque Sénégal Airlines se débat toujours pour décoller. Ne soyons suffisants! on a toujours besoin d'un plus petit que soi.

10.Posté par fidèle lectrice le 28/07/2011 19:07
La gestion d'une compagnie aérienne n'est que le reflet de celui de son pays d'origine à l'instar de South Africa Airways, Egypt air, la RAM, Tunisair qui tiennent le coup en dépit du printemps arabe).
A république bananière, gestion bananière !!!

11.Posté par rama le 29/07/2011 10:39
rose biaye khawma khana yaw ndiago nga?yaa ngi mére dé!!!aminata lo mola gueune,gueune sa ndéye!!idiote de permiere classe

12.Posté par appathia le 29/07/2011 20:56
ey amina lo changel wa taiba sakh warou naniou ani ...

13.Posté par Citoyen le 30/07/2011 01:21
En interdisant à des compagnies étrangères la desserte de Dakar, l'état sénégalais expose Sénégal Airlines à la réciprocité. A très court terme, interdire la concurrence produit des petits bénéfices par des tarifs plus élevés.
Mais à long terme, c'est un obstacle au développement et à la compression des coûts permise par les économies d'échelle et une bonne gestion. Dommage.



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