Burkina: déplacements de populations après des menaces d'incursion jihadiste à Djibo


De nombreux habitants de Djibo, importante ville du nord du Burkina Faso, fuient depuis quelques jours leurs habitations après des menaces d'incursion jihadiste, ont indiqué mardi à l'AFP des sources locales.

"Depuis samedi matin, quasiment toute la ville est en mouvement. Certains se sont rendus dans le camp du détachement militaire pour demander (à s'y) réfugier" a expliqué un habitant joint a l'AFP.

Dimanche, les habitants de Djibo ont manifesté devant le camp militaire de la ville pour demander "sécurité et protection", a poursuivi la même source.

Ces déplacements et cette manifestation font suite à un "ultimatum de quelques jours" lancé par des individus armés qui ont fait irruption dans la ville vendredi, a-t-il expliqué.

"Les terroristes ont donné l'ordre aux habitants de vider certains quartiers, pour se regrouper dans un ou deux autres quartiers, sous peine d'être exécutés la prochaine fois" a confirmé un autre habitant.

"Lors de cette incursion, deux personnes ont tuées. Les habitants ont donc déserté les quartiers. Certains se sont rendus au camp de l'armée où ils espèrent être en sécurité", a-t-il poursuivi.

"Depuis longtemps, il y a des incursions dans la ville, avec parfois des victimes, mais c'est la première fois qu'il y a autant de déplacements", a-t-il ajouté.

Chef-lieu de la province du Seno, Djibo est sous blocus des groupes jihadiste depuis plusieurs années. La ville accueille de nombreux déplacés internes fuyant leurs villages menacés par les jihadistes.

Sa population est passée de 60.000 habitants à plus de 200.000 en cinq ans, selon les estimations.

L'armée burkinabè organise de façon irrégulière des convois sécurisés pour le  ravitaillement de la ville.

Depuis 2015, les attaques de groupes jihadistes ont fait plus de 26.000 morts civils et militaires, selon l'ONG Acled qui répertorie les victimes de conflits dans le monde.

La situation ne cesse de se dégrader: plus de 15.500 personnes ont été tuées depuis le coup d'Etat de septembre 2022 qui a porté le capitaine Ibrahim Traoré au pouvoir, dont plus de 6.000 depuis le début de l'année, toujours selon Acled.
Mardi 17 Septembre 2024
Dakaractu



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