Le 8 novembre 2024, l’Ambassade des États-Unis a organisé une visite de presse exclusive au Musée des Civilisations Noires à Dakar, pour explorer le Pavillon des États-Unis de la Biennale de Dakar. Cet événement a offert aux médias l’occasion de rencontrer les sept artistes américains exposant dans ce pavillon, dont Sonya Clark, Chase Johnson, Ya La´Ford, Ayana V. Jackson, Chelsea Odufu, Adrian L. Burrell et Justen Leroy.
Le thème central de l'exposition, évoqué par les artistes eux-mêmes, est celui du sillage, une métaphore puissante pour décrire à la fois le passé et les traces laissées par les événements marquants de l’histoire. Le sillage, c'est le réveil des mémoires, le deuil des ancêtres disparus et la quête de sens dans un monde traversé par le changement climatique et les défis environnementaux.
Comme l'a expliqué l'un des curateurs, le financement de l'exposition a été rendu possible grâce à une collaboration entre la Biennale de Dakar, l'Ambassade des États-Unis, la Mellon Foundation et l'initiative *Arts and Embassies* du Département d'État. Ces soutiens ont permis de réunir un groupe d'artistes dont les œuvres incarnent non seulement la mémoire des ancêtres mais aussi les luttes actuelles liées à l'environnement, en particulier en Afrique, où les effets du changement climatique sont de plus en plus visibles sous forme d'inondations et de sécheresses.
Les œuvres des artistes exposés témoignent de la force du lien entre l'Afrique et la diaspora. Sonya Clark, par exemple, a une connexion particulière avec le Sénégal, ayant travaillé à la fois aux États-Unis et au Sénégal. Son travail, tout comme celui d'Adrian Burrell, Chelsea Odufu, et Chase Johnson, puise dans des récits personnels et familiaux qui abordent l’histoire de l’esclavage, la réconciliation avec les racines et la préservation de l’identité dans un monde en perpétuelle mutation.
Une idée forte qui ressort des échanges avec les artistes est celle de la déstigmatisation de l’identité. À travers leurs œuvres, ils invitent le public à réfléchir sur la manière dont la colonisation, les religions et l’histoire ont redéfini les liens entre les individus et leurs origines. Comme l’a souligné Sonya Clark, l’importance de l’identification à ses racines, notamment africaines, ne peut être négligée, et il est essentiel de renouer avec ces traditions spirituelles et culturelles.
L’artiste a évoqué l’idée de "réveiller" les ancêtres et de les porter avec fierté à travers l’histoire. En parlant de l’ADN et de l’héritage des ancêtres, elle a rappelé que chaque génération porte en elle les traces de ses prédécesseurs. « Nous sommes la plénitude de tous nos ancêtres », a-t-elle dit, soulignant que le véritable voyage est celui qui consiste à rester connecté à ses racines, même en traversant les océans.
Cette exposition n’est pas seulement un dialogue artistique, mais un appel à l’unité et à la reconnexion. Elle s'inscrit dans une vision plus large de renforcer les liens entre l'Afrique et la diaspora, et de redécouvrir ensemble des histoires communes. Le message qui émerge de cette rencontre est clair : peu importe où l’on se trouve dans le monde, il est essentiel de rester fidèle à ses origines, de célébrer son identité et de construire des ponts entre les cultures.
À travers leur art, ces sept artistes illustrent la manière dont l’histoire, la mémoire collective et les défis contemporains se rencontrent dans un dialogue puissant entre le passé et le présent. Et, en effet, comme l’a conclu l’un des intervenants, "le sillage devient un rythme qui fait naître la vie et l'espoir."
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