Attouchements et pédophilie: « El H. A. Ba me caressait et frottait parfois mon sexe et mes seins. » (confidences de S. Diallo, 15 ans).


Né en 2002, El H. A. Ba a été renvoyé devant la chambre criminelle par le juge du 5ème cabinet pour être jugé. Élève et apprenti tôlier domicilié à Rebeuss, il est poursuivi d’attouchements, manipulation d’images pornographiques en vue d’actes sexuels, pédophilie, détournement ou tentative de détournement de mineure et violences et voies de fait au préjudice de l’adolescente S. Diallo âgée de 15 ans lorsque les faits se produisaient. Si la chambre criminelle suit la réquisition du parquet, le mis en cause encourent 5 ans de réclusion criminelle. En effet, les faits remontent courant 2021 à Reubeuss. 



Devant la barre, El H. A. Ba a contesté tous les chefs d’accusation.

« Nous sortions ensemble depuis 2020. Je ne lui ai jamais fait mal. Elle est venue chez moi à plusieurs reprises», a d’emblée indiqué l’accusé. Interpellé sur les circonstances de leurs entrevues, il a expliqué n’avoir jamais agi contre la volonté de la potache.

« Quand elle venait à la maison, on s’asseyait à la devanture de la maison. Elle entrait dans ma chambre de temps à autres. Il ne se passait rien. Je n’ai pas pratiqué d’attouchements sur elle», a soutenu El H. A. Ba.

Pour sa part, l’adolescente S. Diallo a confirmé avoir eu une relation avec le prévenu.

« Il me jalousait et c’est ce qui l’a poussé à me violenter. Je n’arrive pas à compter le nombre de fois qu’il m’a violenté parce qu’on se battait régulièrement. Je suis allée le voir dans sa chambre à plusieurs reprises», a dit la fille.

Entendu à la barre, le père de la jeune fille M. S. Diallo a raconté avoir, à plusieurs reprises, alerté le jeune homme pour qu’il laisse sa fille tranquille mais celui-ci n’a jamais cédé.

« C’est sa grand-mère qui s’occupe d’elle. Elle se charge de son éducation. D’ailleurs, c’est sa maman et sa grand-mère qui m’ont renseigné de ses entrées nocturnes au domicile. Je l’ai interrogé pour savoir où elle allait mais elle n’a rien voulu me dire. S. Diallo utilisait mon téléphone pour y communiquer avec son copain via WhatsApp. Quand j’ai découvert le numéro expresso, il n’y avait pas de nom. Je l’ai appelé pour lui dire de laisser ma fille tranquille parce qu’elle était encore mineure. J’ai aussi intimé l’ordre à ma fille de ne plus partir voir le jeune homme. Mais à ma grande surprise ils continuaient à se voir. J’ai violemment infligé une correction à S. Diallo pour la contraindre à arrêter de voir le jeune homme. J’ai par la suite vu les parents du jeune homme pour leur demander de parler avec leur fils. J’ai amené S. Diallo à Keur Massar pour l’éloigner du jeune El H. A. Ba mais elle fuguait à chaque fois pour revenir à Rebeuss chez sa grand-mère afin de pouvoir le rencontrer à nouveau», a souligné M. S. Diallo.



Revant sur les violences subies, la jeune fille a expliqué que l’accusé le brutalisait du fait qu’elle ne le renseignait pas de ses déplacements.

« Il me violentait lorsque je sortais avec mes copines sans l’aviser», a soutenu la fille pour qui, à chaque fois qu’elle se deplaçait chez le jeune homme c’est parce que ce dernier l’appelait à le rejoindre.

« On était souvent dans sa chambre. On flirtait. Il me caressait et frottait parfois mon sexe et mes seins. », a relaté la fille.

Il ressort des débats d’audience que l’adolescente fréquentait régulièrement la petite sœur de son petit copain de même génération. Le mis en cause se servait de cet avantage pour pouvoir entrer directement en contact avec sa petite amie.



Dans sa réquisition, le ministère public a d’abord relevé l’irresponsabilité des parents dans l’encadrement de leur fille. Le maitre des poursuites a relevé la matérialité des faits liés à la pédophilie confortés par les aveux du prévenu. Pour les violences et voies de fait, elles sont établies selon le procureur qui invite en définitive la chambre à reconnaître El H. A. Ba coupable. Il a requis 5 ans de réclusions criminelles.



Dans sa plaidoirie, la défense s’est appuyée sur l’âge de son client qui était encore mineure au moment des faits.

« C’est une relation amoureuse tumultueuse avec beaucoup de tiraillements. Notre client était mineur âgé de 16 ans au moment où il sortait avec l’adolescente et il ignorait que c’est interdit du fait qu’il est lui aussi enfant», a déclaré l’avocat de El H. A. Ba qui relève le manque de preuve pour caractériser l’infraction sur les violences et les voies de fait.

« Il n’y a aucun certifat médical confortant l’infraction », a indiqué le conseil. Sur les actes de pédophilie, la robe noire s’est voulue claire en exposant la loi sur cette infraction pour tirer d’affaire le mis en cause.

« Nous ne sommes pas dans des cas où la loi a édifié», a-t-il dit. Pour ce qui est du détournement de mineure, la défense s’est fondée sur la fuite de responsabilité des parents pour refuter la charge.

« Elle passait son temps toute seule. Ses parents n’avaient aucune surveillance sur elle. On ne peut pas reprocher à notre client le détournement de mineure si la fille n’avait aucune contrainte à sortir pour aller retrouver El H. A. Ba. », a déclaré un autre avocat de la défense qui a demandé  l’acquittement purement et simplement de El H. A. Ba pour absence d’élément objectif.

« Il est en prison depuis 3 ans. Il en a souffert pour des faits qui n’existent pas. », a conclu l’avocat. Le ministère public qui a repris la parole a tenu à clarifier un point essentiel lié sur l’âge de l’accusé qui avait 17 ans lors des faits selon ses avocats.

« Si c’est cela la chambre n’est pas habilité à juger El H. A. Ba. Un document versé dans le dossier montre qu’il était âgé de 18 ans en 2020 », a expliqué le maitre des poursuites qui réitère la matérialité des charges qui pèsent sur le mis en cause.

Le tribunal a fixé le délibéré au 06 août prochain…
Mardi 16 Juillet 2024
Moussa Beye



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