Après avoir préfinancé 632 véhicules pour l’Etat, Cheikh Amar court derrière son argent

L’histoire des véhicules d ela Présidence révèle d’autres secrets. L’homme d’affaires Cheikh Amar avait préfinancé à travers son holding l’acquisition de 636 véhicules. L’ancien régime est parti sans lui avoir réglé la note.
On en sait un peu plus sur l’affaire des voitures volées à la présidence de la République. Du moins pour ce qui concerne les véhicules pick-up neufs livrés durant la période électorale. Le Quotidien a appris de sources proches du Palais qu’au départ, la société Holding Amar de l’homme d’affaires Cheikh Amar s’était engagée à livrer un lot de 632 véhicules à l’Etat du Sénégal. Un lot que le président de la République sortant, Me Abdoulaye Wade avait commandé à coups de milliards au patron du Holding Amar qui était destiné à la Gendarmerie nationale, à la présidence de la Républi­que, aux chefs de village et autres présidents de conseil rural. Arrivés au Sénégal par le Port de Dakar, les véhicules ont été exposés à l’école de police, en attendant d’être acheminés vers l’intérieur du pays, pour certains.

D’autres sources, cette fois-ci, logées au ministère de l’Intérieur confirment dans les détails qu’un quota de 100 véhicules devait être remis aux pandores, 80 voitures sur les 632 étaient destinées à la présidence de la République. Le reste aux chefs de village et autres présidents de conseil rural comme promis par le prédécesseur de Ma­cky Sall juste avant la Présiden­tielle du 26 février. Et, l’homme d’Affaires Cheikh Amar a mobilisé ses «fonds propres», à la commande du pouvoir défait le 25 mars dernier. Cependant, des sources concordantes contactées par Le Quotidien précisent que M. Amar «n’a, jusque-là, reçu aucun sou».

En fait, le président directeur général de Tse avait réceptionné, en début février dernier, les véhicules importés par lots et qu’il a mis à la disposition du ministère de l’Intérieur, qui lui a fait une décharge. Toutefois, des autorités ont voulu faire «main basse» sur certaines de ces voitures, avant destination. L’on apprend même que des dignitaires du pouvoir sortant en voulaient au patron de la société Holding Amar qui avait «refusé de livrer à quiconque d’autre que le ministère de l’In­térieur».

Mais, l’ancien chef de l’Etat a pu offrir certaines de ces voitures à des amis et autres proches. Mais surtout des dignitaires du régime libéral déchu, ont pu obtenir «de manière indue» des voitures de la présidence de la République. Ce sont, sans doute, ces biens étatiques qui ont fait l’objet de saisie. Le contrôle routier enclenché ces derniers jours par la police a ainsi permis de mettre la main sur certains des véhicules offerts par Me Abdoulaye Wade. Les services de sécurité ont été officiellement activés. La chasse aux présumés voleurs se poursuit.