Achoura à Kolda : Préparatifs dans la spéculation des prix des denrées...


Les préparatifs pour la fête d'Achoura vont bon train à Kolda accompagnés d'une spéculation des denrées et des prix. Ainsi, nous avons interrogé les populations sur la préparation du couscous et de la situation actuelle du marché. En ce sens, tous les individus interpellés sur la question estiment que les prix sont devenus chers à l'image de la viande, du poulet. Aujourd'hui, le kg de viande ordinaire est à 3.500 f alors qu'il était à 3.000 f avec une hausse de 500 f CFA. De même que le poulet de chair est compris entre 4.000 f et 5.000 f CFA alors qu'il était à 3.000 f CFA sans parler du mil et du sorgho servant à faire le couscous du soir.
 
 
Dieynaba Diao est une ménagère qui ne cache pas sa surprise devant les prix trouvés ce matin au marché. En ce sens, elle soutient : "j'ai été prise au dépourvue par la cherté de certains aliments de base comme la viande, le poulet ou le mil. Mais nous devons faire avec puisqu'il faut fêter Achoura dans la bonne humeur." Dans la foulée, elle souligne : "j'ai prévu de préparer du couscous à la viande comme chaque année. Mais là, je trouve que le prix du kg de viande est subitement passé à 3.500 f pour une petite ville comme Kolda. D'ailleurs, je trouve que c'est trop sans parler du mil qui est compris entre 500 et 700 le kg et les ingrédients. Ainsi, je dois faire de la gymnastique pour préparer le couscous surtout pour les enfants qui n'attendent que cela le soir."
 
Pour en savoir un peu plus sur ce nouveau prix de la viande, nous avons donné la parole à un boucher. Ablaye S., boucher de son état et entouré de clients soutient que cette cherté ne leur incombe pas, car Kolda est une région d'élevage. À ce titre, il avance :  "nous achetons les vaches à un prix très élevé qui ne nous permet plus de vendre au prix habituel le kg. Et cela est dû souvent à ceux qui viennent des autres régions pour s'approvisionner en proposant des prix exorbitants aux éleveurs. Et de ce fait, il est difficile pour les bouchers koldois d'avoir les taureaux au prix habituel, car maintenant les éleveurs ne veulent plus nous vendre."
 
Avec cette situation, les "gorgorlou" koldois risquent de fêter le nouvel an dans la sobriété en occultant une partie de plaisir de ce repas tant prisé par tout le monde. 
 
C'est le cas de Fanta K, la quarantaine environ, voile jaune sur la tête soutient : " avec la situation du marché, je ne vais faire que l'essentiel pour le repas. D'ailleurs, tous les accompagnants de mon repas comme d'habitude ne seront pas au rendez-vous cette année. Ainsi, nous et les enfants allons nous en passer. Notre souhait est de fêter Achoura dans de bonnes conditions, mais nous devons faire avec les moyens du bord..."
 
À cela, il faut ajouter que les moulins sont pris d'assaut depuis hier par les femmes pour la préparation du couscous. Devant un moulin du quartier Saré Moussa, nous rencontrons Amy F. venue moudre son mil. Dans cette dynamique, elle avance que "les prix ne cessent de grimper d'année en année. Et il faut débourser une fortune aujourd'hui pour manger un bon couscous alors que les ménages souvent ne disposent pas de moyens conséquents."
Mardi 16 Juillet 2024
Madou Diallo



Nouveau commentaire :
Facebook Twitter



Dans la même rubrique :