Abdoulaye Balde: "Mon objectif, c’est de renouveler notre victoire à Ziguinchor"

DAKARACTU.COM Ci-dessous l'interview accordée à l"Obs par Abdoulaye Baldé


Abdoulaye Balde: "Mon objectif, c’est de renouveler notre victoire à Ziguinchor"
Vous avez boudé pendant un moment toutes les activités du Parti démocratique sénégalais dont vous êtes l’un des membres du Comité directeur auquel vous n’assistez presque jamais aux réunions. Qu’elles ont été les véritables raisons de cette bouderie ?

Vous savez, dans une période électorale aussi déterminante, comment peut-on se battre pour son parti et le bouder en même temps, c’est paradoxal ! L’heure n’est ni au règlement de comptes ni aux états d’âmes. Tout se discutera après la campagne. Pour le moment, mon objectif c’est de renouveler notre victoire à Ziguinchor, et j’ai la ferme conviction que nous pouvons y parvenir sinous mettons de côté ce qui nous divise pour mettre e, exergue ce qui nous unit. Personnellement, le Président m’a confié des missions dans le cadre de mon ministère qui ne m’ont pas toujours permis de bénéficier d’un emploi du temps flexible. Cependant, j’ai toujours été associé aux prises de décisions à des niveaux stratégiques donc il ne faut pas considérer une absence comme un éloignement. Bien au contraire ! Même si personne n’ignore qu’il y a des gens autour du Président qui ne lui rendent pas service, qui sont de mauvaise foi, et qui supportent mal la proximité du Président avec d’autres membres du Parti aussi méritants soient-ils, nous nous battrons jusqu’au bout parce que la politique doit être avant tout, un combat de conviction. Je crois qu’il y a nécessité de converger les esprits vers nos impératifs de victoire, et compte tenu de l’urgence de mobiliser l’électorat, de faire de ces élections une consécration de nombreuses années de lutte consenties à améliorer le cadre de vie des sénégalais, je préfère donc attendre la fin des élections pour tirer certaines conclusions.

Lors de la campagne du premier tour de la Présidentielle, vous vous êtes enfermé à l’hôtel Kadiandoumagne avec le candidat Macky Sall qui se trouve être le cousin à votre femme. Et le lendemain, la presse locale a fait état de votre possible ralliement à l’Apr. Etiez-vous réellement sur le pied de départ ? Qu’est-ce qui s’est passé réellement ce jour-là à Ziguinchor ?

Ecoutez, il ne s’est rien passé d’extraordinaire sinon qu’un ancien frère de parti, cousin de mon épouse comme vous dites et collègue maire, est venu à Ziguinchor, et tout normalement, nous avons eu des échanges très cordiaux. J’étais très surpris de la tournure qu’a prise cette rencontre. Macky est un des anciens du PDS, nous avons cheminé ensemble dans le gouvernement et nous nous vouons un respect mutuel. Ceci étant, il me connait assez pour savoir que je suis et resterai toujours un homme de conviction. Je ne suis pas de ces hommes politiques qui engagent un électorat dans une bataille, pour du jour au lendemain, leur dire qu’on change de camp. Quelle image cela donnerait-il de la politique ? Je vous renvoie à ma première déclaration du 20 mars 2005, à l’occasion de ma rentrée politique, où j’avais affirmé clairement que je venais pour faire la politique autrement. Ce n’est pas parce que nous sommes des adversaires politiques que nous ne pouvons pas être des amis. Je crois Macky assez intelligent pour ne pas sombrer dans la manipulation. Des esprits mal intentionnés ont voulu créer cette rumeur infondée pour semer la confusion, mais c’est peine perdue ! Je suis un fils de la Casamance, je n’abandonne pas ma famille politique parce que nous sommes en période difficile. C’est justement quand c’est dur qu’on doit se serrer les coudes, qu’on doit se rappeler nos objectifs primaires qui consistent à relever le défi du développement socio-économique du Sénégal. Si j’ai la confiance de mes frères et sœurs de Ziguinchor, c’est parce qu’ils savent quelque part que je porte leurs valeurs. En mes principes de loyauté, de moralité et de fidélité, ils se reconnaissent. En tant que leur maire, ils savent que si je reste avec le Président Wade c’est par pure conviction, parce qu’il s’est engagé à défendre les intérêts du peuple sénégalais et jusque-là c’est ce qu’il s’est outillé à faire. Je crois qu’il y a encore des personnes de bonne foi dans ce pays ! (rires)

Vous aviez évoqué avant la tenue de cette Présidentielle un manque de moyens pour tenir une campagne correcte dans la région du Sud dont vous êtes le patron. Est-ce à dire qu’AbdoulayeBaldé fait l’objet de combat au sein du Pds ? Ou c’est votre leadership qui pose problème ?

Ecoutez, comme je l’ai dit, j’ai réussi à battre campagne grâce à mes amis et contrairement à ce que vous affirmez, j’ai tenu ces propos seulement après avoir gagné. J’aurais aimé être plus soutenu par mon Parti mais je sais que certaines injustices n’émanent pas de la volonté du Président pour la simple raison qu’il n’a eu cesse de me renouveler sa confiance en m’attribuant de hautes responsabilités. Je l’ai dit au lendemain du premier tour, il m’est difficile de travailler dans ces conditions. Je peux vous dire que mes compagnons du PDS et alliés à Ziguinchor et moi-même continuerons à nous battre avec les moyens qui seront à notre portée pour remporter ces élections haut la main ! Je ne vais pas vous apprendre la politique. Vous savez qu’il y a des rivalités inappropriés et inutiles, surtout face un besoin logique et urgent d’unité et de solidarité. Il y a certes eu des malentendus, je peux même dire des frustrations, mais pour ce qui est de ma relation avec le Président Wade, je peux dire que je n’éprouve aucun problème puisqu’il a confiance en mon leadership dans la région de Ziguinchor et ne cesse de le réaffirmer. Maintenant, est ce que je fais l’objet de combat au sein du PDS ? Ecoutez, les partisans voient d’eux-mêmes et je les connais assez lucides pour savoir que le moment est à l’unité, au travail et à la vérité. Tous ceux qui œuvreront dans un sens contraire se retrouveront seuls car tous les masques tomberont ! On dit bien en wolof loudoul deugg dou yagg (ndlr : seule la vérité finit toujours par triompher)

Vous êtes l’un des meilleurs cartographes politiques du pays. D’ailleurs, vous avez eu à dessiner sur demande du Directeur de cabinet du Président de la République d’alors, Idrissa Seck, la carte électorale du pays lors des élections législatives de 2001. Pensez-vous qu’aujourd’hui que le Pds et ses alliés sont assez présents dans les zones stratégiques pour gagner le second tour ?

Je crois que la répartition du vote montre que les actions concrètes posées par le Président de la République en faveur du développement ont été visibles et ressentis aux quatre coins du Sénégal, puisqu’il s’est retrouvé en tête dans la majeure partie des départements. Cela veut aussi dire que la politique de décentralisation menée par le Chef de l’Etat a été un succès puisque dans toutes les régions du pays, il y a eu de grands chantiers, et surtout la création de nouvelles entités territoriales.D’un point de vue stratégique, je considère que la carte politique nous est favorable dans la mesure où les zones à forte concentration d’électeurs sont à notre portée. Dans les villes de Saint-Louis, Ziguinchor, Kolda, Sedhiou, Touba, nous sommes largement devant ! Nous avons fait des scores honorables au Nord et au Sud, au Centre notamment à Kébemer, Kaffrine. Maintenant, compte tenu des adhésions massives que nous sommes entrain d’enregistrer hors caméra, je puis vous dire que la Coalition FAL 2012 est bel et bien en mesure de remporter les départements de Tivaouane, deThiès, de Nioro, etc. Dans tous les cas, notre réserve électorale au nord, dans le sud et à l’est nous permet véritablement de combler des gaps partout ailleurs. Ce que révèle la carte, c’est aussi que notre challenger n’est fort que dans certaines zones à faible concentration d’électeurs, au centre et dans une partie du nord.

Selon quelques indiscrétions, lors de votre rencontre avec le chef de l’Etat au lendemain de votre victoire au premier tour dans la région de Ziguinchor, le Président qui s’est longuement félicité de vos résultats, vous a ensuite proposé le poste de Premier-ministre en cas de victoire au second tour. Est-ce vrai ?
Ce que je puis vous dire, c’est que le Président m’a reçu pour me féliciter et que j’ai quitté cetterencontre avec le sentiment d’avoir été compris et encouragé. J’ai eu l’honneur de bénéficier de ses conseils car comme vous le savez, en matière politique, c’est un vrai stratège. Le Président est un père pour moi, il m’a beaucoup honoré dans ma carrière, je lui serai loyal jusqu’au bout. C’est tout ce que je puis vous dire. Personnellement, je ne cherche pas à remplacer le Premier ministre actuel qui est un ami et qui fait un bon travail.

Comment analysez-vous les revers subis par certains proches du Président dans leurs fiefspolitiques lors du scrutin du premier tour ?

Je pense que la volonté de gagner était bien présente, mais il y a un travail de fond que les responsables politiques se doivent de mener en continu. Il ne faut pas attendre la période des élections pour descendre sur le terrain et commencer à s’enquérir des maux que traversent certaines populations. Le Président a responsabilisé des représentants de chaque région du Sénégal, c’est justement pour qu’ils soient à l’écoute des populations. Je pense qu’il faut saisir ce 2e tour pour se rattraper impérativement en se disant que c’était plus difficile face à 13 autres candidats. Ces élections ont montré que les sénégalais n’ont pas désavoué le Président, puisqu’en plus d’être sorti premier, il a triomphé dans plusieurs régions. Cela prouve aussi qu’il reste juste à renforcer la communication sur la pertinence de choisir encore le Président Wade pour conduire le Sénégal vers l’émergence, et transmettre aux populations le message du Président tel quel.

Comment Abdoulaye Baldé a accueilli les résultats obtenus par le candidat des Fal 2012 du premier tour à Ziguinchor après le traitement qu’on vous a fait subir lors du passage de Wade dans votre fief (On vous avait privé de micro)?

Ecoutez, le premier tour est derrière nous. Nous sommes certes satisfaits mais pas complaisants. Nous avons la conviction et même l’assurance de pouvoir faire beaucoup mieux et le Président m’a reçu plusieurs fois depuis pour m’apporter son soutien. De ce point de vue, ma seule préoccupation c’est de parvenir avec mes frères et sœurs de la Coalition FAL 2012 des quatre coins du Sénégal à une victoire historique.

Votre silence avant et pendant la campagne électorale a fait dire à certains observateurs avertis de la scène politique sénégalaise que vous êtes déjà dans la perspective de l’après Wade, est-ce le cas ? Et pourquoi cette option ?
Vous savez, je ne peux pas passer mon temps à parler dans la presse parce qu’il y a un travail à faire sur le terrain. Pendant que nous travaillions au service des Sénégalais, certains qui n’ont pas de bilan à défendre ou d’électorat à revendiquer ont préféré occuper le micro. Si nous avons gagné Ziguinchor haut la main c’est justement parce que nous n’avons pas failli à nos engagements auprèsdes populations. De la m^me manière, je ne compte pas faillir à mes engagements auprès du Président. Comme je vous ai dit, ma seule préoccupation c’est de fire élire mon candidat.

Aujourd’hui votre candidat et votre ami sont au second tour de la présidentielle, quel sentiment vous anime ?
Il n’y a pas d’équivoque : tout le monde sait que mon candidat est Me Abdoulaye Wade et je suis confiant que le meilleur gagnera, et je jouerai pleinement mon rôle sans sentimentalisme aucun.

Comment vous avez accueilli la décision de Pape Diop de se décharger des finances pour mieux se consacrer à la campagne du second tour ?
Je trouve que la décision du Président Pape Diop est sage et je voudrais la saluer. Je pense que vu la responsabilité et la stature de Pape Diop, qui est la deuxième personnalité de l’Etat, et ancien maire de Dakar, sa place est dans l’arène politique et sa descente sur le terrain nous donne espoir de pouvoir reconquérir Dakar. Et nous allons tous nous y mettre. Moi-même qui vous parle, je n’ai cessé d’aller vers les ressortissants de ma région installés à Dakar pour les inciter à aller voter massivement le 25 mars pour Me Abdoulaye Wade, notre candidat.

Etes-vous prêt à accepter les résultats du scrutin au second tour s’ils ne vous sont pas favorables ?
C’est une question qui ne pose pas à un juriste et à un légaliste. Vous savez que nous sommes des démocrates comme l’atteste la belle tenue des élections. Notre pays a dépassé la période des contentieux post-électoraux et je suis sur que comme en 2000, le vaincu appellera le vainqueur pour le féliciter, car nous avons renforcé notre pole position de démocratie majeure en Afrique et dans le monde.
Samedi 10 Mars 2012
Lobservateur




1.Posté par CapsK le 10/03/2012 02:22
C'est la seule occasion que Dieu nous a donne pour nous debarasser de Wade le monarch.
Senegalais, votons pour le changement. Wade est fini. Il dit qu'il ne veut que 3 ans. nous ne lui donnerons meme pas un mois. Qu'il degage. Vive macky

2.Posté par Ali le 10/03/2012 09:25
Post numéro 1 qu'est ce que tu veux ? La transhumance ? Jamais.



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