APR, faut-il déclencher le plan Vigipirate 1 ?


Au moment où le Président Macky Sall a plus besoin du soutien de son parti, tout se passe comme si celui-ci est atteint d’une ankylose qui le malmène gravement. Qu’on me dise bien où est-ce que ce parti se porte bien ? Qu’on me dise vraiment quelle est la stratégie d’animation, de massification ou la réflexion qui est menée pour affronter le camp d’en face ? Qu’on me dise qu’est-ce qui est fait pour fidéliser les militants ? Quel mouvement voit-on faire le travail qui lui échoit ?
A toutes ces questions, les militants les plus conformistes répondront par une approximation indigne. Les mieux servis vous affirmeront mordicus que tout est rose. Les plus mécontents, eux, diront que rien ne va du tout. Et enfin, les plus lucides qui souhaitent au Président la réussite ; que l’APR a intérêt à se ressaisir.
Nous voulons nous situer dans cette toute dernière catégorie en lançant les signaux d’alerte du plan Vigipirate (nous en sommes à la couleur jaune) qui permettra aux autorités de remettre les militants en scelle et le parti d’attaque. Partant, les militants ne considéreront plus nos responsables comme des «saisonniers politiques » qui ne vont vers eux que quand des élections approchent. Je suis en contact permanent avec les militants, mais j’avoue que si la frustration qui couve actuellement n’est pas apaisée, nous risquons d’avoir des surprises âcres.
Avant d’en arriver là, les responsables du parti doivent comprendre que s’ils peuvent dandiner aujourd’hui, ils le doivent aux militants qui ont porté le combat du Président Macky Sall comme « un Atlas » et à ce dernier dont ils ont intérêt à garder et sauvegarder le fauteuil. Le parti se meurt véritablement, les militants sont essoufflés. Ils n’en peuvent plus de devoir prendre sur eux-mêmes, la massification et l’animation du parti sans que celui-ci les accompagne. Beaucoup, me rétorqueront tout de suite qu’ils parrainent ceci ou cela, qu’ils gèrent une clientèle politique pour le moins affidée. Ce n’est justement pas cela la politique. Quand on pêche les voix ailleurs et qu’on laisse le militant vivre en « un Sisyphe », il finira par se décourager. C’est d’ailleurs ce qui arrive dans l’APR d’aujourd’hui. Les militants sont laissés à eux-mêmes ; aucune information, aucun soutien, ni aucune considération. Alors, le parti est plongé dans une léthargie, un sommeil profond qui engourdit ses membres.
Je répondrais tout de suite à ceux qui vont me dire que le Président Macky Sall est toujours accueilli triomphalement lors de ses visites par des foules innombrables que cela est bien en deçà des capacités des militants. Qu’en plus, il est très facile pour les responsables qui en ont les moyens de mobiliser « des militants alimentaires » mais 2012 a révélé à quoi cela pourrait mener. Ne nous méprenons pas, les gens sont maintenant éveillés et pourrait être roulé dans la farine celui croyait tourner en bourrique la multitude.
Les militants soutiennent jusque-là le Président Macky Sall, mais leur patience commence à s’user. Il faudrait capter leur signal et réagir très vite et en conséquence. Ils sont dans l’anonymat de l’oubli dont ils ont été victimes, sous l’ombre de la marginalisation qui les étreint ou encore cachés derrière un masque de bouderie largement justifiée.
 Nous qui avons élu le Président Macky Sall sommes écœurés de voir que ses programmes bienfaisants et révolutionnaires ont une mauvaise publicité. Nous sommes écœurés de voir qu’en tant que parti au pouvoir nous ne pouvons pas faire l’actualité mais la subissons surtout. Nous sommes écœurés de voir que les ressources humaines qui sont capables de porter la massification et l’animation du parti sont laissées en rade au profit de personnes moins compétentes et à la carrure intellectuelle peu dense. Nous sommes écœurés de voir que les camarades de notre génération qui sont dans les autres partis profitent plus du pouvoir que nous de l’APR. Nous sommes désolés de voir, ô combien de responsables se faire laminés lors des émissions télévisées. Le Président Macky Sall est très mal défendu parce que ceux qui ont un accès facile aux médias ne savent pas jouer le jeu.
Les griefs sont nombreux, toutefois nous préférons laisser chacun juger selon sa conscience de la situation qui prévaut. Ce qui est sûr c’est que si l’APR continue à être gérée comme elle l’est actuellement, elle risque d’être moins performante qu’elle ne devrait l’être.
Du moins c’est l’avis d’un militant qui ne pourrait « souffrir le martyr » de voir le parti qu’il a vu grandir faire une chute « à la Icare » du fait seulement de ces ambitions mal contrôlées et mal orientées, contradictoires ou paradoxales. De ces ambitions qui derrière le voile de la conviction théâtralise les fondamentaux de notre parti.

Maurice Diomaye TINE
Coordonnateur MEER-UGB
Coordonnateur du collectif des MEER universitaires régionaux
Candidat au poste de coordonnateur national du MEER
Lundi 2 Novembre 2015
Dakar actu




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