A Sacré-Coeur, le QG d’Ibrahima Fall plongé dans un calme plat

Le quartier général (QG) de campagne de la coalition Taxaw Temm du candidat Ibrahima Fall, situé à Sacré-Cœur, baignait vendredi en milieu de matinée dans un calme plat, aux antipodes de l’effervescence notée en ces lieux avant le premier tour. Une situation qui avait fini d’indisposer un voisinage finalement ’’soulagé’’ d’en finir avec une ambiance rare sinon inconnue de ces quartiers réputés paisibles.

Sur place, seul un poster géant encore visible de Fall, un des 12 recalés de la présidentielle, témoigne de ce que le leader de la coalition Taxaw Temm avait pris là ses quartiers lors de la campagne pour le premier tour du scrutin présidentiel. Subsiste cependant un minimum d’encombrement, avec ces rares voitures garées devant l’entrée principale du QG. Un coin d’ombre pour le repos des derniers inconditionnels encore présents.

"Vous êtes bien sûr chez Ibrahima Fall, mais il est en réunion avec le chargé de communication. Le seul habilité à parler aux journalistes. Essayez de revenir lundi pour voir mais aujourd’hui, il ne sera pas disponible avant l’après-midi", lance Hélène, la secrétaire.

Il reste que les lieux sont calmes. Un calme si pesant qu’il fait penser à l’ambiance des hôpitaux ou de ces lieux de culte où les âmes perdues cherchent rédemption dans un improbable tête-à-tête avec le Seigneur. Un partisan de Ibrahima Fall qui ne veut pas être cité, témoigne pourtant que "les lieux étaient tout le temps animés lors de la campagne électorale". "Les militants continuent de venir mais pas au rythme d’avant, quand M. Fall était sur le terrain".

"Aujourd’hui, ils ont presque déserté les lieux. Ils ne viennent que rarement les après-midis", révèle-t-il, quelque peu nostalgique. Des propos que le vigile de service semble confirmer par des hochements de tête.

Pour sa part, le voisinage du QG de campagne de la coalition Taxaw Temm accueille avec un certain soulagement la fin de campagne du candidat Ibrahima Fall.

’’Les manifestations sont aujourd’hui de moins en moins fréquentes au niveau de leur siège, ce qui veux dire moins de dérangements et moins d’angoisses car on craint des violences et autres actes de sabotage", note avec satisfaction un ancien militaire.

L’homme, qui a également requis l’anonymat, n’est pourtant pas si indifférent que ça au sort réservé par le premier tour à la candidature d’Ibrahima Fall. Selon lui, il aurait pu avoir ’’un score meilleur que celui qu’il a obtenu avec tout ce qu’il a enduré lors de la campagne électorale’’.

"Nous avons vécu la campagne avec angoisse. Nous nous inquiétions pour lui, Ibrahima Fall, avec les manifestations qu’il essayait de tenir à la Place de l’indépendance’’, raconte sous couvert de l’anonymat un autre habitant de ce quartier de Sacré-Cœur.

’’A un moment donné, nous avons cru que cela allait entrainer des violences jusqu’ici, dans le quartier, mais heureusement cela n’a pas été le cas’’, souligne-t-il.