« Elle a réalisé qu’elle n’aurait pas du vous parler. Vous connaissez les méthodes de Yahya Jammeh ? Il est sans pitié avec ses détracteurs », explique la tutrice de Mariama, au quartier Santhie Sady où Dakaractu s’est rendu pour rencontrer des refugiés Gambiens. Selon des chiffres qui nous ont été communiqués par les autorités communales et qui feront l’objet d’un article, ils sont des centaines à avoir envahi la ville frontalière de Karang.
En classe de terminale, elle fait partie des élèves gambiens qui se sont refugiés à Karang. Après avoir plaidé la cause des étudiants dont les études ont été hypothéquées par le refus de Yahya Jammeh de céder le pouvoir à Adama Barrow, vainqueur de la présidentielle de décembre 2016, Mariama est allée s’enfermer dans une pièce. L’adolescente craint pour sa vie. Et elle n’est pas la seule à « déifier » (encore) le futur ex-président de la Gambie.
De tous les refugiés avec qui nous avons discuté, peu sont ceux qui étaient enthousiastes à l’idée de témoigner face caméra, à visage découvert. « Ce n’est pas sûr, même si nous sommes au Sénégal », tremblote une femme qui refuse catégoriquement que sa fille soit placée sous les feux des projecteurs. « Nous attendons que les choses se tassent pour retourner en Gambie et comme nous ne savons pas encore qui de Jammeh ou de Barrow gagnera ce bras de fer, nous ne devons pas trop nous exposer », se justifie-t-elle.
Prochainement sur Dakaractu, les témoignages vidéo des réfugiés gambiens et de leurs hébergeurs
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