William Bourdon et des avocats américains vont plaider pour Alioune Tine

DAKARACTU.COM   Sauvagement tabassé par des nervis le 23 juin, alors qu’il exerçait son droit constitutionnel de manifestation et de cortège, Alioune Tine, président de la Rencontre africaine de défense des droits de l’homme (Raddho), prépare une riposte à la mesure de l’agression qu’il a subie. A dakaractu qui l’a joint ce dimanche matin, alors qu’il se trouvait à Touba pour donner sa version des faits au khalife général des mourides et à la famille maraboutique, il a confié : « J’ai décidé de mener le combat pour que des actes de barbarie de cette nature ne se reproduisent plus. »

Une plainte va dans les tous prochains jours être déposée auprès du parquet de Dakar pour violence et voie de fait, tentative d’assassinat, agression en bande… Pour plaider en faveur de la victime, de grands noms sont annoncés. L’avocat français William Bourdon, connu dans de grandes affaires comme la plainte pour biens mal acquis déposée en France contre les chefs d’Etat africains Sassou Nguesso, Omar Bongo, Paul Biya et Obiang Nguéma, sera de la partie. L’organisation américaine de défense des droits de l’homme, Human Rights Watch, va commettre des avocats américains et européens pour se joindre à la cause. Au niveau local, le collectif dirigé par Assane Dioma Ndiaye, président de la Ligue sénégalaise des droits de l’homme, va comprendre de grands noms du barreau sénégalais comme Me Boucounta Diallo. Des avocats africains comme Mamadou Konaté, un des ténors du barreau malien, se sont proposés de se joindre au collectif.

Toutes les preuves ont été rassemblées pour appuyer la procédure. Le prof. Amadou Niang a compilé, dans un rapport, tous les éléments médico-légaux. Des films, des photos et des éléments audio ont été réunis pour établir les faits et identifier leurs auteurs de façon irréfutable. Trois personnalités vont être visées par la plainte : Farba Senghor qui a recruté les nervis, Amadou Kane Diallo soupçonné de les avoir encadrés et Bara Gaye, le nouveau président de l’Union des jeunesses travaillistes et libérales (UJTL), pour des propos qu’il aurait tenus devant des témoins pour inciter à l’agression.

L’offensive judiciaire va s’accompagner d’une campagne internationale destinée, dixit Alioune Tine, « à alerter l’opinion internationale sur les dérives de la démocratie sénégalaise et les risques qu’elles font peser sur la stabilité de notre pays. » Pour animer cette campagne, la Fédération internationale des ligues de droits de l’homme (FIDH), Amnesty international, Frontline et l’organisme américain National democratic institute (NDI) entendent s’impliquer sur plusieurs mois.