Silencieux depuis des semaines, WikiLeaks revient. Malgré ses déboires judiciaires, son fondateur Julian Assange a dévoilé, ce jeudi 1er décembre 2011, des centaines de documents émanant de 160 industriels spécialisés dans la surveillance et l’interception des télécommunications implantés dans 25 pays. On y apprend, entre autres, que des régimes autoritaires comme ceux de la Syrie, de la Libye, de la Tunisie ou d’Egypte ont bénéficié de cette technologie pour renforcer leur mainmise.
Sevré d’activité depuis octobre faute de fonds, WikiLeaks vient de reprendre ses publications. A Londres, le 1er décembre, son fondateur Julian Assange a ainsi laissé de côté ses habits de justiciable pour ceux plus amples de « chevalier blanc ». La dernière livraison d’Assange compte quelques centaines de documents provenant de 160 industriels établis dans 25 pays dont le domaine d’activité est la surveillance et l’interception des télécommunications.
Espionnites à tous les étages
Ces outils, à la redoutable efficacité, permettent de surveiller tout un chacun via les téléphones mobiles, les courriels et les traces laissées sur internet. C’est ce que montrent les documents rendus publics par WikiLeaks dévoilant « la réalité d’une industrie de surveillance à grande échelle, une industrie qui vend aussi bien ses équipements aux démocraties qu’aux dictatures pour espionner des populations entières », a expliqué Julian Assange.
Au même moment, en partenariat avec WikiLeaks et son opération SpyFiles, le site Owni.fr publie à Paris quelque 1 100 documents émanant également d’industriels et notamment d’une société française, Amesys, qui avait comme client l’ex-leader libyen Mouammar Kadhafi. C’est ainsi que, selon Owni, sept opposants libyens expatriés en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis, ont vu leurs courriels espionnés par le système Amesys vendu par les Français à la Libye.
Le site Owni déclare avoir répertorié 124 marchands d’armes de surveillance qui, comme les marchands d’armes « traditionnels », se trouvent en très large majorité dans les pays riches et démocratiques : Etats-Unis (32), Royaume-Uni (17), Allemagne (15), Israël (10), France (8), Italie (7)… Les outils vendus par ces entreprises vont de la surveillance internet ou téléphonique jusqu’à des équipements permettant la prise de contrôle d’ordinateurs à distance à l’insu de leurs utilisateurs.
Morale et affaires
Dans la plupart des pays de production, la commercialisation et l’utilisation de ces systèmes sont strictement encadrées. Cependant, rien n’interdit de les vendre à des pays peu scrupuleux. Pourtant destinés à l’espionnage, ces dispositifs ne sont pas considérés comme des armes dont l’exportation est soumise à des lois nationales, européennes ou internationales. Comme le remarque Owni, « ce n’est peut-être pas moral, mais tout à fait légal, en l’état ».
On le sait, morale ne rime que rarement avec affaires et quand il existe un tel vide juridique, comme ici pour les systèmes d’espionnage, il y a fort à parier qu’ils soient nombreux à s’y engouffrer. Contactée par Owni, la société française Amesys qui a équipé la Libye de Kadhafi en système d’interception massive de l’internet, botte en touche : « Amesys est un industriel, fabricant de matériel. L’utilisation du matériel vendu (sic) est assurée exclusivement par ses clients ». Circulez, y’a rien à voir… A part peut-être quand même les 5 milliards de dollars que génèrent, selon WikiLeaks, le juteux marché de la surveillance de masse.
La survenue des « printemps arabes » cette année a également été l’occasion pour les enquêteurs de WikiLeaks et d’Owni de recueillir beaucoup d’informations. Ainsi, s’il était connu que ces armes de surveillance étaient largement utilisées en Chine ou en Iran, les bouleversements qu’ont connu la Tunisie, l’Egypte, la Libye, le Bahreïn ou la Syrie ont permis de prendre toute la mesure de l’utilisation de ces dispositifs pour neutraliser les opposants à ces régimes autoritaires.
Appel aux gouvernements occidentaux
Destinées à l’origine au cercle restreint d’utilisateurs que sont les agences du renseignement américaine et britannique, les armes de surveillance sont dorénavant distribuées à l'échelle mondiale, explique Julian Assange. Cet élargissement motive, selon des experts qui ont élaboré le document WikiLeaks, une régulation de ces technologies. « Les gouvernements occidentaux ne peuvent rester inactifs quand ce type de technologie est en vente », a ainsi insisté Eric King de l’ONG Privacy International.
Le fondateur de WikiLeaks est actuellement sous le coup de poursuites en Suède où il doit répondre d’accusations de viol et d’agressions sexuelles. En résidence surveillée à Londres, il a fait appel contre une décision de l’extrader en Suède. La justice britannique examinera la recevabilité de son appel le 5 décembre.
( RFI)
Sevré d’activité depuis octobre faute de fonds, WikiLeaks vient de reprendre ses publications. A Londres, le 1er décembre, son fondateur Julian Assange a ainsi laissé de côté ses habits de justiciable pour ceux plus amples de « chevalier blanc ». La dernière livraison d’Assange compte quelques centaines de documents provenant de 160 industriels établis dans 25 pays dont le domaine d’activité est la surveillance et l’interception des télécommunications.
Espionnites à tous les étages
Ces outils, à la redoutable efficacité, permettent de surveiller tout un chacun via les téléphones mobiles, les courriels et les traces laissées sur internet. C’est ce que montrent les documents rendus publics par WikiLeaks dévoilant « la réalité d’une industrie de surveillance à grande échelle, une industrie qui vend aussi bien ses équipements aux démocraties qu’aux dictatures pour espionner des populations entières », a expliqué Julian Assange.
Au même moment, en partenariat avec WikiLeaks et son opération SpyFiles, le site Owni.fr publie à Paris quelque 1 100 documents émanant également d’industriels et notamment d’une société française, Amesys, qui avait comme client l’ex-leader libyen Mouammar Kadhafi. C’est ainsi que, selon Owni, sept opposants libyens expatriés en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis, ont vu leurs courriels espionnés par le système Amesys vendu par les Français à la Libye.
Le site Owni déclare avoir répertorié 124 marchands d’armes de surveillance qui, comme les marchands d’armes « traditionnels », se trouvent en très large majorité dans les pays riches et démocratiques : Etats-Unis (32), Royaume-Uni (17), Allemagne (15), Israël (10), France (8), Italie (7)… Les outils vendus par ces entreprises vont de la surveillance internet ou téléphonique jusqu’à des équipements permettant la prise de contrôle d’ordinateurs à distance à l’insu de leurs utilisateurs.
Morale et affaires
Dans la plupart des pays de production, la commercialisation et l’utilisation de ces systèmes sont strictement encadrées. Cependant, rien n’interdit de les vendre à des pays peu scrupuleux. Pourtant destinés à l’espionnage, ces dispositifs ne sont pas considérés comme des armes dont l’exportation est soumise à des lois nationales, européennes ou internationales. Comme le remarque Owni, « ce n’est peut-être pas moral, mais tout à fait légal, en l’état ».
On le sait, morale ne rime que rarement avec affaires et quand il existe un tel vide juridique, comme ici pour les systèmes d’espionnage, il y a fort à parier qu’ils soient nombreux à s’y engouffrer. Contactée par Owni, la société française Amesys qui a équipé la Libye de Kadhafi en système d’interception massive de l’internet, botte en touche : « Amesys est un industriel, fabricant de matériel. L’utilisation du matériel vendu (sic) est assurée exclusivement par ses clients ». Circulez, y’a rien à voir… A part peut-être quand même les 5 milliards de dollars que génèrent, selon WikiLeaks, le juteux marché de la surveillance de masse.
La survenue des « printemps arabes » cette année a également été l’occasion pour les enquêteurs de WikiLeaks et d’Owni de recueillir beaucoup d’informations. Ainsi, s’il était connu que ces armes de surveillance étaient largement utilisées en Chine ou en Iran, les bouleversements qu’ont connu la Tunisie, l’Egypte, la Libye, le Bahreïn ou la Syrie ont permis de prendre toute la mesure de l’utilisation de ces dispositifs pour neutraliser les opposants à ces régimes autoritaires.
Appel aux gouvernements occidentaux
Destinées à l’origine au cercle restreint d’utilisateurs que sont les agences du renseignement américaine et britannique, les armes de surveillance sont dorénavant distribuées à l'échelle mondiale, explique Julian Assange. Cet élargissement motive, selon des experts qui ont élaboré le document WikiLeaks, une régulation de ces technologies. « Les gouvernements occidentaux ne peuvent rester inactifs quand ce type de technologie est en vente », a ainsi insisté Eric King de l’ONG Privacy International.
Le fondateur de WikiLeaks est actuellement sous le coup de poursuites en Suède où il doit répondre d’accusations de viol et d’agressions sexuelles. En résidence surveillée à Londres, il a fait appel contre une décision de l’extrader en Suède. La justice britannique examinera la recevabilité de son appel le 5 décembre.
( RFI)
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