Viol commis avec violence: A. Thioune, les liaisons amoureuses avec la nièce de son épouse, l'acte sexuel et les taches de sang



Âgé de 37 ans, A. Thioune a été attrait, ce 02 juillet, devant la chambre criminelle pour répondre des accusations d’acte de pénétration sexuelle commis avec violence, contrainte ou menace sur la victime M. Diagne âgée de 19 ans lors des faits qui remontent au 30 janvier 2022. Le jugement a duré plus de trois (3) tours d’horloge pour déterminer la vérité.



Devant la barre, l’accusé domicilié à Rufisque Arafat a nié les faits et donne ses raisons. Il se trouve être l’époux de la tante de la plaignante.

« Elle m’a toujours incité à sortir avec elle. Elle m’écrivait par texto par le biais du téléphone de sa maman. Elle a été engagée par ma femme qui est sa tante pour des services de repassage d’habits, c’est ce qui l’a amené à ce qu’elle passe la nuit à la maison. Cette nuit vers 22 heures, elle est venue me rejoindre dans le salon avant de s’asseoir près de moi au même moment ma femme visionnait la télé dans sa chambre. Je lui ai dit que si ma femme la trouvait dans le salon elle va douter de nous deux. Elle est repartie avant de revenir enfilant cette fois-ci un Jelaba sans porter de slip. On a discuté jusqu’à flirter. Elle a même introduit sa main dans mon slip pour sortir mon sexe mais je l’ai stoppé avant que je n’aille me coucher auprès de ma femme. On s’est écrit le lendemain jusqu’à 17 heures parce qu’elle me demandait de lui donner de l’argent pour des achats qu’elle devait faire. C’est dans la soirée que son père et des membres de sa famille sont venus me raconter qu’elle leur avait dit que je l’avais violée », a soutenu le mis en cause.



Habillée d’un décolté noir avec un foulard de couleur blanche noué sur la tête, la plaignante M. Diagne né le 14 janvier 2003 a pour sa part livré sa part de vérité.

« Ce qu’il dit sont des contrevérités. La première fois qu’il m’a provoqué, nous étions près des escaliers de l’appartement et il m’a dit que si ce n’était pas ma tante, il allait me marier. La deuxième fois, il m’a trouvé dans la chambre des enfants pour me faire certaines trucs pas catholiques. Quand il m’a pénétré, j’ai par la suite vu du sang, il m’a dit que ce n’était rien juste que mon sexe était étroit. Il m’a promis de tout faire pour moi. Il m’a d’ailleurs payé une pilule du lendemain que j’ai refusé de prendre. C’est par la suite que je lui ai fait savoir que je dirai à mes parents ce qu’il m’a fait », a expliqué M. Diagne. Interrogée par le maître des poursuites, la jeune fille a précisé ses dires.

« J’ai vu du sang. Mon slip était tacheté de sang. Il était de couleur rose. Je ne l’ai pas enlevé je suis couché avec. Le Jellaba n’était tacheté de sang, ni la moquette où le rapport s’est déroulé. Je dormais dans la chambre des enfants quand j’ai passé la nuit chez lui. Quand on le faisait, il m’a trouvait dans le salon en train de déverser les braises contenues dans le fer à repassage dans l’encensoir, il m’a plaqué sur le mur a relevé mon Jelaba avant de me pénétrer. Les faits se sont déroulés vers 00 heure. J’ai crié mais dans le salon, on ne pouvait pas m’entendre parce qu’il avait fermé à clé et sa femme dormait dans la chambre. Il m’a toujours couru derrière », a dit la jeune plaignante. 

« Est-ce vous en avez parlé avec sa femme après les faits ? », lui a demandé le procureur. La victime clarifie.

« Je n’ai jamais dit cela à sa femme mais je suis partie voir ma mère pour lui demander de dire à A. Thioune de me laisser tranquille. Je me suis confié à Fallou qui a pris son numéro», a dit M. Diagne. 

Revenant sur ses liens avec la victime, A. Thioune a raconté qu’ils se limitaient à s’envoyer des messages. Pour l’accusé, la victime utilisait le téléphone de sa mère pour échanger avec lui et évoque un complot de la part de la fille avec son amant Fallou pour le piéger.

« Peut-être, elle s’est dit que j’étais plus accessible du moment que je suis l’époux de sa tante. Elle a passé la nuit chez moi mais il n’y avait pas de rapport sexuel. Je confirme que pendant 20 minutes on a flirté jusqu’à ce qu’elle sorte mon sexe mais je me suis ressaisi rien n’a pu se passer. On se voyait occasionnellement parce qu’on est sorti pendant à peine 2 mois », a indiqué le mis en cause. Mais aux yeux de la jeune fille, il y a bel et bien rapport.

« C’était la première fois que j’entretenais un rapport sexuel. J’ai effectué une consultation gynécologique le lendemain. Les premières fois, je subissais juste des attouchements de sa part », a-t-elle expliqué. Revenant sur leur liaison, la victime a confié n’avoir jamais eu de relation avec l’accusé.

« Je ne suis jamais sortie avec lui parce qu’il est le mari de ma tante (badiène)», a dit la jeune fille. Sur le complot évoqué par l’accusé, elle dira qu’il n’en est rien.

« Je n’ai rien fabriqué. Fallou est mon ex quand il me voit c’est quand il se déplace pour venir chez moi », dira la fille.

Il ressort des débats d’audience que le rapport médical du médecin informe de lésions anciennes mais la victime est restée sur sa position.

« J’ignore pourquoi le médecin a dit cela mais il est le premier avec qui j’ai eu un rapport sexuel », a dit M. Diagne. L’accusé de son coté a persisté sur ses dénégations.

« Je n’ai jamais eu un rapport avec lui. J’étais chez moi avec ma famille, mon épouse et mes enfants alors que dans mon appartement si on claque les doigts on peut l’attendre jusque dans ma chambre à coucher. Elle soutient que je l’ai violé alors qu’il n’y a pas d’égratignures sur son corps. Elle déversait le fer à repassage a-t-elle dit quand je l’ai forcé à la pénétrer mais elle ne peut vous dire que le fer a été déversé dans le salon. Imaginez un peu ce qu’elle raconte. Même si j’avais bu je ferai jamais une chose pareille alors que j’avais le choix de l’amener ailleurs mais j’étais chez moi.



Entendue en tant que témoin, M. R. Diagne épouse de l’accusé a dans ses propos déchargé son mari.

« Ma chambre à coucher fait presque face au salon. Je me suis couché cette nuit vers 22 heures et j’ai été la dernière à me coucher avant cela j’ai demandé à M. Diagne de déverser les braises contenues dans le fer à repassage dans l’encensoir qui se trouvait près du salon et de déposer le fer sur les balustrades. J’ai donné à ma nièce un drap et un matelas qu’elle a placé dans la chambre des enfants avant que je n’aille me coucher j’ignore ce qui s’est passé entre temps. Mon mari ne m’a jamais dit qu’il a entretenu un rapport avec elle. M. Diagne est venue chez moi pour prendre le bain de nombreuses fois. Un jour mon fils âgé de 16 ans l’a interpellé sur ça mais j’ai coupé court à la discussion en soutenant à mon fils qu’elle était chez elle car elle est ma nièce », a soutenu l’épouse Thioune. Sur les cris annoncés lors des faits par M. Diagne, elle dira n’avoir rien entendu.

« Je n’ai jamais entendu de cris et si elle avait crié j’allais l’entendre. Quand mon mari venait se coucher, cette nuit-là, je ne dormais pas encore. La fille n’a jamais manifesté qu’il s’était passé quelque chose entre elle et mon mari», a expliqué la dame M. R. Diagne.

L’amant de la victime, Fallou a aussi déchargé le prévenu.

« J’ai connu M. Diagne chez sa tante jusqu’à ce qu’on tisse une relation. Ce jour, en la rencontrant j’ai constaté qu’il y avait quelque chose. Je l’ai déposé chez elle et en échangeant avec elle, elle m’a fait savoir qu’elle avait subi des attouchements de la part de A. Thioune.  Je lui ai demandé si elle a eu un rapport avec lui mais elle m’a répondu par le négatif. Durant notre liaison, je communiquais avec elle à travers le téléphone de sa mère. Je n’ai pas eu de rapport sexuel avec elle», a indiqué le jeune homme.

Le père de la plaignante, I. Diagne a aussi été entendu pour des témoignages mais il s’est limité à raconter les circonstances dans lesquelles il a été mis au parfum des faits.

A. Diaw, la maman de la victime a pour sa part expliqué avoir été informé par sa fille des attouchements qu’elle a subis de A. Thioune.

« Quand les faits ont eu lieu, je suis partie accompagnés de ma fille et de mon mari pour demander à A. Thioune la vérité. Je lui ai posé la question de savoir s’il avait eu un rapport avec ma fille, il n’a pas voulu répondre. J’ai insisté et il m’a avoué avoir eu un rapport avec elle. Son épouse s’est immédiatement évanouie après la réponse», a soutenu la maman de la plaignante qui a également renseigné avoir amené sa fille auprès de deux médecins pour des examens gynécologiques.

« Un des médecins m’a confirmé que ma fille a été violée», a-t-elle soutenu devant la barre. Interpellée sur les taches de sang sur le slip de sa fille, elle indique avoir vu le sang. Alors que sa fille a indiqué n’avoir jamais remis le slip à sa mère, celle-ci a soutenu de son côté l’avoir reçu de sa fille.

« C’est un slip de couleur blanche. Elle me l’a effectivement remise », a déclaré la maman de M. Diagne.



Dans sa plaidoirie, la partie civile a relevé la culpabilité du mis en cause.

« les éléments objectifs du dossier confirment qu’il y a bel et bien viol. L’accusé est allé jusqu’au bout de sa logique», a soutenu un des conseils de la partie civile. Son collègue a relevé des manquements qui n’ont pas aidé la chambre à voir plus clair dans cette affaire.

« Il y a des manquements sur le certificat médical qui parle de lésions anciennes et le médecin n’a pas mis son nom j’ignore le pourquoi. Ce que l’accusé a dit a été complété par le certificat médical. Il a dit avoir débuté et le certificat a dit qu’il y a pénétration. Le mis en cause ment et son premier mensonge est de soutenir qu’il y avait liaison amoureuse ce que la jeune fille a contesté. L’autre bétise est de la police qui n’a pas jugé nécessaire de le garder en vue mais le laisse en liberté pour qu’il vienne ici s'en targuer fièrement. Vous avez affaire à quelqu’un qui s’y connait en viol et il l’a violé et les faits sont là constant», a déclaré l’avocat. La partie civile a invité la chambre criminelle à reconnaître A. Thioune coupable des faits de viol et de le retenir dans les liens de la détention. Elle a demandé à la juridiction de recevoir la constitution de partie civile avec le versement de 10 millions FCFA pour le préjudice subi. Le parquet a demandé une application de la loi pénale.



La défense a pour sa part plaidé l’innocence de son client. Pour elle, toute la plaidoirie de la partie civile se fonde sur la personnalité de l’accusé et non sur les faits.

« le certificat médicale est clair, pas d’acte de pénétration sexuelle, pas de viol même s’il y avait pénétration sexuelle, il n’y a pas de contrainte ni de menace», a précisé un des avocats de la défense. 

« Si la partie civile s’acharne sur les agents enquêteurs c’est parce qu’elle sait qu’il n’y a rien dans ce dossier. Ce dossier est une constellation de contradiction. Tantôt on nous dit qu’il y a un slip, tantôt on nous dit qu’il n’y a pas de slip. La fille a soutenu devant la barre en avoir parlé avec son amant Fallou qu’elle a été victime d’un viol alors que Fallou est venu nous dire le contraire. Dans ce dossier, aucune preuve de culpabilité n’a été rapporté. M. Thioune est gardé en prison depuis 2022. Le doute étant M. le juge, nous vous demandons de l’acquitter purement et simplement. Rendez lui sa dignité et cela ne sera que justice. », a ajouté un des conseils.

« Le ministère public a posé toutes les questions qu’il fallait poser pour la manifestation de la vérité. S’il y’avait une once de preuve, le représentant du parquet allait se lever pour le dire. Elle vous dit qu’elle a été violée mais se réveille le lendemain et part travailler tranquillement est-ce un comportement normal. Acquitter A. Thioune ne sera que justice», a dit un autre avocat. La défense a profité du jugement pour introduire une requête aux fins d’une demande de liberté provisoire à l’endroit du mis en cause A. Thioune. Celle-ci sera rejetée par la juridiction avant de fixer le délibéré au 16 juillet 2024.
Mardi 2 Juillet 2024
Moussa Beye



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