Au moins quarante-cinq personnes ont été tuées ce dimanche 31 juillet 2011 dans la ville syrienne de Hama lors d’une attaque par des chars. Les engins de l’armée de Bachar el-Assad ont envahi la ville située dans le centre du pays en provenance de quatre directions et selon des témoignages d’habitants, ils ont tiré à l’aveugle à la mitrailleuse.
La ville de Hama est un foyer de contestation du pouvoir syrien depuis plusieurs semaines et ses habitants se demandaient quand le pouvoir mènerait son offensive. Cette nuit donc, des chars sont entrés à l’aube dans la ville rebelle tuant au moins 45 civils et faisant des dizaines de blessés, selon les déclarations depuis la Grande-Bretagne de Rami Abdel Rahmane, le président de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).
Barricades balayées par les chars
Dès le lancement de l’offensive de ce dimanche 31 juillet 2011, l’eau et l’électricité ont été coupées à Hama comme lors de chaque attaque des forces gouvernementales. Les chars ont foncé, racontent des témoins, démolissant toutes les barricades érigées depuis des semaines par les manifestants pour tenter, justement, d’empêcher l’armée de gagner le centre-ville.
Jusque-là, le président Bachar el-Assad s’était contenté de mesures d’intimidation à l’égard de la ville de Hama, située à quelque 200 km au nord de la capitale Damas. Les chars étaient en position aux portes de la ville alors que les manifestations regroupant plusieurs centaines de milliers de personnes se succédaient. Le 2 juillet, le président Assad avait limogé le gouverneur de Hama, jugé incapable de contrôler la ville de 800 000 habitants. Quelques jours après, les ambassadeurs américain et français, en rupture avec le protocole, s’étaient rendus à Hama pour manifester leur solidarité avec la ville.
Depuis, celle qu’on nomme la « ville-martyre » depuis la brutale répression menée en 1982 par le père du président actuel, Hafez el-Assad, qui avait fait 20 000 morts lors d’un soulèvement du mouvement interdit des Frères musulmans, continue de s'opposer au pouvoir sans faiblir. Depuis le début de la contestation le 15 mars, la répression a fait plus de 1 900 morts, dont plus de 1 500 civils, selon un bilan de l'OSDH. En outre, plus de 12 000 personnes ont été arrêtées et des milliers d'autres ont fui, selon des ONG.
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