Une contribution du Secrétaire Général du MFDC


Une contribution du Secrétaire Général du MFDC
Contrairement à une idée reçue, l’union ne fait pas nécessairement la
force. Un dicton, admis de tous, prétend, en effet, que ‘‘l’union fait
le force’’. Pour universel qu’il soit, celui-ci n’en comporte pas
moins une assertion aussi banale par son usage que sa portée
pédagogique n’est limitée quant à l’enseignement ou au renseignement
qu’elle diffuse. Car, seule l’union, qui sait faire « un »,
objectivement « un », fait la force.
 
C’est, précisément, à la lumière de cela que, dans un passé récent, je
disais de Me Abdoulaye WADE que, s’il croyait vraiment dans les vertus
d’un mandat présidentiel renouvelable une seule fois ; et si,  de
surcroît, il avait pu voir, dans l’adoption, par le peuple, de cette
disposition constitutionnelle (qu’il avait lui-même proposée), une
avancée majeure pour le Sénégal ; alors que, au même moment, il aurait
été celui-là même qui eût su faire UN avec lui-même, parce que en
union objective avec lui-même, aujourd’hui, il aurait sûrement la
force morale de nous accorder la faveur, sinon le privilège, de ne
même pas avoir à débattre de l’opportunité ou non de sa candidature à
la prochaine présidentielle, en vue de sa propre succession et pour un
troisième mandat. Peu de temps après, abondant toujours dans le même
sens, et par dépit, je réduirai Me Abdoulaye WADE à la parole qui
divise ou qui désunit, voire à la parole qui ne crée pas, à la parole
qui ne produit point ; bref ! à la parole non-féconde. Sauf que, comme
par prémonition, puisque Me Abdoulaye WADE s’en chargera lui-même, un
14 juillet 11, j’omettrai d’affirmer qu’il est aussi, sinon par-dessus
tout, la parole qui se dédit, la parole qui se renie, la parole qui
n’engage que celui qui l’écoute ou y croit.
 
Or, depuis le 19 mars 2000, la parole, que le président Abdoulaye WADE
incarne, est aussi, ès-qualités, sinon la parole-faite-peuple, du
moins la parole-qui-porte-la-parole-du-peuple. Ainsi, à la suite du
président Léopold Sédar SENGHOR puis du président Abdou DIOUF, depuis
cette date-fétiche de l’alternance politique au Sénégal, le président
Abdoulaye WADE a-t-il le devoir, et même l’obligation, de porter la
parole du peuple, en toutes circonstances et en tous lieux. Jadis,
cette parole du peuple, portée par le président SENGHOR puis par le
président DIOUF, quoique de manière humainement imparfaite, se
conjuguait harmonieusement avec le vocable ‘‘Sénégal’’,  pour
apparaître alors comme un patrimoine national extrêmement riche et
porteur. Porteur de valeurs et de richesses, voire d’espérance. Ainsi,
cette parole-là, qui portait la parole du peuple, avec grandeur,
hauteur et dignité, était-elle écoutée de tous, pour être entendue de
tous, au Sénégal comme partout ailleurs dans le monde. Il y avait là,
en effet, en ce temps là, comme quelque chose de magique : la
parole-qui-porte-la-parole-du-peuple faisait UN avec la
parole-du-peuple.
 
Toutefois, une chose me préoccupe, de manière particulièrement
douloureuse, qui m’a justement incliné à reprendre la plume aux fins
de la présente et modeste contribution. C’est que, ce jour, vendredi
29 juillet 11, en sa qualité de talibé (fidèle) du khalife général des
mourides, Me Abdoulaye WADE, loin de vouloir laver ou faire laver son
offense à la morale et à l’éthique, persistera, solennellement, dans
son exercice de reniement de la parole donnée. En effet, depuis Touba,
aussitôt son tête-à-tête terminé avec le gardien de la ville sainte,
Me Abdoulaye WADE va confirmer, impunément, sa décision de briguer un
troisième mandat pour sa propre succession, contrairement à ce qu’il
aura déclaré urbi et orbi le 1er mars 2007, je cite : « J'ai bloqué le
nombre de mandats à deux (dans la constitution). Ce n'est pas
possible. Je ne peux pas me représenter. J'ai donc décidé que je ne me
représenterai pas… » Et tant pis, si le talibé, qu’il est, doit se
prêter, à nouveau, à cet exercice de reniement de la parole donnée,
devant son khalife général, quoique à Dieu ne plaise !
 
L’union ne fait pas nécessairement la force, disais-je. C’est si vrai
que nous l’avons appris, nous-mêmes, à nos propres dépens, avec un
MFDC (Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance) qui passe
désormais pour un regroupement ad hoc d’autant de factions que de
chefs légitimes ou autoproclamés, particulièrement aidé en cela par la
parole et les agissements de Me Abdoulaye WADE.
 
En revanche,  mais avec délectation, nous l’avons découvert  au
travers de la naissance, ô combien victorieuse, le 23 juin 11, du
‘‘M23’’ (Mouvement du 23 Juin), en réaction contre le projet de «
ticket président/vice-président » de Me Abdoulaye WADE, autrement
appelé projet de dévolution monarchique du pouvoir.
 
Aussi, le Parti Démocratique Sénégalais (PDS), parti au pouvoir, nous
en avait-il promis une illustration faste, le 23 juillet 11, alors
présenté comme la journée-contraste du 23 juin de la même année, et
nous avons assisté, ce jour-là, à la (re)construction, autour de Me
Abdoulaye WADE, d’une union mécanique de femmes et d’hommes, convoyés,
à cette même fin, par des « ndiaga-ndiaye » (autre appellation des
cars de transport en commun) – mécaniquement donc ! – jusqu’au siège
du PDS.
 
Mais, nous allons devoir, certainement, continuer à le voir, avec la
maturation progressive du ‘‘M23’’ et, notamment, son combat contre la
candidature du président Abdoulaye WADE pour un troisième mandat,
réputé anticonstitutionnel.
 
Cependant, le fait nouveau, dans le contexte politique nouveau, qui
promet, du reste, d’être une donnée majeure et décisive au terme du
processus d’autodestruction (que nous espérons, par ailleurs,
créatrice) de la République, initié (à dessein ou non) par Me
Abdoulaye WADE, c’est que le ‘‘M23’’ – qui dépasse la coalition Bennoo
Siggil Senegaal (BSS), sans doute pour l’avoir absorbée littéralement
– révèle que l’opposition réunie au sein de ladite coalition n’est, en
réalité, que le contraste par excellence de l’absence d’une vraie
majorité (politique) au Sénégal.
 
Faut-il, à cet effet, s’en réjouir ou, au contraire, en pleurer ?
 
En tout état de cause, si la coalition BSS est née, principalement,
sinon singulièrement, de la volonté, pour ses partis membres, d’œuvrer
au départ de Me Abdoulaye WADE du pouvoir, il va s’en dire que, de nos
jours, cet objet commun de lutte ne peut guère plus faire rêver, car
le président WADE travaille, lui-même, et mieux que personne, à sa
propre chute. En témoignent, notamment, éloquemment, ces témoignages
recueillis en marge des manifestations des 23 juin et 23 juillet 11,
signées « M23 », et qui sont unanimes, certes pour louer la pertinence
et le caractère mature et démocratique de leurs organisateurs, mais
pour aussitôt affirmer et revendiquer, avec force, l’absence
d’accointance politique entre, d’une part,  BSS et, d’autre part,
toutes les autres structures membres du ‘‘M23’’, comme pour signifier,
à qui en douterait, que l’inverse serait, tout simplement, et de toute
évidence, contre-nature. A qui la faute ?
 
La faute, bien évidemment, réside dans l’absence d’un vrai leadership
d’union ou d’unité, qui puisse incarner, en l’occurrence,
l’alternative immédiate pour BSS face au président Abdoulaye WADE.
D’ailleurs, comme il est curieux de voir à quel point Me Abdoulaye
WADE ne se soucie de sa progéniture politique ! Sinon, il lui eût
suffi, certainement, de laisser éclore, suffisamment tôt, une
alternative légitime à son propre leadership au sein du PDS, et voilà
que la marche dans l’union ou l’unité, telle que préconisée par BSS
dans la perspective de la prochaine élection présidentielle, en
resterait au stade de vœu pieux (même si cela n’est guère souhaitable
de mon point de vue), à la faveur – somme toute légitime – de la
compétition politique, qui ne manquerait donc pas – naturellement !
devrait-on dire – de (re)faire son apparition au sein de la coalition.
 
Au demeurant, à sept mois du scrutin présidentiel prévu le 26 février
12, du côté de BSS, on en est encore à la recherche d’une union qui
fasse vraiment « un », autour – fait rarissime ! – de plusieurs
leaders ; en fait, une sorte de  « potlach » politicien, où l’échange
(qui s’apparente, ici, à un jeu de dupes) reposerait sur une équation,
aussi simpliste que réductrice, du genre : Qui doit quoi à qui ? Et en
échange de quoi ? Et pourquoi ? Ajoutez-y, simplement, le passif
cumulé du processus ayant concouru à l’alternance en 2000, et le «
potlach » politicien de se transformer en une dynamique susceptible de
se muer sous la forme de conflits multiples, fussent-ils larvés, entre
les frères et sœurs « unis » de BSS. D’autant que, demain,
c'est-à-dire dès le lendemain de la prochaine élection présidentielle,
les fondamentaux de la vie politique, au Sénégal, s’imposeront de
nouveau, immanquablement. Soit, principalement et fondamentalement,
autour de la donne suivante : un parti = un chef   des militants
(éventuellement) des sympathisants.
 
Cependant, reconnaissons-le, l’un n’excluant pas l’autre, l’on peut
être favorable, pour ensuite y travailler en conséquence, à une BSS
portée par un leadership de l’union ou de l’unité, dans la perspective
du prochain scrutin présidentiel, et dans un souci de salut public et
républicain, sans, toutefois, et le moins du monde, risquer d’obérer,
au lendemain de l’échéance électorale, ni les prérogatives de son
parti politique, ni son droit – encore moins son devoir – de faire
prospérer son projet de société, ni son droit de prétendre à
l’exercice du pouvoir.
 
Alors, chers Amis de l’opposition, le temps n’est-il donc pas venu de
nous surprendre agréablement ?
 
Dakar, le 29 juillet 2011.
 
Jean-Marie François BIAGUI
Secrétaire Général du MFDC
Dimanche 31 Juillet 2011




1.Posté par sek le 31/07/2011 12:45
On s en fou avec ce mouvement.
Toi Jean-Marie François BIAGUI reste la à revendiqur. Tout le monde s en fou de toi. Continuez a faire le CON vous verrez

2.Posté par soso le 31/07/2011 14:38
encourageant...JMFB dans la République...vous avez mon soutien pour cette initiative...

3.Posté par boy canada le 31/07/2011 19:11
t'as pas honte ,AW POUGNERITE
AVAEC AUTANT DE MORT SUR LA CONSCIENCE VOUS OSEZ PARLER

SI ABDOULAYE WADE EST LE DIABLE
VOUS DU MFDC ,VOUS ETES LES FILS DE SATAN

4.Posté par lat dior le 31/07/2011 23:23
je crois qu'il parle implicitement aux dissidents du mfdc et non à l'pposition.C'est une honte de laisser mourir ses freres et se calfeutré dans un appart a paris.Nos papas et mamans obligés de quitter nos terres.Arretes le massacre avant de donner conseils.Ta meme pas une idée de ce que vit une partie de la population de kassa mansa de vos agissements devenus trop stupides.VIVE LE SENEGAL VIVE LA REPUBLIQUE



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