Trump nomme Rex Tillerson, proche de Poutine et PDG d'ExxonMobil, à la tête de la diplomatie américaine

Le président américain élu a annoncé ce mardi le nom du futur chef de la diplomatie américaine. Il s'agit du PDG du géant pétrolier ExxonMobil, Rex Tillerson. Mitt Romney, un temps pressenti, a été écarté de la course.


Le nom du successeur de John Kerry à la tête de la diplomatie américaine est désormais connu. Le président élu Donald Trump a annoncé ce mardi le nom du futur chef de la diplomatie américaine, en pleines querelles sur les cyberattaques et interférences russes dans l'élection américaine et sur fond de tensions montantes avec la Chine.

Rex Tillerson, le patron du géant pétrolier ExxonMobil, obtient ainsi ce poste prestigieux et va devenir la voix de la diplomatie américaine. Agé de 64 ans, il entretient d'étroites relations d'affaires avec Vladimir Poutine, qui lui a remis en 2013 la décoration russe de l'ordre de l'Amitié.

Les autres candidats potentiels étaient l'ancien chef de la CIA David Petraeus, le respecté sénateur Bob Corker, ou encore l'ancien candidat républicain à l'élection présidentielle de 2012, Mitt Romney, finalement écarté lundi. 

Un ami de Poutine

Le choix de Rex Tillerson va dans le sens de la volonté affichée par Donald Trump, durant sa campagne, d'améliorer les relations entre les Etats-Unis et la Russie, mises à l'épreuve ces dernières années, notamment au sujet de la guerre en Syrie.

Ce candidat était loin de faire l'unanimité, y compris dans son camp: "Cet homme (NDLR: Poutine) est un voyou et un assassin, je ne vois pas comment on peut être l'ami d'un ancien agent du KGB", a lancé le sénateur républicain John McCain sur CNN.
    
"Etre un 'ami de Vladimir' n'est pas une caractéristique que j'espère chez un secrétaire d'Etat", a commenté son collègue Marco Rubio sur Twitter.
Deux prises de position qui n'augurent pas d'un passage aisé devant le Sénat, qui devra confirmer cette nomination par un vote, ce qui requerra donc le concours de la plupart des républicains.

Or le Congrès, à majorité républicaine, va bien enquêter sur les cyberattaques et les interférences russes dans l'élection américaine, accentuant la pression contre Moscou alors même que Donald Trump tente de s'en rapprocher. La CIA a en effet conclu dans un rapport secret révélé vendredi par le Washington Post que la Russie était intervenue par ses cyberattaques dans la campagne électorale dans le but précis d'aider Donald Trump à être élu, et non dans le but plus général de troubler le bon déroulement de l'élection.

"Inexpérience" diplomatique

Le secrétaire d'Etat retenu par Donald Trump aura un autre sujet brûlant à traiter dès son entrée en fonction le 20 janvier: les relations avec la Chine. Depuis le début du mois, Donald Trump a en effet multiplié les déclarations embarrassantes pour Pékin, qui avait pourtant semblé accueillir avec bienveillance son élection le 8 novembre.

Le régime chinois a dans un premier temps excusé le milliardaire pour son "inexpérience" diplomatique, mais a lancé un premier avertissement lundi, au nom de la défense de ce "principe de la Chine unique" que Donald Trump avait menacé dimanche de jeter aux orties.

Par ailleurs, selon Bloomberg, le milliardaire populiste va reporter la grande conférence de presse qu'il devait tenir jeudi, au cours de laquelle il doit annoncer les détails sur la manière dont il compte cesser, le temps de sa présidence, de gérer son immense empire immobilier international afin d'éviter tout conflit d'intérêt.

Cette conférence de presse serait reportée au mois prochain, avant sa prise de fonction le 20 janvier, mais aucune date précise n'a été annoncée.   
Mardi 13 Décembre 2016




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