Une brochette de juristes français et américains ont participé à un séminaire à Dakar, au Sénégal. Son thème : "Le président (Abdoulaye Wade) peut-il briguer un nouveau mandat en 2012 ?"
« Si des Blancs le disent, c’est que ça doit être vrai », ironise un juriste sénégalais qui n’a toujours pas digéré « le spectacle » proposé par la télévision nationale le 21 novembre, en direct du Méridien Président. Tour à tour, une vingtaine d’experts, dont une majorité étaient venus de France et des États-Unis spécialement pour l’occasion, se sont succédé dans la salle des séminaires du grand hôtel – et dans la petite lucarne des foyers sénégalais – pour affirmer que oui, Abdoulaye Wade peut se présenter à l’élection présidentielle de 2012.
Cela faisait deux mois que les partisans du président planchaient sur cette rencontre « internationale ». « L’idée est née après le séminaire organisé par l’opposition », explique Amadou Sall, le porte-parole du candidat Abdoulaye Wade. Au cours de cette conférence, une dizaine de juristes sénégalais avaient conclu à l’invalidité de sa candidature. Élu une première fois en 2000 (pour sept ans), Wade a été réélu en 2007 (pour cinq ans). Entre-temps, une réforme constitutionnelle adoptée en 2001 a limité à deux le nombre de mandats présidentiels. Cette réforme est-elle rétroactive ? En d’autres termes : la nouvelle loi prend-elle en compte le premier mandat de Wade ? C’est tout l’enjeu du débat que devra trancher le Conseil constitutionnel à la fin de janvier.
Pour prouver la validité de sa candidature, le camp du président n’a pas lésiné sur les moyens. Billets d’avion, chambres dans l’un des hôtels les plus cotés de la capitale, per diem, et, pour ceux des participants qui le souhaitaient, un peu de tourisme à l’issue des interventions. Dans le lot figurent des spécialistes français du droit constitutionnel : Michel de Guillenchmidt, Didier Maus ou encore Dominique Chagnollaud (pas Guy Carcassonne, le plus réputé d’entre tous, qui soutient la thèse de l’invalidité de la candidature de Wade). Mais on trouve également des invités plus surprenants, comme Charles Zorgbibe, un historien spécialiste des relations internationales ; Christine Desouches, spécialiste des questions africaines, mais pas constitutionnelles ; ou des membres d’un cabinet américain, plus experts en matière de litiges commerciaux et de publicité mensongère que de loi fondamentale.
On vient nous expliquer le français ! Senghor doit se retourner dans sa tombe.
El Hadji Diouf, Candidat à la présidentielle
"Aucune pression"
« Des experts étrangers viennent nous expliquer le français. Senghor doit se retourner dans sa tombe », s’est désolé El Hadji Diouf, candidat à la présidentielle. Didier Maus, un habitué de ce genre d’opérations, qui a fait plusieurs missions en Afrique (notamment en Guinée-Bissau et en Afrique du Sud), assure que « tout a été bien organisé », qu’il a disposé du temps nécessaire pour formuler son analyse et n’a subi « aucune pression » tendant à influencer ses conclusions. Quant à savoir combien cette manifestation a coûté et qui a payé, les responsables de la campagne de Wade disent ne plus avoir tout cela en tête. Pour eux, « ce n’est pas le plus important », ce qui compte, « c’est l’aspect scientifique de la chose ».
( Jeune Afrique )
« Si des Blancs le disent, c’est que ça doit être vrai », ironise un juriste sénégalais qui n’a toujours pas digéré « le spectacle » proposé par la télévision nationale le 21 novembre, en direct du Méridien Président. Tour à tour, une vingtaine d’experts, dont une majorité étaient venus de France et des États-Unis spécialement pour l’occasion, se sont succédé dans la salle des séminaires du grand hôtel – et dans la petite lucarne des foyers sénégalais – pour affirmer que oui, Abdoulaye Wade peut se présenter à l’élection présidentielle de 2012.
Cela faisait deux mois que les partisans du président planchaient sur cette rencontre « internationale ». « L’idée est née après le séminaire organisé par l’opposition », explique Amadou Sall, le porte-parole du candidat Abdoulaye Wade. Au cours de cette conférence, une dizaine de juristes sénégalais avaient conclu à l’invalidité de sa candidature. Élu une première fois en 2000 (pour sept ans), Wade a été réélu en 2007 (pour cinq ans). Entre-temps, une réforme constitutionnelle adoptée en 2001 a limité à deux le nombre de mandats présidentiels. Cette réforme est-elle rétroactive ? En d’autres termes : la nouvelle loi prend-elle en compte le premier mandat de Wade ? C’est tout l’enjeu du débat que devra trancher le Conseil constitutionnel à la fin de janvier.
Pour prouver la validité de sa candidature, le camp du président n’a pas lésiné sur les moyens. Billets d’avion, chambres dans l’un des hôtels les plus cotés de la capitale, per diem, et, pour ceux des participants qui le souhaitaient, un peu de tourisme à l’issue des interventions. Dans le lot figurent des spécialistes français du droit constitutionnel : Michel de Guillenchmidt, Didier Maus ou encore Dominique Chagnollaud (pas Guy Carcassonne, le plus réputé d’entre tous, qui soutient la thèse de l’invalidité de la candidature de Wade). Mais on trouve également des invités plus surprenants, comme Charles Zorgbibe, un historien spécialiste des relations internationales ; Christine Desouches, spécialiste des questions africaines, mais pas constitutionnelles ; ou des membres d’un cabinet américain, plus experts en matière de litiges commerciaux et de publicité mensongère que de loi fondamentale.
On vient nous expliquer le français ! Senghor doit se retourner dans sa tombe.
El Hadji Diouf, Candidat à la présidentielle
"Aucune pression"
« Des experts étrangers viennent nous expliquer le français. Senghor doit se retourner dans sa tombe », s’est désolé El Hadji Diouf, candidat à la présidentielle. Didier Maus, un habitué de ce genre d’opérations, qui a fait plusieurs missions en Afrique (notamment en Guinée-Bissau et en Afrique du Sud), assure que « tout a été bien organisé », qu’il a disposé du temps nécessaire pour formuler son analyse et n’a subi « aucune pression » tendant à influencer ses conclusions. Quant à savoir combien cette manifestation a coûté et qui a payé, les responsables de la campagne de Wade disent ne plus avoir tout cela en tête. Pour eux, « ce n’est pas le plus important », ce qui compte, « c’est l’aspect scientifique de la chose ».
( Jeune Afrique )
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