Selon un article de « Le Monde », sur les onze sportifs sénégalais qui seront présents aux Jeux olympiques de Paris 2024 (26 juillet au 11 août 2024), la plupart déplorent un manque de soutien financier, qui pèse sur la qualité de leur entraînement. Outre le taekwondo, le judo, l'escrime, l'athlétisme, le tennis de table et le canoë-kayak font partie des disciplines représentées par la délégation sénégalaise. Néanmoins, parmi les onze athlètes qualifiés, dont deux paralympiques, le jeune Bocar Diop (taekwondoiste) est le seul à s'entraîner au Sénégal.
Alioune Diovol, l'entraîneur du taekwondiste sénégalais Bocar Diop, qualifié pour les JO et s’entraînant au Sénégal, « déplore un manque de soutien financier de la part des instances sportives du pays ». De son côté, Bocar Diop, qualifié depuis février pour les JO de Paris 2024, affirme que le Comité national olympique et sportif sénégalais (CNOSS) « a promis une bourse de 3 millions de francs CFA (4 500 euros), mais elle n'est toujours pas arrivée. »
Sans budget, il est « impossible » pour le taekwondiste d'aller faire des stages d'entraînement à l'étranger, « si précieux avant les compétitions internationales pour pouvoir se mesurer à ses adversaires ». Comme il le confie à nos confrères : « Je pensais qu'être sportif de haut niveau avec une qualification aux JO changerait un peu ma vie, c'est presque pire ! »
Comme l'estime Omar Sedima Diagne, secrétaire général du Comité national olympique Sénégalais, « lorsque les conditions sont meilleures en France, ou encore aux Etats-Unis, il est tout à fait normal que les sportifs quittent le pays ». L'escrimeuse Ndèye Bineta Diongue, présente à Tokyo en 2020, précise que « entre janvier 2023 et aujourd'hui, pour un an et demi, j'ai reçu du CNOSS une bourse de préparation de 11 millions de francs CFA (18 300 euros). Au Sénégal, c'est une très grosse somme, reconnaît-elle. Mais en France, une fois que j'ai payé mon loyer, c'est terminé ! »
Intégrée à la célèbre académie d'escrime Team Levavasseur dans le Val-de-Marne, l'athlète partage son temps entre l'entraînement et son travail d'éducatrice, trente-cinq heures par semaine. Faute de moyens et pour parvenir à faire l'un de ces prestigieux stages de préparation à l'étranger, Ndèye Bineta Diongue a récemment dû avoir recours à une cagnotte en ligne. Elle a récolté 1 600 euros, « de quoi partir quelques jours pour un entraînement intensif à Budapest. Mais mon coach a dû payer ses billets d'avion de sa poche », regrette-t-elle.
Face à ces critiques, le CNOSS assure qu'il est « en train de plancher sur un projet de loi en faveur des sportifs de haut niveau ». Comme le promet Omar Sedima Diagne, « nous travaillons avec le gouvernement sur le Code du sport sénégalais. Dedans, il y aura un statut pour les sportifs de haut niveau avec une rémunération prévue ».
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