Des éléments de la gendarmerie nationale ont écrit une lettre ouverte au Président Macky Sall. Dans cette correspondance, ils exposent les problèmes qui rythment l’institution dans laquelle ils évoluent. Ainsi, ils appellent le chef de l’Etat à corriger les injustices dont ils sont victimes dans leur corporation.
Ils font partie de la Grande muette, donc ils n’ont pas le droit de parler à la presse sans l’autorisation de l’autorité hiérarchique. Pourtant, ces éléments de la gendarmerie ont plein de choses à dire sur leurs conditions de travail. Dans une lettre ouverte adressée au président de la République, Macky Sall, ils exposent tous leurs problèmes. «Nous n’avons pas le droit de syndiquer. Cependant, nous avons le droit de vote qui ne nous permet pas d’étaler nos griefs au grand jour. Nous sommes des citoyens à part entière. Nous souffrons des mêmes maux que nos concitoyens», disent-ils, d’emblée dans leur correspondance.
Du problème des primes, à celui des recrutements, en passant par les missions à l’étranger, ces gendarmes n’ont rien omis. «Au niveau de la Gendarmerie nationale, les subterfuges ne manquent jamais. Par exemple, les différentes primes que nous recevons au sein de nos formations durant notre séjour en territoire étranger sont grignotées sans vergogne. Avant de quitter le pays, nous sommes en regroupement sans bénéficier de tous nos droits. Lors des regroupements antérieurs en préparation pour la Fpu (Force police unit) en République démocratique du Congo, l’alimentation n’était pas prise en compte. Telle n’est pas le cas pour celui en cours», pestent-ils.
Les gendarmes s’attaquent aussi à l’utilisation du budget annuel alloué à la gendarmerie. Ceci dit, ils demandent à ce que des missions de contrôle soient effectuées de façon régulière. Pourtant, l’Inspection générale des forces armées (Igfa) est censée s’occuper de cette tâche. Mais, préviennent-ils, l’Igfa est tout simplement protectrice, «car les officiers sont solidaires entre eux quelles que soient les malversations et rares sont les officiers qui peuvent jurer de leur probité en matière d’argent». Ils dénoncent aussi la façon dont est géré le Centre professionnel de la gendarmerie mobile. «Ce qui se passe dans la gendarmerie n’est pas du tout sérieux et c’est honteux. Pour ce cas précis, le Centre professionnel de la gendarmerie mobile logé à l’Ecole nationale de la gendarmerie est dans un état lamentable depuis que sa gestion est passée entre les mains des officiers sénégalais, aussi bien sur le plan de l’entretien que de l’administration financière», lit-on dans le document des gendarmes, dont Le Quotidien a eu copie.
Pour eux, la masse du casernement destinée aux travaux des camps est un moyen de détourner de l’argent. Car, précisent-ils, l’état dérisoire des casernes et brigades de gendarmerie à travers le pays, surtout dans les régions, ne laisse personne indifférent. «Les brigades sont en général entretenues volontairement par le commandant de brigade. Pourtant, les états-major des compagnies ou des légions où logent les commandants sont meilleurs malgré les détournements qui y sont opérés. Le téléphone est utilisé à outrance par les officiers qui, dotés d’un téléphone portable, utilisent aussi leurs téléphones fixes et les centraux téléphoniques. Nos salaires sont l’objet de ponction sans l’avis du personnel. Un bon nombre de gendarmes ont vu leur salaire prélevé injustement de la somme de 37 000 francs Cfa pour redresser le groupement d’achat de la gendarmerie sans leur avis», explique la lettre ouverte.
«EXCLU POUR TRICHERIE, ADMIS APRES DELIBERATION»
En outre, les gendarmes font état aussi d’un «favoritisme» qui est devenu une règle chez les officiers supérieurs. «Au moment de la délibération pour être admis au stage du Diplôme de qualification des élèves gradés (Dqeg), ils font passer d’office leurs poulains quels que soient leurs résultats. Par exemple, un a été admis après délibération alors qu’il a été exclu de la salle d’examen pour tricherie. Pour cette année, un autre est reçu sans effectué les épreuves physiques. Des notes de service taillées sur mesure pour privilégier leurs poulains sont prises», font-ils savoir.
Ces éléments de la gendarmerie n’ont pas aussi manqué de mettre en garde le Président Sall. «Monsieur le Président, dites-vous que votre sécurité et celle de la population sont liées au respect que vous aurez à notre égard. Cet article n’est que la face cachée de l’iceberg. Après vous avoir écouté le 3 et 4 avril 2012, nous osons espérer que des corrections idoines et immédiates seront apportées à l’injustice que subissent tous nos frères d’armes. Je peux vous assurer que 90% des militaires ont voté pour l’opposition à la Présidentielle, car ils ne voulaient plus de cette république d’arrogants, de voleurs et de corrompus», lancent-ils.
Toutefois, ils n’ont pas manqué de tirer à boulets rouges sur Wade et son régime qu’ils qualifient de voleurs et corrompus. «La majorité des Sénégalais croit que nous avons été très choyés durant le règne de celui qui, dans son arrogance, avait dit : Il faut diriger l’Afrique avec un despotisme éclairé. Il n’en est rien du tout, absolument rien. Au contraire, nous avons été dépouillés de notre argent. Les hommes du régime de Wade que vous avez écrasé et humilié n’ont jamais accordé de la considération pour les hommes de tenue. Nous avons toujours été victime de leur incorrection, leurs menaces», éructent-ils.
Ils font partie de la Grande muette, donc ils n’ont pas le droit de parler à la presse sans l’autorisation de l’autorité hiérarchique. Pourtant, ces éléments de la gendarmerie ont plein de choses à dire sur leurs conditions de travail. Dans une lettre ouverte adressée au président de la République, Macky Sall, ils exposent tous leurs problèmes. «Nous n’avons pas le droit de syndiquer. Cependant, nous avons le droit de vote qui ne nous permet pas d’étaler nos griefs au grand jour. Nous sommes des citoyens à part entière. Nous souffrons des mêmes maux que nos concitoyens», disent-ils, d’emblée dans leur correspondance.
Du problème des primes, à celui des recrutements, en passant par les missions à l’étranger, ces gendarmes n’ont rien omis. «Au niveau de la Gendarmerie nationale, les subterfuges ne manquent jamais. Par exemple, les différentes primes que nous recevons au sein de nos formations durant notre séjour en territoire étranger sont grignotées sans vergogne. Avant de quitter le pays, nous sommes en regroupement sans bénéficier de tous nos droits. Lors des regroupements antérieurs en préparation pour la Fpu (Force police unit) en République démocratique du Congo, l’alimentation n’était pas prise en compte. Telle n’est pas le cas pour celui en cours», pestent-ils.
Les gendarmes s’attaquent aussi à l’utilisation du budget annuel alloué à la gendarmerie. Ceci dit, ils demandent à ce que des missions de contrôle soient effectuées de façon régulière. Pourtant, l’Inspection générale des forces armées (Igfa) est censée s’occuper de cette tâche. Mais, préviennent-ils, l’Igfa est tout simplement protectrice, «car les officiers sont solidaires entre eux quelles que soient les malversations et rares sont les officiers qui peuvent jurer de leur probité en matière d’argent». Ils dénoncent aussi la façon dont est géré le Centre professionnel de la gendarmerie mobile. «Ce qui se passe dans la gendarmerie n’est pas du tout sérieux et c’est honteux. Pour ce cas précis, le Centre professionnel de la gendarmerie mobile logé à l’Ecole nationale de la gendarmerie est dans un état lamentable depuis que sa gestion est passée entre les mains des officiers sénégalais, aussi bien sur le plan de l’entretien que de l’administration financière», lit-on dans le document des gendarmes, dont Le Quotidien a eu copie.
Pour eux, la masse du casernement destinée aux travaux des camps est un moyen de détourner de l’argent. Car, précisent-ils, l’état dérisoire des casernes et brigades de gendarmerie à travers le pays, surtout dans les régions, ne laisse personne indifférent. «Les brigades sont en général entretenues volontairement par le commandant de brigade. Pourtant, les états-major des compagnies ou des légions où logent les commandants sont meilleurs malgré les détournements qui y sont opérés. Le téléphone est utilisé à outrance par les officiers qui, dotés d’un téléphone portable, utilisent aussi leurs téléphones fixes et les centraux téléphoniques. Nos salaires sont l’objet de ponction sans l’avis du personnel. Un bon nombre de gendarmes ont vu leur salaire prélevé injustement de la somme de 37 000 francs Cfa pour redresser le groupement d’achat de la gendarmerie sans leur avis», explique la lettre ouverte.
«EXCLU POUR TRICHERIE, ADMIS APRES DELIBERATION»
En outre, les gendarmes font état aussi d’un «favoritisme» qui est devenu une règle chez les officiers supérieurs. «Au moment de la délibération pour être admis au stage du Diplôme de qualification des élèves gradés (Dqeg), ils font passer d’office leurs poulains quels que soient leurs résultats. Par exemple, un a été admis après délibération alors qu’il a été exclu de la salle d’examen pour tricherie. Pour cette année, un autre est reçu sans effectué les épreuves physiques. Des notes de service taillées sur mesure pour privilégier leurs poulains sont prises», font-ils savoir.
Ces éléments de la gendarmerie n’ont pas aussi manqué de mettre en garde le Président Sall. «Monsieur le Président, dites-vous que votre sécurité et celle de la population sont liées au respect que vous aurez à notre égard. Cet article n’est que la face cachée de l’iceberg. Après vous avoir écouté le 3 et 4 avril 2012, nous osons espérer que des corrections idoines et immédiates seront apportées à l’injustice que subissent tous nos frères d’armes. Je peux vous assurer que 90% des militaires ont voté pour l’opposition à la Présidentielle, car ils ne voulaient plus de cette république d’arrogants, de voleurs et de corrompus», lancent-ils.
Toutefois, ils n’ont pas manqué de tirer à boulets rouges sur Wade et son régime qu’ils qualifient de voleurs et corrompus. «La majorité des Sénégalais croit que nous avons été très choyés durant le règne de celui qui, dans son arrogance, avait dit : Il faut diriger l’Afrique avec un despotisme éclairé. Il n’en est rien du tout, absolument rien. Au contraire, nous avons été dépouillés de notre argent. Les hommes du régime de Wade que vous avez écrasé et humilié n’ont jamais accordé de la considération pour les hommes de tenue. Nous avons toujours été victime de leur incorrection, leurs menaces», éructent-ils.
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