"La parole est à monsieur l'Agent judiciaire de l'Etat", a annoncé Malick Lamotte, le président du tribunal qui juge l'affaire de la caisse d'avance et, instantanément, le silence est tombé sur une salle d'audience assez comble.
L'attention, cet hommage du public que guette tout juriste lorsqu'il se lève pour plaider, s'est maintenue pendant plus d'une demi-heure, ce vendredi.
Il y avait là autant d'attente que de curiosité. Ce n'était certes pas la première fois que l'on entendait Antoine Diome intervenir en défense des intérêts de l'Etat devant des juges, mais jamais les interpellations qui pesaient sur lui n'avaient été aussi nombreuses, après un kyrielle d'exceptions soulevées par la défense.
"J'ai le sentiment que l'on a voulu faire dire au droit ce qu'il n'a pas dit..."
Lentement, l'Agent judiciaire a ouvert le premier dossier de la haute pile qu'il avait posée sur son pupitre.
Dès ses premières phrases, il a désigné Me Doudou Ndoye, celui des cinq avocats de Khalifa Sall auquel il allait consacrer l'essentiel de son intervention. « De tous les propos qui ont été tenus, devant ce tribunal, il en est certains que le droit n'a jamais dit », renseigne l'Aje. Le magistrat recadre la défense, qui a « fait une lecture tronquée des textes. J'ai le sentiment que l'on a voulu faire dire au droit ce qu'il n'a pas dit », estime le magistrat Diome. Il a encore pris soin d'annoncer au tribunal qu'il ne comprenait pas l'attitude de Me Seydou Diagne, avocat de Khalifa Sall, qui « a une façon particulière de lire les textes. »
On suivait toujours la démonstration de l'ancien procureur spécial près de la Crei, quand il a commencé la lecture chronologique de l'arrêt rendu par la Chambre criminelle de la Cour suprême sur l'immunité parlementaire de Khalifa Sall. L'attention était encore là, lorsque le représentant de l'Etat a dit que les poursuites étaient antérieures à l'élection de Khalifa Sall. « Cette question est dépassée. La Chambre criminelle de la Cour suprême a tranché depuis le 16 octobre 2017 », a rappelé l'Aje, avant de poursuivre : « L'immunité ne concerne pas des poursuites déclenchées avant l'élection de Khalifa Sall en tant que député », estime le magistrat Diome.
"Des avocats de la défense qui font le travail du procureur..."
Sur chaque point, Antoine Diome a confronté cruellement les exceptions soulevées par les avocats de la défense avec un récit des dispositions du Code de procédure pénale. « Moi, j'ai une compréhension globale et vigoureusement traditionnelle des textes », se démarque-t-il. Le silence accompagnait encore les mots du magistrat, lorsqu'il a fait un démenti minutieux des propos de Me Borso Pouye, qui avait parlé de l'existence d'un "parquet bis" incarné par l'Agent judiciaire de l'Etat. "Supposons qu'il y ait un parquet bis dans ce procès, mais moi je veux parler de parquet ter, parce qu'il y a des avocats de la défense qui font le travail du procureur et de façon merveilleuse. Ils reconnaissent le faux et ils le démontrent clairement », taquine l'Agent judiciaire.
Sur les exceptions de la défense en lien avec le réquisitoire introductif du parquet, la conclusion qu'il en tire est sans appel. C'est à partir de là que l'attention a faibli. Trop de cotes du dossier assénées, trop de lectures imposées, comme si pas un recoin de l'enquête préliminaire et de l'instruction ne devait échapper au regard de l'Agent judiciaire de l'Etat.
L'attention, cet hommage du public que guette tout juriste lorsqu'il se lève pour plaider, s'est maintenue pendant plus d'une demi-heure, ce vendredi.
Il y avait là autant d'attente que de curiosité. Ce n'était certes pas la première fois que l'on entendait Antoine Diome intervenir en défense des intérêts de l'Etat devant des juges, mais jamais les interpellations qui pesaient sur lui n'avaient été aussi nombreuses, après un kyrielle d'exceptions soulevées par la défense.
"J'ai le sentiment que l'on a voulu faire dire au droit ce qu'il n'a pas dit..."
Lentement, l'Agent judiciaire a ouvert le premier dossier de la haute pile qu'il avait posée sur son pupitre.
Dès ses premières phrases, il a désigné Me Doudou Ndoye, celui des cinq avocats de Khalifa Sall auquel il allait consacrer l'essentiel de son intervention. « De tous les propos qui ont été tenus, devant ce tribunal, il en est certains que le droit n'a jamais dit », renseigne l'Aje. Le magistrat recadre la défense, qui a « fait une lecture tronquée des textes. J'ai le sentiment que l'on a voulu faire dire au droit ce qu'il n'a pas dit », estime le magistrat Diome. Il a encore pris soin d'annoncer au tribunal qu'il ne comprenait pas l'attitude de Me Seydou Diagne, avocat de Khalifa Sall, qui « a une façon particulière de lire les textes. »
On suivait toujours la démonstration de l'ancien procureur spécial près de la Crei, quand il a commencé la lecture chronologique de l'arrêt rendu par la Chambre criminelle de la Cour suprême sur l'immunité parlementaire de Khalifa Sall. L'attention était encore là, lorsque le représentant de l'Etat a dit que les poursuites étaient antérieures à l'élection de Khalifa Sall. « Cette question est dépassée. La Chambre criminelle de la Cour suprême a tranché depuis le 16 octobre 2017 », a rappelé l'Aje, avant de poursuivre : « L'immunité ne concerne pas des poursuites déclenchées avant l'élection de Khalifa Sall en tant que député », estime le magistrat Diome.
"Des avocats de la défense qui font le travail du procureur..."
Sur chaque point, Antoine Diome a confronté cruellement les exceptions soulevées par les avocats de la défense avec un récit des dispositions du Code de procédure pénale. « Moi, j'ai une compréhension globale et vigoureusement traditionnelle des textes », se démarque-t-il. Le silence accompagnait encore les mots du magistrat, lorsqu'il a fait un démenti minutieux des propos de Me Borso Pouye, qui avait parlé de l'existence d'un "parquet bis" incarné par l'Agent judiciaire de l'Etat. "Supposons qu'il y ait un parquet bis dans ce procès, mais moi je veux parler de parquet ter, parce qu'il y a des avocats de la défense qui font le travail du procureur et de façon merveilleuse. Ils reconnaissent le faux et ils le démontrent clairement », taquine l'Agent judiciaire.
Sur les exceptions de la défense en lien avec le réquisitoire introductif du parquet, la conclusion qu'il en tire est sans appel. C'est à partir de là que l'attention a faibli. Trop de cotes du dossier assénées, trop de lectures imposées, comme si pas un recoin de l'enquête préliminaire et de l'instruction ne devait échapper au regard de l'Agent judiciaire de l'Etat.
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